Soutien au photovoltaïque avec l’association Cap à l’Est
Énergie. L’association Cap à l’Est, fondée en 2021, et la Région Grand Est ont organisé un salon dédié au photovoltaïque, à destination des entreprises adhérentes et des collectivités. L’objectif ? Favoriser le déploiement de cette technologie, notamment via l’instauration de boucle d’autoconsommation collective.
En une décennie, la production d’énergies renouvelables dans le Grand Est a progressé de manière remarquable, passant de 39 000 GWh en 2015 à plus de 51 200 GWh en 2024, soit une hausse de près de 29 %. Notre région représente ainsi aujourd’hui 13 % de la production nationale d’énergie renouvelable avec une dynamique reposant sur des filières variées et complémentaires : la biomasse (bois-énergie) reste la première source avec 30 % de la production régionale, suivie de l’éolien (18 %) et de l’hydroélectricité. Et si le biogaz a été multiplié par 10 en dix ans le photovoltaïque a connu une croissance importante ces trois dernières années.
C’est pourquoi l’association Cap à l’Est, fondée en 2021 et réunissant 70 professionnels du photovoltaïque de la région, a réuni, à Châlons-en-Champagne, en partenariat avec la Région et la CCI Grand Est, les entreprises adhérentes de sa structure avec de potentiels donneurs d’ordre – collectivités, entreprises, agriculteurs – qui souhaitent équiper leurs bâtiments ou terrains.
« Pour les collectivités, il peut s’agir de toitures d’écoles, de mairies, de salles polyvalentes. Pour les entreprises, de hangars ou de parkings sur lesquels installer des ombrières photovoltaïques. Et pour les agriculteurs, cela peut concerner le développement de l’agrivoltaïsme, une technologie permettant d’installer du solaire sans perte de rendement agricole », indique la vice-présidente de l’association, Lucile Jacquot, par ailleurs Directrice de l’entreprise Lysis Environnement, basée à Épinal, dans les Vosges.
5 000 emplois dans le secteur
L’organisation de ce type d’évènement n’est pas un hasard. En effet, « en ce moment, le soutien de l’État diminue. La filière doit donc trouver de nouveaux leviers pour poursuivre son développement. Il faut faire savoir que le photovoltaïque permet de gagner en souveraineté énergétique, de mieux maîtriser sur le long terme les coûts de l’électricité mais aussi de produire soi-même une partie de son énergie », explique Nicolas Randria, expert et Secrétaire général du Groupement des Métiers du Photovoltaïque.
Au niveau régional, « la filière représente près de 5 000 emplois directs, et les besoins devraient encore croître de 1 000 postes supplémentaires dans les trois prochaines années, principalement dans les TPE », poursuit-il. Pour répondre à cette demande, plus de 1 200 demandeurs d’emploi ou personnes en reconversion devront être formés aux métiers de l’énergie solaire. Une problématique qui explique l’adhésion d’Alméa formation à l’association Cap à l’Est.
Au-delà du soutien à la filière, la Région Grand Est souhaite montrer l’exemple en agissant sur son propre patrimoine. Elle a engagé un programme sur six ans visant à équiper les lycées publics de toitures photovoltaïques, contribuant ainsi à la réduction de leur consommation énergétique conventionnelle.
Des exemples locaux
Au niveau local, les collectivités se saisissent de plus en plus de ce mode d’énergie, notamment par le biais d’installation de boucles d’autoconsommation collective. Exemple au niveau de la communauté de communes de Suippes qui a lancé un projet d’autoconsommation collective (ACC) sur un terrain communal, à proximité de la piscine municipale, la toiture de cette dernière ne permettant pas l’installation de panneaux photovoltaïques.
Initialement envisagée pour une consommation individuelle, la production excédentaire a conduit à la mise en place d’une consommation collective, afin de redistribuer efficacement l’énergie produite à d’autres bâtiments communaux : la Résidence Pierre Simon, l’église, le siège Communautaire, le Centre Culturel et Associatif, le complexe sportif, les services techniques intercommunaux, ainsi que les trois écoles.
« En partenariat avec Enercoop Nord-Est (Assistant à Maitrise d’Ouvrage) et SILICEO (installateur châlonnais d’équipements d’énergie solaire) ce projet marque un tournant significatif dans la transition énergétique de notre territoire. La piscine bénéficie directement de 50 % de sa consommation tandis que le surplus est redistribué aux autres bâtiments. La revente éventuelle du surplus est réalisée à 6 centimes d’euro par kWh, permettant de couvrir les frais d’amortissement », indique François Le Quay, Responsable service bâtiment à la Communauté de Communes de la Région de Suippes. Le projet a représenté un investissement global de 300 000 €, subventionné à hauteur de 150 000 € grâce à l’accompagnement de partenaires financiers et à des aides publiques.
« En 2024, la France a enregistré une demande de raccordements quatre fois supérieure aux objectifs fixés, signe d’un fort engouement pour le photovoltaïque », indique Nicolas Randria… mais elle doit cependant faire face à la saturation des réseaux électriques. Dans la Marne, par exemple, près de 250 projets sont en stand-by, faute de raccordement...