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Sum Tech frappée par la crise qui touche les travaux publics

Bâtiment. Filiale industrielle d’Arden Equipment, leader français des produits de démolition, l’entreprise carolomacérienne SumTech, frappée de plein fouet par les difficultés touchant le secteur des travaux publics, tourne depuis quelques mois au ralenti.

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Photo du site de Sum Tech
Le site de Sum Tech à Charleville-Mézières. (Crédit : PR)

C’est une réelle baisse d’activité qui a dégradé son carnet de commandes et la fabrication d’une large gamme d’accessoires pour engins de TP (godets de terrassement, cisailles pour pelles, broyeurs de démolition, grappins de recyclage et bennes à manutention, attaches rapides, pinces et brise roche). La direction de la société a donc pris des mesures drastiques.

Faute d’avoir obtenu la possibilité de recourir au chômage partiel suite au refus qui lui a été opposé par la Direction Régionale de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités à deux reprises en octobre, le dirigeant de cette PME de 112 salariés a prévenu les représentants syndicaux qu’il envisageait de passer par un plan social aboutissant au licenciement de quarante personnes.

Déjà quarante-deux intérimaires écartés par anticipation

Mais Xavier Pingret, le directeur d’Arden Equipment, entend toutefois éviter cette mesure extrême. « Nous sommes actuellement en train de traverser un trou d’air ponctuel et nous nous efforçons de faire face à ce point bas. Ce ralentissement s’explique par une conjonction de phénomènes : une activité actuellement à la peine, un attentisme extrêmement important de la plupart des acteurs du fait des Jeux Olympiques qui vont bloquer une grande partie des chantiers durant cinq mois en Ile-de-France, une diminution des stocks pour avoir le meilleur bilan possible en fin d’année et aussi la passe difficile traversée par le bâtiment en matière de construction. »

« A contrario, les secteurs du recyclage et de la démolition hors zone JO sont plutôt toujours en croissance car on fait de la réhabilitation de terrains dans le cadre du zéro artificialisation et de la reconversion des friches industrielles. Notre travail à l’export a aussi été perturbé par la guerre en Ukraine qui nous a obligé de fermer notre filiale russe. Il y a donc un certain nombre d’éléments qui concourent à la baisse des commandes et d’autres au maintien d’une activité sur notre site. Mais nous restons très optimistes pour le futur et souhaitons que la DREETS change sa position du moment. En tout cas, nos entités ne sont pas en danger. »

La DREETS dans le collimateur

Ayant anticipé ces problèmes en stoppant l’activité d’une quarantaine d’intérimaires en début d’année 2023 et en sachant que l’activité de l’entreprise est cyclique, Xavier Pingret se veut rassurant et se refuse à faire des plans sur la comète. « Si on regarde les chiffres et que l’on s’en tient aux résultats d’activités pures, il y a certes, aujourd’hui, une menace importante sur une partie de l’emploi mais je ne suis pas inquiet sur notre capacité à passer cette crise structurelle et je crois en une reprise des marchés. Nous avons surmonté de plus graves périodes. Si on bénéficie d’une certaine souplesse de l’administration pour passer ce cap et nos difficultés du moment, l’impact numérique sur l’emploi sera plus faible. Et cette hypothèse sera probablement alors revue à la baisse. »

La menace sur l’emploi est en tout cas dénoncée par Manour Bouqueffa, le représentant CFDT sur le site, qui qualifie d’« incompréhensible » la position adoptée en la matière par l’inspection du travail. Selon lui, « Le chômage partiel pouvait, en effet, constituer une bonne bouffée d’oxygène avant une reprise attendue du marché à l’export et de la sous-traitance ».

Créé en 1956, Sum Tech est un acteur majeur dans le domaine de l’équipement de travaux publics comme la démolition, le terrassement, la maintenance et le recyclage. Arden Equipment (36 millions d’euros de chiffre d’affaires) compte six filiales françaises et internationales en étant présent en Belgique, Allemagne, Espagne, Etats-Unis et Slovaquie. En l’espace de quelques années, l’entreprise est développée en rachetant Ameca (1993), Pompey Equipment, Contach aux Pays-Bas, GTS en Allemagne en 1998, et enfin IEV en 2002. Ce qui lui a permis de devenir le seul ‘‘Full Liner’’ français.