Romilly dévoile 300 millions d’euros d’investissements
Aménagement. Portés par des investisseurs privés et publics, 20 projets créateurs potentiels d’un millier d’emplois sont « dans les tuyaux ».
En ce mois de juin, les bonnes nouvelles s’enchaînent pour l’économie auboise. La réunion de présentation de « 20 projets structurants pour le territoire » romillons en fait évidemment partie. Entouré de plusieurs investisseurs, locaux ou nationaux, Éric Vuillemin, président de la communauté de communes des Portes de Romilly et maire de Romilly-sur-Seine a passé en revue ces 20 projets « qui représentent plus de 300 millions d’euros d’investissements sur le territoire ». Dans le détail, 180 millions d’euros viennent d’investissements privés, 60 millions d’euros le seront par la ville de Romilly et le reste par la communauté de communes.
Le plus important investissement privé est porté par MCI, un groupement d’aménageurs fonciers représenté par Meyje Burcheluey (Batch France), Philippe Rougé (EQT Exeter, Panafrance) et Alain Meunier (Panafrance).
« C’est un dossier arrivé par l’Adenoa (l’agence de développement économique du nord-ouest aubois qu’il préside) pour lequel nous avons reçu une lettre d’intention signée, avec un calendrier. C’est un projet bien ficelé à neuf chiffres soutenu par des institutionnels qui tiennent la route comme la Caisse des Dépôts », précise Éric Vuillemin.
Concrètement, ces aménageurs s’apprêtent à acquérir une quarantaine d’hectares sur l’ex-aérodrome à la communauté de communes pour 6,25 millions d’euros. Objectif, y construire à terme 200 000 m² de bâtiments à vocation économique.
« Nous avons déjà des pistes sérieuses et nous déposerons un premier permis de construire pour une première phase en fin d’année, portant sur un bâtiment industriel de 15 000 m² et un bâtiment logistique de 30 000 m² », annonce l’un des porteurs de projet, Philippe Rougé. Ensuite, tous les cas de figure sont ouverts, bâtiments en blanc ou investissements d’entreprise, même chose au niveau des activités.
Il semble bien qu’un important data center puisse également y prendre place. Difficile d’évaluer le nombre d’emplois induits car ils dépendent des activités à venir, mais plusieurs centaines sont espérés.
D’autres projets privés ont été présentés, comme celui porté par Cédric Aubry. Président des exploitants indépendants et propriétaire de plusieurs cinémas dans des villes moyennes sous l’enseigne Cinéma Confluences, il entend investir 3,5 millions d’euros dans un multiplex de 5 salles qui devrait ouvrir ses portes fin 2024 à Romilly-sur-Seine.
« On peut avoir un cinéma très moderne avec un lieu d’accueil très agréable et vivant », détaille-t-il. Dans la foulée, la Ville de Romilly qui gère l’actuel cinéma Eden va investir 1,8 million d’euros pour le transformer en pôle culturel et centre de congrès.
Une ville qui change
Idée originale que celle portée par Christian Orviz, à la tête d’un laboratoire de prothèses dentaires d’une soixantaine de personnes. « Nous ne trouvons pas le personnel dont nous avons besoin, alors on va le former », s’enthousiasme ce patron de plusieurs laboratoires de prothèses dentaires. Son idée, lancer un « campus du sourire » doté des dernières technologies numériques et de fabrication additive pour former des « infoprothésistes ».
Dans un autre domaine, Philippe Collin, chef réputé qui a notamment été à la tête du Clos Juillet à Troyes, une étoile au Michelin, va investir la brasserie du Palladium, superbe bâtiment haussmannien entièrement rénové par la communauté de communes. Ouverture prévue, juin 2024. « Nous allons ouvrir l’une des premières écoboutiques en France », annonce également Olivier Choiselat, président de l’Union patronale Romilly-Nogent et responsable de l’entreprise Larbaletier.
Un espace situé en cœur de ville où les consommateurs pourront rapporter différentes catégories de produits à recycler contre des récompenses sous forme de réductions chez les commerçants ou tickets de stationnement.
Côté investissements publics, l’un des gros projets concerne la réhabilitation de la friche industrielle destinée à devenir un écoquartier près du centre ville. Certains bâtiments historiques seront conservés, notamment pour y implanter un espace muséal avec l’Espace vivant de la bonneterie et un musée Johnny-Hallyday. Des logements « verts » seront construits sur les vastes espaces existants.
À la Béchère, un vaste parc animalier va prendre place autour du centre hippique repris par la communauté de communes. Un nouveau conservatoire va être construit. Plus globalement, un vaste plan de 31 millions d’euros d’investissements va être lancé dans le domaine de la voirie, de l’eau et de l’assainissement.