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Rue Bégand renoue avec le fil de la maille auboise

Textile. L’Atelier d’Ariane, qui a lancé cette marque, est en plein développement et multiplie les projets.

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Samuel Granata présente l’un des modèles de la marque Rue Bégand qu’il a lancée.

Depuis qu’elle a repris l’Atelier d’Ariane voici plus d’une vingtaine d’années, Véronique Granata a toujours misé sur la polyvalence et le savoir-faire de ses équipes. Une stratégie gagnante qui permet à la PME de Lavau de multiplier les projets et de traverser les crises, comme celle de la Covid-19. l’Atelier d’Ariane a même investi et recruté pour fabriquer des millions de masques. « Nous avions déjà de l’expérience parce qu’on avait développé des pansements pour les maladies de la peau », rappelle-t-elle. L’entreprise dispose d’un bureau d’études qui lui permet d’intervenir dans tous les domaines textiles, depuis la mode et le prêt-à-porter jusqu’aux textiles techniques en passant par la filière du luxe.

« Nous avons encore des projets à venir »

La PME travaille ainsi pour le compte de marques de mode, en sous-traitance, mais a aussi lancé sa propre marque en 2017, Rue Bégand. « Son objectif est de mettre en avant le savoir-faire local à travers une gamme sportswear qui mise sur la qualité des matières et de la fabrication », souligne Samuel Granata, qui développe la marque qu’il a lancée avec son frère Arthur. La nouvelle génération revendique ses racines troyennes avec un logo rappelant la spécialité troyenne, la maille, et une référence au passé.

« Historiquement, la rue Bégand à Troyes est celle où s’alignaient les ateliers textiles et qui a vu naître les magasins d’usine », rappelle Samuel. D’ailleurs, si Rue Bégand dispose d’une boutique à Paris, il compte surtout sur la vente directe et internet pour faire connaître cette marque entièrement made in Troyes.

Portée par l’engouement pour les fabrications françaises, la jeune marque troyenne continue de marquer des points et s’investit sur tous les terrains. « Avec d’autres créateurs nous avons aussi une boutique dédiée aux fabrications locales au centre MacArthurGlen », ajoute-t-il.

Une nouvelle usine

Une diversification qui se traduit pour l’Atelier d’Ariane par une augmentation constante des effectifs. « En une année nous sommes passés de 60 à 80 personnes et il va bien falloir pousser les murs car nous avons encore des projets à venir », fait remarquer Véronique Granata. La Pme auboise a été lauréate du fonds de soutien aux projets industriels de France Relance pour un investissement avoisinant cinq millions d’euros.

Au programme : la construction d’un nouveau site à Lavau. Pour répondre à ses problématiques de recrutement, l’Atelier d’Ariane, qui peut s’appuyer sur l’expérience accumulée dans ses ateliers textiles, envisage de lancer sa propre académie de formation.

En premier lieu pour répondre à ses propres besoins car l’entreprise va continuer d’embaucher. Elle envisage même de relocaliser dans l’Aube la production d’articles textiles en grande série, actuellement fabriqués en Chine, dans une nouvelle unité très automatisée. La formation en vue de transmettre le savoir-faire et la polyvalence des équipes est plus que jamais une priorité. Actuellement, il n’existe plus de formation initiale pour bon nombre de métiers du textile et le recrutement peut vite devenir un casse-tête.