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Travaux publics : vers un nécessaire changement des pratiques

Environnement. Pour la première fois, le salon de la transition écologique des travaux publics se tenait dans l’Aube pour sensibiliser les acteurs de la commande publique.

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Photo du salon des innovations
Le salon des innovations en faveur de la transition écologique dans les travaux publics à Troyes, lieu de la signature du Pacte d’engagement des acteurs des infrastructures de mobilité par les collectivités locales. (Crédit : MBP)

Les travaux publics n’échappent pas aux enjeux environnementaux. Engins sans émission de CO2, innovations décarbonées, écoconduite, préservation de la biodiversité dans les réalisations, le salon de transition écologique des travaux publics dévoile une profession qui s’organise et s’engage vers des solutions respectueuses de l’environnement. Il reste 5 ans pour abaisser le taux de carbone de 30 % et agir sur les 23 millions de tonnes de CO2 générées par la construction. La mobilité et le transport représentent 325 millions de tonnes de CO2 par an.

Éric Robert, président Aube de la fédération régionale des travaux publics, évoque ainsi les objectifs d’augmentation de la durée de vie des ouvrages, de réduction des émissions de CO2 en favorisant la mobilité douce et le numérique, et de restauration des milieux naturels. « La fédération chiffre ces efforts de 16 à 30 millions (…) et les orientations budgétaires prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances 2025 risquent de nous en éloigner fortement ». Des propos repris par Philippe Pichery, président du Conseil départemental de l’Aube qui souhaiterait que la répartition des efforts soit proportionnelle aux responsabilités de chacun. « Le département de l’Aube est appelé à contribuer à hauteur non pas de 600 000 €, mais de 10 millions d’euros. L’équation devient compliquée et je pense sincèrement que c’est inacceptable. »

Évoquant le siphonnage des recettes de fonctionnement des collectivités par l’État, « les propositions formulées nous inquiètent » poursuit François Baroin, maire de Troyes et président de Troyes Champagne Métropole (TCM). Il invite les acteurs et la FNTP à se battre au niveau national pour « préserver l’activité, dans cette dernière année de mandat municipal, qui est la plus importante sur le pic des investissements, et éviter ainsi des années de souffrance pour votre activité ».

Signature du Pacte

Le salon a été l’occasion de la signature de la déclinaison locale du Pacte d’engagement des acteurs des infrastructures de mobilité. Un engagement conjoint du Département, de Troyes Champagne Métropole et de la Fédération régionale des travaux publics de mettre en place des pratiques vertueuses. Philippe Pichery s’engage à le mettre en pratique et insiste sur le fait « d’éviter la tentation qui serait d’aller au moins coûteux » au détriment de l’environnement compte tenu des finances. Les collectivités s’orientent vers un changement des habitudes et des comportements dans la réalisation de leurs travaux, vers des techniques plus responsables. Parce qu’il s’agit d’avenir. Mathieu Orsi, secrétaire général de la Préfecture de l’Aube, « salue l’effort d’adaptabilité de la profession, la mise en œuvre de la recherche technologique et d’innovation pour répondre aux enjeux environnementaux. »

Pour François Baroin, « en tant que maire, il est formidable d’imaginer le revêtement d’une cour d’école, le réaménagement d’une voix douce pour les vélos, l’amélioration du drainage pour utiliser les eaux pour l’aménagement d’un espace de protection au moment des grandes chaleurs. C’est la vie des gens que vous proposez dans ce salon. C’est l’évolution de notre quotidien et la préparation d’un avenir pour les générations qui suivent ».