Supercalculateur Roméo : atout stratégique en recherche de pointe
Innovation. Avec la nouvelle version de son supercalculateur Roméo, l’URCA dispose d’une infrastructure de dernière génération au service de collaborations académiques et industrielles d’envergure.

Quelque dix millions de milliards d’opérations par seconde soit, pour les spécialistes, une puissance de calcul 9,863 PFlop/s. Voilà de quoi est capable le supercalculateur Roméo, dont la sixième version vient d’être inaugurée à l’Université Reims Champagne-Ardenne (URCA). L’engin, qui se présente sous la forme d’un grand cube, peut également se flatter d’être : le plus puissant des universités françaises ; le 6e plus puissant au plan national derrière ses collègues du Commissariat à l’Energie Atomique ; le 122e au niveau mondial ; et le 2e du classement mondial GREEN 500 qui valorise les supercalculateurs alliant puissance et efficacité énergétique. Les évolutions de Roméo ont permis de diviser par 4 sa consommation énergétique, tandis que, depuis 10 ans, l’activité de calcul a été multipliée par 20…
Soutenir la recherche
Au-delà des performances, le projet Roméo que porte l’URCA depuis 2002 « affirme l’ambition de soutenir la recherche en contribuant à une innovation responsable en phase avec les enjeux du 21e siècle », selon les mots de Christophe Clément, président de l’URCA. « Pépite technologique reconnue au niveau international, qui conforte la place de Reims en tant que pôle d’excellence dans le domaine du numérique et de l’IA », pour Arnaud Robinet, maire de Reims et président du Grand Reims, c’est « un atout essentiel pour l’univers universitaire du Grand Est permettant d’avoir un coup d’avance dans le cadre des bouleversements technologiques que nous vivons », pour Franck Leroy, président de la Région Grand Est. Quant à Benoît Lemaire, sous-préfet de Reims, il souligne également voir en Roméo un outil « à même de combler le retard entre université et entreprises, recherche fondamentale et recherche appliquée. »
De fait, s’il est aujourd’hui à la disposition des universités du Grand Est (URCA, bien sûr, UTT à Troyes, universités de Lorraine, de Haute-Alsace, de Strasbourg) et de leurs 12 000 chercheurs, il offre également aux entreprises de la région un accès privilégié aux technologies les plus performantes pour développer leurs projets, ainsi que le confirmaient lors de l’inauguration des participants faisant déjà appel à ses services.
L’union de tous les acteurs

Déjà impliqué dans plus de 250 projets de recherche en prenant la succession de son prédécesseur, Roméo version 6 est un outil clé pour la modélisation, la simulation numérique, l’Intelligence Artificielle. Il est notamment utilisé en matière de santé (pour identifier des molécules, par exemple), d’environnement (modélisation de la dispersion de polluants), de bioéconomie (production durable de champagne), de physique fondamentale (modélisation de l’univers et de la matière), d’industrie (conception de jumeaux numériques pour l’automobile) – liste et exemples non exhaustifs… Il représente aussi l’union de tous les acteurs oeuvrant pour le développement du territoire et qui ont contribué à son financement, d’un montant de 8,116 M€ : Feder (Fonds européen de développement régional), 4 M€ ; URCA, 1,45 € ; Région Grand Est, 1,166 € ; Etat, 800 K€ ; Grand Reims, 700 €. À l’oeuvre depuis quelques mois à peine, Roméo 6 devrait néanmoins céder la place à un Roméo 7 d’ici 4 ou 5 ans, pour que le Centre de calcul régional Roméo reste à la pointe de la technologie.