Terrasolis, des recherches pour le monde agricole de demain
Agriculture. L’association Terrasolis présente son activité 2023 et fait un point sur ses nombreux projets : le PEI Carbon Think 2, le démonstrateur bioéconomie territoriale ou encore la Ferme Terrasolis.
« Face aux enjeux climatiques, il faut trouver des solutions sans dogmatisme », appelle de ses vœux le président de Terrasolis, Maximin Charpentier. Car les agriculteurs souffrent, au regard non seulement des épisodes climatiques douloureux qui se succèdent, mais aussi des exigences européennes et nationales. « Les enjeux son colossaux. Depuis notre création, il y a 10 ans, tout ce qui a été prédit arrive. Et pourtant, il faut garder une nécessaire compétitivité économique, environnementale et sociale. » C’est ce à quoi s’attèle Terrasolis depuis 10 ans, en mettant en place de nombreux partenariats et programmes de recherche.
« Notre site a vocation à accueillir des expérimentations. C’est un site démonstrateur qui se veut ouvert et collaboratif », indique Carole Leverrier, Directrice. « Notre but est d’accompagner les agriculteurs sur une dynamique bas carbone, avec une approche systémique, innovante et collaborative. » Pour cela, Terrasolis s’appuie sur trois piliers : le Collectif (les adhérents, au nombre de 66), la Ferme (220 hectares d’expérimentations) et la Base (production d’énergie et parc d’activités). En 2023, l’association a poursuivi ses projets phares, dont Carbon Think, qui consiste à améliorer le bilan carbone des très grandes cultures en optimisant les pratiques existantes.
« Mais l’optimisation ne suffit pas, il faut valider et déployer de nouveaux modèles de production agricole, de consommation alimentaire et énergétique à l’échelle des territoires », affirme Nicolas Poupard, chef de projet bioénergie. Car les objectifs ciblés sont plus qu’ambitieux, comme multiplier par deux les surfaces en agriculture biologiques, « plus facile à dire qu’à faire surtout dans nos régions », pointe Maximin Charpentier. « Avec la pluie, il y a une explosion d’herbes dans les parcelles et on fait fonctionner l’ensileuse à plein depuis 10 jours », veut-il faire savoir. Le travail mené se fait non seulement avec les agriculteurs « mais doit aussi embarquer l’agro-industrie ainsi que la filière aval », insiste Nicolas Poupard.
Projets et partenariats
Car si les nouvelles pratiques culturales sont menées par une équipe de 6 agriculteurs associés, l’objectif de Terrasolis, par le biais de sa Ferme expérimentale, est bien de rassembler d’autres agriculteurs qui viendraient participer sur site, et chez eux, faire des expérimentations. « Notre volonté est d’avoir une zone d’essai avec des partenariats et de la recherche, mais aussi de transmettre un certain nombre de connaissances », fait savoir Mathieu Simonet, Responsable de la ferme expérimentale. Cette dernière est ainsi partenaire de plusieurs projets, aussi bien avec l’URCA et Ecolab, qu’avec l’INRAE et son projet ClieNFarms qui vise à réduire de 50% d’ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre des exploitations agricoles.
Terrasolis est également partenaire d’Artech’Drone dans le cadre du projet européen FEADER Artech’Agri qui travaille sur le développement d’une solution d’épandage mécanique notamment dans la lutte contre la pyrale du maïs. Enfin, l’association est engagée dans un projet de démonstrateur de bioéconomie territoriale en démontrant l’utilisation raisonnée de la biomasse. « L’idée est de tester de nouveaux itinéraires culturaux basés sur l’agroécologie, favoriser le bouclage des cycles biogéochimiques en préservant et améliorant les sols et de construire de nouveaux partenariats en promouvant un modèle économique de partage de la valeur », indique Carole Leverrier. C’est pourquoi, l’installation d’un méthaniseur sur la ferme expérimentale devrait voir le jour afin d’exploiter une partie de son biogaz pour la production d’autres gaz à forte valeur ajoutée (hydrogène, CO2).