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Rimbaud’Tech a accompagné 44 projets en sept ans d’existence

Start-up. L’incubateur ardennais se positionne comme un acteur incontournable du développement entrepreneurial local.

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Photo d'Hamid Chibane, Lucie Rupt et Benjamin Braquet
Hamid Chibane (UHouse), Lucie Rupt (Storm Skinwear) et Benjamin Braquet (Été Indien) ont témoigné sur leur propre startup. (Crédit : PR)

Implanté depuis 2017 à Charleville-Mézières, l’incubateur Rimbaud’Tech a fêté son premier septennat. « Il a l’âge de raison et nous avons voulu en profiter pour faire le point sur cet écosystème qui constitue un levier essentiel pour transformer des idées innovantes en entreprises pérennes », souligne Patrick Fostier.

« À l’époque, nous voulions assurer un renouvellement de nos entreprises en accompagnant des structures innovantes. En 2018, nous avons pu bénéficier du savoir-faire et de l’expertise de l’apporteur d’informations SEMIA puis, en 2021, du réseau Quest For Change pour amener à maturité différentes starts-up », rappelle le vice-président d’Ardenne Métropole qui s’est dit fier que Rimbaud’Tech figure parmi les six structures existantes dans ce modèle économique dans le Grand Est.

500 000€ de budget, 6 salariés

En l’espace de sept ans, et avec un budget annuel de 500 000 euros, essentiellement nourri par la Région Grand Est, la Caisse d’Epargne et Ardenne Métropole, cette communauté qui dispose d’une équipe de six salariés a hébergé « après un gros écrémage du comité de sélection » 44 projets en incubation ayant abouti à l’émergence de 32 PME couvrant un large spectre d’activités : la santé (Bodyfed), le sport pour les seniors (Eté Indien), les services numériques (CoolRool et MÜ), l’immobilier (Mutuhall) et même le luxe (Cobalt). 59 emplois équivalents temps plein ont ainsi pu être créés sur le territoire, ce qui contribue à renforcer le marché du travail local. Au 31 décembre 2023, les entreprises accompagnées par Rimbaud’Tech avaient généré un chiffre d’affaires cumulé de quatre millions d’euros.

Après avoir retracé le parcours d’accompagnement auquel les incubés doivent se prêter une fois retenus, Quentin Delaire, le directeur, a rappelé que Rimbaud’Tech avait pour ambition de créer de la valeur dans les Ardennes en aidant les porteurs de projets à travers des temps individuels et collectifs à peaufiner leur concept, aller chercher des financements, échanger avec des partenaires et se convertir en chef d’entreprises. « Notre territoire est un des mieux armés en France pour faire éclore des start-up. C’est d’ailleurs une des recettes de notre succès. »

À l’avenir, Rimbaud’Tech a la volonté de faire émerger des projets étudiants en s’appuyant sur le Campus Sup Ardenne. « Il s’agit d’une vraie filière de détection, car nous avons actuellement 23 projets ayant le statut spécifique étudiant. Ce qui permet de maintenir des jeunes Ardennais ici. Cela fait partie de notre chaîne de valeurs ». Autre priorité : la création d’évènements entrepreneuriaux comme la cérémonie de l’innovation, « ce qui nous permet de gagner en visibilité ».

Témoignages d’incubés

Benjamin Braquet (Eté Indien) qui a désormais intégré avec son associé Julien Odienne ses propres bureaux a rappelé qu’à une période délicate de son aventure entrepreneuriale, Rimbaud’Tech lui avait permis de « rompre l’isolement, retrouver un souffle et l’envie en apprenant à devenir chef d’entreprise et à professionnaliser sa démarche ». Lucie Rupt, 25 ans, qui entrait à Rimbaud’Tech le jour-même, porte la marque Storm Skinwear, une start-up spécialisée dans les soins de la peau pour les sportifs évoluant en extérieur « et faisant face à des agressions comme le froid, le vent, la neige, la pollution et l’eau salée et ayant besoin de soins adaptés à la pratique de leurs activités ». Elle s’occupe dans le même temps de la communication et du marketing de la société My Mira (voir ci-dessus).

Créateur de Uhouse « la maison qui s’assemble et vous ressemble », Hamid Chibane a pour sa part présenté son système de construction rapide à base de panneaux isolants en structures métalliques galvanisées. Cet ancien cadre commercial dans la grande distribution de bricolage propose un prototype grâce auquel il « construit des maisons à votre envie et à moindre budget conçus à partir de produits ardennais ».