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Sagrera, une implantation locale pour un rayonnement international

Champagne. Sagrera, société de bouchage historique en Champagne, existe depuis 1879. Depuis 2002, elle fait partie groupe Trefinos dont le siège se trouve en Catalogne, à Palafrugell, berceau du chêne liège.

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Sagrera
Le liège qui sert à produire les bouchons provient d’Espagne, de Catalogne, où les productions sont gérées de manière durable. (Crédits : ND)

Sagreraa commencé son activité de bouchonnier en Champagne il y a 135 ans, dans le centre-ville d’Épernay. Depuis les années 70 à Mardeuil, il subsiste du passé industriel de l’entreprise des photos en noir et blanc qui témoignent de la forte histoire de l’entreprise et de son implantation au coeur de l’appellation. Si à cette époque, les bouchons étaient assemblés sur place, ce n’est plus le cas aujourd’hui. « Aujourd’hui, nous disposons ici d’environ 6 000 m², où nous réalisons la partie finale de l’étape productive qui nous permet de respecter le cahier des charges de chaque client. Nous réalisons le marquage, le traitement de surface et assurons le conditionnement », indique Cédric Jobe, Directeur commercial France.

La spécificité de Sagrera est la production de deux types de bouchons : le bouchon « traditionnel », composé d’un manche aggloméré et de deux rondelles en liège naturel et le bouchon « technologique ». « Les bouchons micro granulés peuvent être traités pour éliminer totalement toute déviation sensorielle. Sur ces bouchons, nous garantissons un résultat en analyse chromatographique de 0,3 nanogramme de TCA par litre qui est la limite de détection de l’analytique à date d’aujourd’hui. Comme nouvelle évolution technologique, avec le procédé Rita, nous pouvons aujourd’hui garantir un bouchon traditionnel de rondelles avec une garantie unitaire de non présence de plus de 70 molécules, ce qui permet d’éliminer non seulement le TCA, mais aussi tout autre déviateur de goût. Contrairement à la gamme de notre technologique où le traitement s’applique au granulé, le procédé Rita traite le bouchon fini, ce qui permet de donner la garantie unitaire d’absence de ces molécules indésirées », détaille Cédric Jobe.

Innovation régulière

Marquage à feu Sagrera
Le marquage à feu, plus traditionnel, est réalisé avec des matrices métalliques chauffées. Il permet de marquer 5 à 8 000 bouchons à l’heure. (Crédits : ND)

Sagrera a mis sur le marché le bouchon « 1751 », qui garde le visuel du bouchon traditionnel mais qui dans sa formulation particulière apporte des échanges gazeux maitrisés et inferieurs au bouchon traditionnel avec 2 rondelles. Toute la R&D est effectuée à la maison mère, en Catalogne, même si le site de Mardeuil dispose d’un « laboratoire sur place, dédié à la définition des lots et à la dégustation. Nous faisons les tests demandés par les clients pour valider les lots qui complètent les analyses sur place faites à la réception de la marchandise ».

L’usine champenoise reçoit en effet les bouchons finis, à raison de 25 millions par an, pour ensuite faire les finitions en atelier. « Nous avons un volume en progression de près de 20 % sur les dix dernières années, notamment grâce à nos innovations technologiques et à notre travail sur la neutralité des bouchons », précise le directeur du site.

Il faut dire que les exigences des clients répondent à un cahier des charges bien défini pour garantir l’excellence et une fonctionnalité régulière sur les produits. « Le bouchon doit d’abord avoir un poids précis pour garantir une régularité optimale de bouchage. La densité est aussi essentielle, car elle détermine la perméabilité du bouchon et donc les échanges gazeux. Enfin, il doit préserver l’innocuité du vin, c’est-à-dire être parfaitement neutre – ce que permet notamment le procédé Rita. »

Grâce à son implantation historique dans la région, Sagrera dispose d’un portefeuille de plus de 700 clients auprès desquels il est présent toute l’année, dont cette semaine au salon du VITeff. « Il y a un bouchon pour chaque champagne : un bouchon plus perméable pour les vins jeunes, encore en évolution ; un bouchon plus fermé pour les vieux millésimes que l’on veut figer dans leur équilibre. C’est toute la philosophie de notre métier : à chaque vin, son bouchon ! » conclut Cédric Jobe.

  • (Crédits : ND)
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