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Simulation d’assaut terroriste à McArthurGlen

Sécurité. La simulation d’attaque au centre de magasins d’usine vise à tester les procédures de chaque acteur tant côté secours que forces de l’ordre.

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Photo de Charles Noïn
Charles Noïn, sous préfet et directeur de cabinet à la préfecture de l’Aube pilote les opérations depuis le centre opérationnel départemental de la Préfecture. (Crédit : MBP)

La simulation d’assaut de McArthurGlen de Pont-Sainte-Marie a démarré à 18 heures et s’est terminé à 20 heures. Le scénario : deux terroristes qui sèment la terreur avec des coups de feu et des détonations, laissant de nombreuses victimes sur leur passage avant d’être immobilisés. Fermé au public pour cet exercice de sécurité civile du plus haut niveau, le centre de magasins d’usine de Pont-Sainte-Marie a été le théâtre d’une simulation grandeur nature de situation d’urgence avec 300 personnes sur le terrain. « C’est une manière de tester nos procédures pour assurer la sécurité de nos employés, des visiteurs et de nos clients », commente Christophe Deshays, directeur général McArthurGlen France et Espagne.

Associant les forces de sécurité intérieure, les services de secours, les associations agréées de sécurité civile et de nombreux étudiants dans le rôle des clients de magasin, l’opération a fait 40 victimes blessées (simulées). Pour les décédés, c’est la chaîne judiciaire qui donne le bilan. Le plan ORSEC, les protocoles d’intervention et la prise en charge des victimes ont ainsi pu être testés tant sur le terrain qu’au centre opérationnel départemental de la Préfecture où 40 personnes étaient mobilisées. « Il y a une belle coordination interservices tant sur le terrain au niveau tactique, qu’au niveau du COD qui pilote les opérations, prend des décisions et répond aux sollicitations presse, au procureur de la République, au ministre (simulé) de l’Intérieur, à la mise en alerte du GIGN dont nous n’avons pas eu besoin cette fois. C’est un exercice assez intense. Chacun a joué sa partition, y compris les maires de Creney et de Pont-Sainte-Marie », explique Charles Noïn, sous-préfet et directeur de cabinet de la préfecture de l’Aube, qui se déclare plutôt satisfait de l’exercice. Certains points pourront être améliorés, comme la réactivité face à la presse ou la mise en place d’une cellule psychologique. « Nous sommes surpris et assaillis d’informations, il faut savoir prioriser ce qu’on entend pour déclencher les cellules ».

L’importance de la coordination des équipes

La coopération semble la clé d’une opération réussie. Olivier Robat, président de la protection civile de l’Aube évoque une coopération interassociatives inédites avec la Protection civile, la Croix rouge, la Croix blanche et la fédération française de sauvetage et de secourisme. Pour la police, l’exercice a permis de tester de nouvelles stratégies. « À la suite des attentats de Nice, de Magnanville, de Saint-Étienne-du-Rouvray, nos protocoles d’intervention ont été affinés », explique Franck Perrault, directeur départemental de la Police nationale de l’Aube. « Si chacun sait faire son métier, il est beaucoup plus difficile d’associer les cultures qui répondent à des logiques différentes comme les secours, la police, la gendarmerie, les sentinelles. »

Certes, l’opération test de McArthurGlen constitue un scénario sans le stress d’une situation réelle, mais il permet de valider les protocoles si la situation devait arriver, d’automatiser les étapes, de suivre un script et de ne pas laisser place à l’improvisation. Une façon de mieux se préparer à l’impensable. « Si cela devait arriver, nous reprendrions le même plan », poursuit Charles Noïn, « même si les cartes sont forcément rebattues différemment. Dans la vraie vie, un tel événement vient perturber vos habitudes. Il faut activer le COD, que tout le monde soit là et régler la crise. Le temps est alors suspendu. »