Septmonts : les Carrières de Noyant prêtes à décrocher l’avenir
Bâtiment. Inaugurée en octobre 2024, la nouvelle usine des Carrières de Noyant s’apprête à fêter son premier anniversaire, véritable tournant pour l’entreprise de l’Aisne. Entre héritage séculaire et innovation industrielle, elle s’est engagée à faire de la pierre locale, la pierre d’angle des grands chantiers franciliens et locaux à venir.

Reprises en 2018 par Camille de Paul et Émeric de Kervenoael, les Carrières de Noyant ont connu un regain d’activité avec le retour en grâce de la pierre naturelle dans le bâtiment. « Historiquement nos maisons étaient toutes construites avec ce matériau, oublié au profit du béton, pourtant plus émetteur de CO₂ et défraîchi après quinze ans, voire qu’il faut démolir au bout de cinquante ans. Aujourd’hui, la réglementation et les attentes sociétales plaident en faveur de matériaux plus durables », explique Camille de Paul. La pierre tendre, abondante dans le Bassin parisien et en Picardie, y trouve son compte, présentant l’avantage d’afficher un très faible bilan carbone, hors transport.
L’entreprise, qui emploie une trentaine de salariés pour 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, extrait environ 12 000 m³ par an, soit l’équivalent de 45 000 m² de façades. Mais jusqu’ici, le rendement restait un frein : « Notre enjeu, c’est de doubler le nombre de clients servis avec la même quantité de pierre extraite. Et c’est l’objet de notre nouvelle usine, elle permet de tendre vers ce rapport de deux », précise Camille de Paul. Grâce à un outil de production repensé – commandes numériques, automatisation, respect des nouvelles normes poussières et sécurité –, l’entreprise travaille désormais l’épaisseur de la pierre, standardise des modules, gagne en réactivité et donc en compétitivité dans les appels d’offres.
Déjà engagées sur des projets emblématiques comme la ZAC Python Duvernois à Paris, les Carrières de Noyant veulent réancrer la pierre dans les Hauts-de-France : « notre objectif, est de ne plus se cantonner à l’Île-de-France, nous voudrions voir revenir à la pierre dans les Hauts-de-France, à Amiens, à Compiègne… À Soissons, par exemple, nous travaillons avec l’Agglo et la Ville, sur un projet de résidence étudiante en face de la gare » confie le dirigeant.
Si la conjoncture du bâtiment et les rendez-vous politiques à venir ralentissent le déploiement des chantiers, Camille de Paul reste optimiste : « Les projets sont reportés, pas annulés. Avec cette usine, nous avons investi pour que le marché puisse répondre à la demande sereinement et tous les voyants sont au vert. »