Entreprises

TCP : le virage logistique confirmé !

Logistique. À l’aube de ses 80 ans, l’entreprise familiale poursuit son développement fidèle à sa stratégie RSE avec un bâtiment de 18 000 m² pour WEPA, fabricant de produits d’hygiène de haute qualité.

Lecture 8 min
Photo des dirigeants de TCP
Les dirigeants de TCP dans les travées de 32 palettes au stockage géré et optimisé par le robot. (Crédit : MBP)

Le nouveau bâtiment de TCP dédié à WEPA sur son site de 45 000 m² du Parc du Grand Troyes confirme la mutation de l’activité de l’entreprise de transport et logistique. Rencontre avec les dirigeants, Anne-Sophie Duparcq et son frère Mathieu Tschupp, troisième génération dirigeante de TCP.

Matot Braine : Du transport à la logistique, de quelle manière les besoins évoluent-ils et les métiers changent-ils ?

Mathieu Tschupp : Les évolutions de nos métiers sont fortes et nous devons les anticiper au mieux. Il y a de la demande, il y a des nouveaux clients et il y a des activités différentes comme le e-commerce depuis ces dernières années.

Effectivement, l’activité logistique connaît plutôt une croissance avec une forte demande. Le transport est directement lié à la baisse de la consommation générale et en berne actuellement, contrairement à la logistique qui tourne bien. Nous sommes l’interlocuteur unique qui représente le client sur la partie logistique et transport. Nous mettons en place des synergies sur l’ensemble de de nos activités. À l’exception de deux clients en logistique, tous les autres sont gérés par les entités de transport de messagerie comme TCP messagerie ou TCP distribution. Nous sommes aussi organisateurs de flux et selon la typologie de fret, nous choisissons le réseau optimal, avec du Chronopost ou du DHL.

Anne-Sophie Duparcq : L’activité logistique touche d’autres clients, qui ne sont pas forcément locaux. Avec nos bâtiments logistiques, ils amènent du transport par un autre biais que le développement commercial sur local.

En logistique, quel est le niveau de détail et de précision dans vos prestations ?

Mathieu Tschupp : Nous essayons d’avoir des prestations à valeur ajoutée et un peu innovantes. Nous pouvons gérer les retours produits d’un client, défroisser les vêtements ou faire une opération de pressing pour les remettre en stock et qu’ils soient présentables. Nous savons aussi faire de la préparation hyper fine et expédier des sachets d’épices de 30 g chacun. Notre stratégie est toujours d’analyser la demande client.

Anne-Sophie Duparcq : Nous sommes apporteurs de solutions. On part du principe qu’on ne dit jamais non, on essaie de trouver une solution. À une période, nous allions jusqu’à monter les chaises reçues en kit pour les installer dans les fastfoods !

Pouvez-vous nous en dire plus sur le nouveau bâtiment logistique qui regroupe espace et technologie et a été construit pour l’un de vos clients ?

Mathieu Tschupp : Avec ce bâtiment de 18 000 m², TCP dispose d’une surface totale 80 000 m² pour continuer à se développer et accompagner ses clients. Sur ce site, nous avons 45 000 m² et arrivons au maximum de nos capacités. Nous recherchons toujours des réserves foncières. En 2022, nous avons eu des demandes clients mais nous n’avions plus de surface disponible. C’est quand même rageant ! Nous avons développé un gros partenariat avec WEPA, le fabriquant de produits d’hygiène papier implanté à côté. Le nouvel entrepôt de 18 000 m² est pour eux. Il comprend deux cellules de 9 000 m². La première accueille du stockage au sol en masse soit 15 000 palettes. L’autre permet du stockage par rack automatisé par accumulation avec une navette qui optimise la capacité de stockage augmente de 66 % pour accueillir 25 000 palettes. Pour WEPA, nous travaillons en 2X8 et nous avons recruté 20 personnes.

Anne-Sophie Duparcq : Nous avons aussi acquis un Neotrucks, un tracteur thermique reconditionné en circuit court par une startup française en tracteur électrique. Nous allons faire une ouverture entre nos deux sites pour aller directement chez WEPA sans passer par la route et économiserons 40 000 km par an juste en évitant la route et les ronds-points. Nous passerons de 60 000 km par an à 20 000 km avec deux conducteurs au lieu de quatre entre les deux entreprises.

Comment se traduit votre engagement pour l’environnement et la transition énergétique ?

Mathieu Tschupp : Nous réduisons drastiquement nos émissions de CO2. D’ici la fin de l’année, plus de 60 véhicules, soit près de 50 % du parc, rouleront au B100, le biocarburant bas carbone à partir de l’huile de colza fabriqué à l’usine Saipol de Nogent/Seine. C’est un choix écologique qui agit aussi sur l’ensemble de son périmètre, puisque nous travaillons avec la marque Renault, marque française et on roule au B100, produit dans une usine locale avec du colza français. Nous essayons d’avoir une énergie alternative propre. Et si on arrive à faire du franco-français, c’est sympa aussi. Il y a aussi un véhicule hybride, un 100 % électrique en 3,5 tonnes et et puis 2 vélos triporteurs électriques qui livrent l’hyper centre-ville de Troyes. Concernant les panneaux photovoltaïques, nous avions anticipé pour le bâtiment 4 construit en 2021. Il en est équipé avec une revente totale à Énédis et nous sommes en discussion pour en installer sur l’ensemble du site.

Quelle est la vision de TCP à moyen terme ?

Mathieu Tschupp : Notre vision consiste à apporter des nouvelles solutions de transport à nos clients et prospects avec des nouveaux schémas, de nouvelles organisations. Il faut aussi intégrer la transition énergétique. Il y a des solutions, et cette transition, nous sommes en plein dedans effectivement. L’idée enfin est que l’activité logistique grandisse et alimente mécaniquement nos activités de transport.