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Soja : Néalia et Sanders dévoilent leur projet à sept millions d’euros

Agriculture. Un atelier de trituration de graine de soja va émerger sur le territoire de la commune de Rethel en 2024.

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Photo de Soja
En France, plus de 90 % des volumes de soja importés sont destinés à la nutrition animale, le reste est destiné à l’alimentation humaine. (Crédit : PR)

Les sociétés spécialisées dans la nutrition animale Néalia (filiale du groupe Vivescia) et Sanders (filiale du groupe Avril) ont confirmé la réalisation d’un atelier de trituration de graines de soja, qui sera géré par la SAS Aliane, entité détenue à parité par les deux co-actionnaires. Le montant de l’investissement s’élèvera à 7 millions d’euros.

FranceAgriMer contribuera au projet à hauteur de 1,5 million d’euros dans le cadre du volet agricole du plan de relance des filières protéines végétales. Le Fonds européen pour le développement rural pour 742 000 euros et la Région Grand Est participeront aussi au montage financier. Le chantier commencera fin 2023 et sera mis en service au printemps 2024.

La moitié des volumes traités sera bio

Ce nouvel outil industriel pour lequel il n’y aura qu’une seule création d’emploi, représente une étape majeure dans le développement de la filière soja. Il prendra place à proximité de l’actuel site de nutrition animale d’Aliane à Rethel et permettra la trituration de 25 000 tonnes de graines de soja locales et françaises par an, 100% non OGM et pour moitié en culture biologique.

« Ce qui donne du sens à ce projet, c’est de renforcer une production locale, même si nous pourrons nous approvisionner ponctuellement plus loin si besoin », s’est exprimé Armand Barré, directeur général de Néalia.

Le développement de la production de soja au niveau du secteur aura une autre finalité, en apportant une solution de diversification dans les rotations culturales.

« Les travaux du projet ARPEEGE (Autonomie protéique des élevages) ont mis en évidence un potentiel de production de soja sur le territoire du Grand Est. La cartographie indique que certaines zones sont propices à la culture tant par la nature des sols que par le niveau de pluviométrie requis », précise-t-il.

Cette production de graines de soja se fera sous la responsabilité des coopératives Vivescia et EMC2. Vivescia se chargeant de l’approvisionnement de l’atelier.

Le processus industriel comprendra une étape de dépelliculage du grain, un process destiné à rehausser la concentration protéique de la matière première. La graine décortiquée sera ensuite chauffée durant quatre heures environ dans un cuiseur, afin d’en extraire l’huile par pression mécanique.

Pour Philippe Manry, directeur général de Sanders, expert de la nutrition protéiné, « cet investissement permet de développer l’approvisionnement des filières de productions animales du Nord-Est en protéines végétales 100% non-OGM et ce faisant, renforcer le lien du sol à l’élevage. »