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Reprise : rebond confirmé en 2021 mais inquiétudes en 2022 dans l’Aube

Économie. Les études et prévisions pour l’Aube de la Banque de France, des experts-comptables et de la CCI de Troyes dévoilées.

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Les responsables aubois de la CCI, des experts-comptables et de la Banque de France ont fait le point sur la conjoncture économique auboise en ce début d’année. Laurent Locurcio

La reprise était bien là en 2021 dans l’Aube, avec des variations plus ou moins fortes selon les secteurs. Un rebond attendu après une année 2020 très impactée par les effets de la crise sanitaire et des confinements. « L’économie française a appris à fonctionner dans les conditions imposées par la crise sanitaire », souligne Ophélie Besson, directrice départementale de la Banque de France. Une belle preuve de résilience confortée aussi par les mesures prises par le gouvernement pour aider les acteurs économiques à faire face. Rien que dans l’Aube, 2931 entreprises ont bénéficié du PGE à hauteur totale de 548 millions d’euros. L’enquête régionale 2021-2022 de la Banque de France met en avant la solidité de l’industrie (+ 15,2%), de la construction (+ 9,8%) et des services (+ 5,4%). L’industrie régionale devrait poursuivre sur sa lancée avec une prévision de hausse de 9,9 % en 2022.

« Les dirigeants aubois sont davantage inquiets, seuls les secteurs de l’industrie et du commerce de gros espèrent une poursuite de la dynamique enclenchée »

« Toutefois, ces évolutions pourront être impactées par l’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie ainsi que les difficultés de recrutement », indique la directrice auboise de la Banque de France. Par exemple, dans le bâtiment, 61 % des dirigeants évoquent la limitation de leurs activités à cause de ces difficultés de recrutement. Deux facteurs limitants en 2022 alors que les entreprises ont amélioré leur situation financière. « Dans l’Aube, bon nombre de secteurs ont renoué en 2021 avec un chiffre d’affaires supérieur à celui de 2019, avant la crise », constate Julie Barbarot, présidente Aube de l’Ordre des experts-comptables de Champagne.

L’étude réalisée par la profession indique une hausse globale des chiffres d’affaires de 11,2 % en 2020 pour l’Aube, marquant une évolution positive de 2,8 % par rapport à 2019. Certains s’en sortent mieux que d’autres dans la comparaison d’avant crise comme l’industrie manufacturière (+4%), la boulangerie-pâtisserie (+ 6,8%), les pharmacies(+ 7,5%). En revanche, l’hôtellerie-restauration accuse un recul de 32 %, et celui des arts et spectacles de 36 %.

Incertitudes pour 2022

L’étude de conjoncture de l’observatoire de la CCI de l’Aube confirme ces bonnes orientations générales mais aussi la situation difficile de l’hôtellerie-restauration et du commerce d’habillement. « Sur le second semestre, ce sont les services aux entreprises qui ont le plus progressé, devant l’industrie et le BTP », confirme Sylvain Convers. Le président de la CCI confirme également la baisse d’activité au second semestre 2021 des hôteliers-restaurateurs : seulement 16 % ont vu leur activité progresser alors que 28 % enregistraient une stabilité et près de 56 % une baisse marquée. Un contexte qui, globalement, aura permis aux entreprises auboises de préserver leur trésorerie, voire de l’améliorer, comme cela a été le cas pour 36 % des acteurs des services aux entreprises.

Pendant ce temps, près d’un hôtelier-restaurateur aubois sur deux aura vu sa trésorerie continuer de se dégrader. Cela dit, les entrepreneurs aubois gardaient le moral au second semestre 2021. Plus de 30 % estimaient rencontrer une période de reprise d’activité et 38 % pensaient que la situation traversée était délicate mais pas insurmontable. « En revanche, pour les prévisions du premier semestre 2022, les dirigeants aubois sont davantage inquiets, seuls les secteurs de l’industrie et du commerce de gros espèrent une poursuite de la dynamique enclenchée », constate Sylvain Convers. Encore une fois, ce sont les incertitudes liées à l’envolée des prix des matières premières et de l’énergie qui pèsent, au même titre que les difficultés de recrutement.