Entreprises

Retour sur l’année 2024 dans la région (1/4)

Bilan. Visites présidentielles, innovations, investissements, rachats d’entreprises, sagas de groupes, découvertes de sites industriels... retour sur les grands titres qui ont fait l’actualité de votre journal en 2024. Retrouvez les évènements phares de Janvier à Mars.

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JANVIER

  • Intuis développe des solutions thermiques intelligentes

    Le groupe Intuis, spécialisé dans les solutions connectées, thermodynamiques et électriques, propose en permanence de nouvelles technologies innovantes. L’un des sites principaux de production du groupe spécialisé dans le chauffage électrique se trouve à Laon, dans l’Aisne. S’étendant sur 80 000 m², l’usine compte 240 employés permanents et plusieurs dizaines d’intérimaires selon les besoins. Intuis réalise un chiffre d’affaires de près de 250 M€ et s’adresse tant aux professionnels qu’aux particuliers, avec une gamme de produits connectés, présents sur les marchés du logement, du tertiaire et de l’industriel. Parmi ses produits phares : une pompe à chaleur destinée aux maisons individuelles et aux logements collectifs, un chauffe-eau thermodynamique, un chauffage électrique intelligent avec des radiateurs et des sèche-serviettes, ainsi qu’une pompe à chaleur sur boucle d’eau. Alors qu’en septembre 2023, Emmanuel Macron a annoncé vouloir multiplier par trois la production française de pompes à chaleur d’ici 2027, avec pour objectif d’en produire 1 million en quatre ans, Intuis a décidé de s’engager dans ce programme écologique en produisant 20 % de la capacité souhaitée par le gouvernement, soit 200 000 pompes à chaleur.

  • La Marne est un des départements les mieux gérés de France

La Direction Générale des Collectivités Locales analyse les budgets 2023 des neuf Conseils départementaux de la région, avec une bonne mention d’ensemble pour la Marne. Si en 2023, les dépenses des Départements ont augmenté en moyenne de 5 %, toutes dépenses confondues, la moyenne nationale par habitant est de 1 218 euros. La majorité des Départements du Grand Est se situe au-dessus de cette moyenne : près de 1 500 euros pour la Meuse et la Haute-Marne, autour de 1 350 euros pour les Ardennes et l’Aube, par exemple. Deux Départements se distinguent dans ce classement des dépenses par habitant : la Moselle (877 €) et la Marne (964 €). Derrière le Maine-et-Loire (959 €), ils occupent la 2e et la 3e place des collectivités les moins dépensières de France.

  • Cignetti change de mains mais conserve son ADN

    Fondée en 1949, l’entreprise Cignetti est une institution sparnacienne. Et si elle n’est plus familiale depuis 2020, elle conserve son nom et surtout son ADN, comme le souhaite son nouveau dirigeant Laurent Malolepsza. En juin 2023, ce dernier a racheté l’entreprise après 28 ans passés dans les travaux publics en tant que cadre dirigeant. L’entreprise réalise environ 80 % de son activité sur le territoire sparnacien, intervient aussi dans le secteur du froid industriel (chambres froides positives et négatives, cuves thermorégulées, climatisation de bâtiments vinicoles…) mais aussi dans la climatisation. Egalement spécialisée dans la cuisine professionnelle dans le secteur de la restauration, des maisons de champagne et des collectivités, Cignetti intervient dans la conception, l’installation, l’entretien et la maintenance.

  • Les agriculteurs mobilisés

Plus de 450 tracteurs et 550 agriculteurs marnais ont réalisé des opérations escargot et des points de blocage toute la nuit du vendredi 26 janvier 2024. Le durcissement du mouvement s’est poursuivi dans la semaine en attendant des réponses plus concrètes de la part du gouvernement. Malgré l’annonce de mesures en faveur de l’Agriculture par le premier ministre Gabriel Attal, la FDSEA de la Marne et Jeunes Agriculteurs 51, à l’instar de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, ont néanmoins considéré que le compte n’y était pas. Les agriculteurs marnais ont estimé que certaines revendications n’ont pas reçu de réponses concrètes ou n’ont pas été du tout abordées, comme par exemple au sujet de la surtransposition des réglementations européennes par la France, le conseil stratégique phytosanitaire, les 4 % de jachère, l’élevage ou l’accompagnement des jeunes agriculteurs.

  • Laon passe aux mobilités douces

La Communauté d’Agglomération de Laon, en tant qu’autorité organisatrice des transports, a passé un nouveau cap depuis plusieurs années : celui des mobilités douces. Cela passe notamment par l’installation d’une station d’avitaillement en gaz (GNV) pour les véhicules de la flotte de bus urbains. La communauté d’agglomération a pour objectif, à travers ce projet d’environ 770 000 €, de diminuer les coûts et les temps d’attente en station « publique » avant la fin d’année 2024. Laon a aussi fait le choix du vélo en libre-service afin d’inciter la population à polluer moins. En juillet 2023, quatre nouvelles stations ont d’ailleurs été mises en place et 20 nouveaux vélos ont été ajoutés au parc déjà existant. Par ailleurs, la CAPL, une coopérative au service des agriculteurs, a fait l’expérimentation de deux stations estivales dans des communes périphériques, à Athies-sous-Laon et Bruyères-et-Montbérault. Début janvier, une expérimentation a été lancée sur le territoire du Grand Laonnois (Communautés de Communes du Chemin des Dames, du Pays de la Serre et de la Champagne Picarde) : la communauté d’agglomération a en effet mis en place, conjointement avec l’opérateur BlaBlacar Daily, une campagne d’incitation financière au covoiturage. Concrètement, un covoitureur pourra prétendre à une rémunération pouvant aller jusqu’à 150 € net d’impôts par mois, la moitié étant prise en charge par l’État. De son côté, le covoituré obtiendra la gratuité de ses 10 premiers trajets et paiera, par la suite, 0,50 € par déplacement.

  • Avec 150 emplois supplémentaires, Intelcia remplit son contrat à Sedan

Renforçant son ancrage dans les Ardennes, Intelcia a, comme prévu en janvier, créé 150 emplois supplémentaires à Sedan tout au long de l’année 2024 sur le nouveau site spécialement aménagé à cet effet par Ardennes Métropole.

  • Le Luxembourgeois Nutchel s’implante à Éry-le-Châtel

Les attraits touristiques du Pays d’Othe et d’Armance ont convaincu Nutchel, un nouvel opérateur touristique européen basé au Luxembourg, déjà implanté en France sur un site alsacien avec un premier « village forestier » d’une quarantaine de cabanes, qui recherchait activement une nouvelle destination pour y développer son offre d’hébergements insolites en pleine nature. Le projet de Nutchel se distingue par son caractère innovant et durable. Dans l’Aube, ce sont 18 cabanes en bois, d’une surface de 20 et 30 m², qui vont offrir aux touristes une expérience de courts séjours en pleine nature à la fois confortable et respectueuse de l’environnement. Une extension portant sur 6 cabanes supplémentaires est déjà prévue. Les cabanes (photos ci-dessous) sont conçues de manière durable, avec des matériaux naturels bruts, ainsi qu’une faible consommation énergétique grâce à un chauffage au poêle à bois, une glacière qui fait office de frigo, et un éclairage à partir de lampes à huile et de bougies.

FÉVRIER

  • L’Aube présente pour la 1ère fois au Salon international de l’Agriculture

    Il règne un air de fête sur le stand aubois du salon de l’agriculture lors de la journée Prestige dédiée à l’Aube dans l’espace Grand Est au salon international de l’agriculture (SIA) à Paris. Dix-huit producteurs locaux se sont relayés sur le stand pendant la durée du salon. « L’Aube est une terre d’excellence à en juger le nombre de médailles déjà glanées dans cette édition », souligne Cécile Dindar, alors préfète de l’Aube. Et Philippe Pichery, président du Conseil départemental, d’ajouter : « bien sûr, nous ne serons pas là que les années bissextiles ! ».

  • 27 millions d’euros levés par la start-up Latitude

L’entreprise rémoise Latitude, qui développe une offre permettant d’envoyer en orbite des micro-satellites, poursuit son développement et lève 27 millions d’euros pour poursuivre ses objectifs 2024-2025. En 2023, la start-up rémoise a ouvert son propre centre d’essais à Vatry dans la Marne, doublé la surface de son usine, dépassé le seuil des 100 employés et obtenu des financements France 2030, un programme prévoyant 54 milliards d’investissements au niveau national. Alors que son micro-lanceur Zephyr est à l’aube de passer en phase de production, dans le cadre de son développement, début février, l’entreprise aérospatiale annonce une nouvelle levée de fonds de 27 millions d’euros, portant son financement total à environ 50 millions d’euros et faisant de 2024 une année charnière pour l’entreprise qui a pour objectif de réaliser le premier vol de Zephyr en 2025.

  • Berges de Marne, le projet d’une (vi)lle

La Ville d’Épernay a engagé un vaste programme de réhabilitation des anciens ateliers SNCF pour les transformer en un écoquartier, baptisé Berges de Marne. Au total, ce sont près de 18 hectares qui seront concernés par ce projet, un quartier qui réunira entre 400 et 500 logements, des commerces et services, des équipements publics, des bureaux, un parking en silo, autour de parcs urbains. En décembre 2020, l’Établissement Public Foncier du Grand Est (EPFGE) a acquis un peu plus de 10 hectares appartenant à la SNCF afin de pouvoir conduire, en tant que maître d’ouvrage, aux côtés de la Ville d’Épernay, les études et les travaux de pré-aménagement. L’année 2024 est consacrée à la dépollution du site, avec également le début des travaux de la passerelle – réservée aux mobilités douces – qui reliera le centre-ville au futur quartier, en enjambant les voies SNCF. La passerelle devrait être terminée pour la fin du mois de juillet 2025. D’un montant de 15 millions d’euros, l’ouvrage est subventionné à hauteur de 80 % par les différents fonds et collectivités, dans le cadre de la promotion des mobilités douces.

  • La Team GB prépare ses JO à Reims

Pour la Team GB (traduire l’équipe de Grande-Bretagne), la préparation des Jeux Olympiques est sérieuse, grâce à une stratégie pointue et pensée au niveau national depuis près de 30 ans, expliquée aux Rémois par Paul Ford, le responsable de l’engagement sportif de la BOA (British Olympic Association) lors d’une conférence le 19 février dans les salons du Stade Delaune. Outre des moyens conséquents engagés en direction de la politique sportive (moyens financiers alloués, professionnalisation des sportifs et de leur encadrement), la Team GB dispose d’une préparation et d’un état d’esprit entièrement focalisés sur un objectif majeur : les JO. Dans ce cadre, le choix de la Cité des Sacres comme l’un des quatre camps de base de l’équipe britannique n’est pas un hasard. Les athlètes britanniques peuvent disposer d’équipements de niveau olympique à Reims, ville labellisée Terre de Jeux. Boxeurs, nageurs, gymnastes et pongistes… au total 111 athlètes ont d’ailleurs déjà commencé à s’entraîner et continueront à se préparer jusqu’au 26 juillet, date du début des épreuves, au gymnase René Tys et à l’UCPA Sport Station sous l’œil des Rémois invités à assister aux sessions d’entraînement.

  • Champagne Ardennes Caisses envoie du bois

Reprise en novembre 2023 par Nathalie Hecart, l’entreprise Champagne Ardennes Caisses (CAC) continue de se développer dans l’industrie régionale en adoptant une stratégie de modernisation. Alors qu’il existe très peu d’entreprises locales spécialisées dans le travail du bois, notamment pour le coffrage et les palettes, CAC réalise à la fois des coffres en bois, des emballages industriels sur mesure aux normes SEI4 et des palettes. Avec 13 salariés actuellement, la société occupe des locaux d’environ 10 000 m² au Châtelet sur Retourne, dans les Ardennes. Cette activité ne s’adresse cependant pas uniquement aux maisons de champagne. 70 % de l’activité de CAC est consacrée aux industriels, mais aussi aux décorateurs d’intérieur et aux designers. L’entreprise propose aussi des prestations personnalisables pour tous ses clients : motifs, logos, typographies…

  • L’achèvement de la RN2 sur la bonne voie

L’État et la Région des Hauts-de-France se sont accordés pour inscrire le passage intégral de la RN2 en 2x2 voies dans leur contrat de plan 2023-2027, pour le chiffrer et se répartir la charge. L’État y consacrera 153 millions d’euros et la Région, 123 millions. 95 % de ces sommes sont destinées à la RN2. Le coût des travaux rien que dans l’Aisne est évalué à 140 millions. Le Département y apportera un petit complément de 10,7 millions pour certains aménagements qui concernent des accès de ville ou des routes départementales. Ces aménagements étaient réclamés depuis des lustres tant par les entreprises, notamment de transports, que par les collectivités. Le passage de la RN2 en 2x2 voies se décompose, dans l’Aisne, en 7 chantiers principaux.

MARS

  • La maroquinerie Camille Fournet s’agrandit à Tergnier

Un troisième bâtiment va sortir de terre cette année rue Hoche à Tergnier. Il offrira près de 2 400 m² supplémentaires à l’entreprise Camille Fournet, une maroquinerie spécialisée dans les articles de luxe, qui porte toujours le nom de son créateur. Fondée au lendemain de la guerre, il y a plus de 75 ans, elle était venue s’établir à Tergnier dans les années 1970. En 2019, elle avait inauguré un second bâtiment afin de diversifier sa production. Le temps de digérer l’épisode, un peu dur à avaler, du COVID, et la voilà qui repart de l’avant, avec le soutien de la Communauté d’agglomération Chauny-Tergnier-La Fère. La maroquinerie artisanale s’est taillé une belle réputation dans la fabrication de bracelets de montres en cuir exotique. L’entreprise a fourni de grandes marques horlogères, suisses notamment. À Tergnier, la fabrication atteint les 500 000 pièces par an et mobilise environ 300 employés.

  • Les agriculteurs veulent du concret

    Après plusieurs semaines de contestation et quelques coups d’éclat, notamment à l’occasion de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture, les agriculteurs ont repris le chemin des négociations avec le gouvernement pour faire entendre leurs revendications, qui seraient déjà au nombre de 900 au plan national selon les agriculteurs marnais Hervé Lapie, président de la FRSEA Grand Est et secrétaire général de la FDSEA, et Maximin Charpentier, président de la Chambre d’agriculture du Grand Est. « Nous avons obtenu que la souveraineté alimentaire soit reconnue comme un intérêt majeur de la Nation et inscrite dans la Loi d’orientation agricole », rappelait Hervé Lapie lors du SIA. La souveraineté alimentaire est un enjeu national et européen que les agriculteurs français comptent bien mettre au cœur de la campagne européenne, sachant que 28 % du budget européen est consacré à l’agriculture.

  • Le groupe O-I Glass mise sur son site de Reims

Avec un investissement global de 90 M€ depuis 2019, l’usine de verrerie de Reims, du fabricant de bouteilles O-I Glass, est devenue l’un des fleurons du groupe international spécialisé dans la verrerie. Le site rémois, qui emploie 250 salariés, célèbre ses 150 ans en 2024, et devient même une référence mondiale pour la stratégie globale de développement durable du groupe. Le circuit court est un axe majeur d’économie d’énergie dans toutes les étapes de son activité, de l’approvisionnement en matière première à la production jusqu’au transport. Située à Reims, l’usine peut profiter de sa position géographique pour réduire les itinéraires de ses camions et les délais de livraison vers les caves champenoises. Les bouteilles de champagne sont surtout livrées aux clients grâce à des camions alimentés à l’huile de pépins de raisin et de friture, ce qui permet au groupe de réduire de 60 % les émissions de CO2 et de 80 % les émissions de particules fines par rapport au carburant diesel. Côté production, depuis 2019, la chaleur résiduelle issue de la production d’emballages en verre est récupérée puis utilisée pour alimenter le réseau de chauffage urbain de la Ville de Reims. L’usine produit près de 300 millions de bouteilles par an pour les marchés du Champagne, des vins de Bourgogne, du Val de Loire et d’Alsace.

  • Le Domaine Château du Faucon cherche un acquéreur

« À vendre château du XVIIe siècle de 34 chambres à Donchery ». L’annonce a été mise en ligne dès septembre 2023 et diffusée depuis sur plusieurs sites spécialisés après la fermeture, fin 2022, de cet hôtel-restaurant quatre étoiles. Situé à mi-distance entre Charleville-Mézières et Sedan, le Domaine du Château du Faucon, qui a employé un moment une vingtaine de personnes, est bien en vente pour la coquette somme de 7,42 millions d’euros HT. Son propriétaire, Jean-François Robin, avait acquis, en 2007, cet écrin constitué d’un magnifique château du XVIIe siècle d’une superficie de 7 300 m² abritant 60 pièces dont 34 chambres. La propriété compte également une coterie et un vaste parc de 28 hectares constitué de jardins d’hiver, de prairies et pelouses verdoyantes, d’étangs, de forêts, de courts de tennis, d’un parcours de golf cross, d’écuries et d’installations équestres.

  • Catherine Vautrin lance la rénovation des urgences de l’hôpital de Troyes

Catherine Vautrin, alors ministre de la Santé, du Travail et des Solidarités, a donné le coup d’envoi des travaux du service d’accueil des urgences (SAU) de l’hôpital de Troyes avec une enveloppe de 30 M€ au titre du Ségur, sur les 73,6 M€ nécessaires pour la mise aux normes et l’amélioration des équipements de l’établissement. « Le projet de refondation du SAU a fait l’objet d’une vraie coconstruction entre la direction de l’hôpital, l’œil d’un professionnel d’un hôpital extérieur et toutes les équipes des urgences qui se sont engagées en donnant leur vision. C’est important, ce sont eux qui sont là au quotidien au service des patients », précise la ministre, venue inaugurer le chantier aux côtés de Damien Patriat, directeur des Hôpitaux Sud Champagne, qui lui a présenté les travaux qui devraient s’achever au printemps 2025.