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Thierry Marx : « La RSE doit devenir une évidence du quotidien »

Entreprise. Thierry Marx est l’invité d’honneur de la conférence plénière de l’Association des Dirigeants Responsables de la Marne, qui se déroulera le jeudi 9 octobre au Campus Sciences Po de Reims.

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Photo de Thierry Marx
Thierry Marx. (Crédits : MATHILDE DE L’ECOTAIS)

« Engageons-nous pour un futur désirable ! ». C’est sur ce thème engageant qu’interviendra Thierry Marx, le 9 octobre prochain à l’invitation des Dirigeants Responsables de la Marne. L’association fédère 75 chefs d’entreprise, représentant 25 000 salariés et œuvre pour la mutualisation des bonnes pratiques en matière de RSE, et l’impact responsable sur le territoire. Après Cyril Dion en 2023 et Nicolas Vanier en 2024, elle accueille cette fois le Chef cuisinier internationalement reconnu et président de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) pour évoquer l’importance de la RSE en entreprise et plus globalement dans la société.

Face à plus de 300 dirigeants rémois, Thierry Marx évoquera sa vision de l’entreprise et de l’entrepreneuriat, notamment à travers son parcours, celui de l’enfant de Ménilmontant recalé de l’école hôtelière qui décrochera la première de ses nombreuses étoiles au guide Michelin dès 1988.« Dans mes propos je reviens souvent à l’enfance. Ce qu’on devient plus tard se joue beaucoup dans l’écosystème de son enfance », explique-t-il. « J’ai eu la chance d’avoir des gens autour de moi qui me disaient : « Rien n’est irréversible, sauf la mort. Avance. » On m’a appris à croire en moi à travers la responsabilité, le sport, l’artisanat. Dans l’artisanat, on ne te demande pas si tu étais un bon élève : on te demande de faire le job, d’apprendre, de progresser. C’est une école de la rigueur et de la transmission ».

10 000 personnes formées

Fortement impliqué dans les Quartiers Politiques de la Ville mais aussi dans la ruralité, Thierry Marx a créé des centres de formation ONOR pour redonner à des personnes en décrochage scolaire ou social, un projet métier. « Ça n’est pas simplement un emploi, mais un projet de vie, une voie d’épanouissement personnel », insiste-t-il. Depuis 2012, plus de 10 000 personnes ont ainsi été formées à un métier en lien avec la restauration, le service ou la boulangerie dans ces écoles baptisées « cuisines mode d’emploi(s) », avec un taux de réussite probant puisque 92 % d’entre elles sont encore dans un projet métier. Et 7 % ont même créé leur propre entreprise. « Ce sont souvent des TPE solides, d’ailleurs », précise-t-il.

Pour le président de l’UMIH, il est important de rappeler que l’entrepreneuriat est accessible à tous, à condition d’y croire et de travailler. « La diversité des parcours et des approches pour devenir chef ou chef d’entreprise est réelle et précieuse. On peut y arriver par des chemins très différents : certains apprennent pour faire - c’est le cas de nos écoles et universités, qui amènent à un diplôme puis à une compétence - et d’autres font pour apprendre. Ces derniers ne sont pas moins performants, bien au contraire », insiste-t-il.« Pendant longtemps, la France a opposé ces deux mondes : ceux qui ont fait des études supérieures, promis à la réussite, et les autres, livrés à eux-mêmes. Or, on s’est aperçu que beaucoup de ceux qui n’avaient pas fait d’études très poussées réussissaient brillamment en tant que chefs d’entreprise. C’est cette diversité de parcours que j’essaie d’expliquer ».

Croissance humaine et sociale

Des futurs dirigeants qui seront amenés à prendre des décisions dans leur parcours, notamment en matière de responsabilité sociale et sociétale des entreprises. « Aujourd’hui, on parle beaucoup de RSE. Oui, c’est un sujet essentiel, et oui, cela participe à la performance d’une entreprise. La vraie question, c’est : comment unir les forces et les compétences pour atteindre une croissance durable. Pas seulement une croissance financière ou d’évaluation d’actifs, mais une croissance humaine et sociale. Car être chef d’entreprise, ce n’est pas seulement suivre des KPI (indicateurs clés de performance, ndlr), des marges ou une trésorerie. C’est aussi se demander : quel est mon impact social ? Mon impact environnemental ? Et je suis convaincu que « Pour réussir l’impact environnemental, il faut d’abord réussir l’impact social. ». On ne fera pas de véritable progrès environnemental sans progrès social », poursuit Thierry Marx. « L’objectif, c’est que la RSE devienne un réflexe naturel, une évidence du quotidien ».

Une évidence que le Chef évoquera encore plus en détail le 9 octobre prochain à 18 heures sur le Campus de Sciences Po Reims.

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