« Sur le neuf, nous avons beaucoup souffert depuis un an »

Olivier Salleron a abordé de nombreux points lors de l’assemblée générale annuelle du BTP 08.

Situation des métiers du bâtiment

« Malgré toutes les crises successives dont celle de l’énergie et de la guerre en Ukraine, nous avons réussi une relance post Covid plutôt tout en prolongeant quelques mesures qui nous ont permis d’obtenir de bons résultats jusqu’en 2023 en gagnant tout de même 120 000 salariés et en augmentant le chiffre d’affaires global. Et puis patatras, des décisions inappropriées franco-françaises prises par les gouvernements successifs et sept ministres du logement en l’espace de cinq ans ont fait plonger notre activité avec l’arrêt du prêt à taux zéro sur les maisons individuelles et des taux de crédits passés de 0,8 % à 4,5%. Sur le neuf, nous avons beaucoup souffert depuis un an et cela va continuer même si la courbe a arrêté de chuter. Nous nous félicitons aussi d’avoir obtenu 200 millions d’euros de plus pour la construction de logement sociaux sur le territoire. Maintenant, il nous faut absolument obtenir un statut du bailleur privé. »

Rénovation énergétique

« 80% des métiers du bâtiment et de la construction sont concernés. Toute la filière de la rénovation énergétique est sidérée par l’annonce de la suspension de MaPrimeRenov’. Et même si, oui, il y a des triches qui nécessitent de faire le ménage et d’épurer pour éliminer les fraudeurs, les artisans regrettent que cette mesure pénalise des ménages en attente de solutions. La frustration est palpable. Les professionnels critiquent une décision déconnectée des réalités locales. Après les logements neufs, il n’est absolument pas tolérable d’être attaqué sur la rénovation énergétique qui représente 30 % de l’activité de notre secteur. On va donc se battre contre un amateurisme total de nos gouvernants. Comptez sur nous pour faire bouger les choses. »

Investissements publics

« Face à une sérieuse baisse des investissements publics, il faut déplorer qu’ un an seulement avant les prochaines municipales, les chantiers restent faibles. À cause de nouvelles règles, on traverse une période d’attentisme. Les fameuses ZAN ont aussi abouti à une situation de flou. Beaucoup de mairies n’ont pas la tête sous l’eau et pourraient supporter certains travaux et investir. Mais cela reste très atone alors qu’il y a sûrement à faire dans les bâtiments municipaux notamment en matière rénovation énergétique pour installer de nouvelles technologies afin de consommer moins de gaz et de fuel ou encore pour améliorer le cadre de vie des habitants. »

Micro entreprises

« Ce dispositif mis en oeuvre en 2009 a fait perdre 1 800 emplois salariés dans les Ardennes avec l’émergence de 1 200 auto-entrepreneurs dans le secteur de la construction qui ne sont pas soumis aux même règles que les entreprises classiques, seules à subir les contrôles de la répression des fraudes et de l’inspection du travail. Cette impunité dérange et provoque beaucoup d’exaspération. Au lieu d’un statut marchepied et provisoire destiné à stimuler l’entreprenariat, la micro entreprise est devenue un statut permanent, un méli-mélo qui parfois est une activité complémentaire. La FFB a entrepris diverses actions pour mettre un terme à ce problème sérieux. »

Attractivité

« La valorisation de notre image de marque auprès de la jeunesse est importante. Il faut dépoussiérer notre profession car la société change. Outre les portes ouvertes, l’opération des coulisses du bâtiment ou les concours worldskills, ce chantier prioritaire doit aujourd’hui passer par les réseaux sociaux, les influenceurs, la publicité nationale sur les chaines de télé. Il faut faire valoir le côté innovant du bâtiment où on utilise le numérique, les applications ou les drones et autres avancées technologiques. »