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Reprise du sport : Décathlon dans les starting-blocks

Sport. L’enseigne de sport qui pèse 25% du marché national se déploie de plus en plus sur le numérique et sur la seconde vie des articles de sport. Entretien avec Alexandre Pinon, Directeur régional.

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Le marché du cycle est en plein essor chez Décathlon en 2020-2021.

« Notre objectif c’est que 80% des Rémois se mettent au sport », sourit Alexandre Pinon, directeur régional de Décathlon. à la tête de 9 magasins dans quatre départements (Marne, Aube, Haute-Marne et Aisne) et de 260 « coéquipiers », comme sont nommés les collaborateurs de l’enseigne leader mondial du sport, il est, comme l’ensemble des salariés du groupe, un fervent défenseur de l’activité physique.

« Pendant les différents confinements, le monde du sport a énormément souffert. Tous les sports étaient à l’arrêt et cela va laisser des traces. C’est pourquoi Décathlon France a annoncé un plan de soutien aux associations pour venir en aide aux clubs sportifs. Tout ce tissu associatif est aussi vecteur de marché pour nos magasins et il va régresser », note Alexandre Pinon.

S’il est un secteur d’activité qui s’est particulièrement distingué lors de la crise du Covid, c’est celui du cycle. « 2020 a été une très bonne année pour les ventes de vélos, qui sont encore en progression en 2021, à +55% depuis le début de l’année. Cela a aussi été favorisé par les aides des agglomérations pour l’achat de vélos, électriques ou pas, les plans de déplacements des collectivités locales et le plan vélo du gouvernement ». Dans un marché du sport qui représente un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros par an en France, Décathlon pèse environ un quart du secteur, à 4 milliards.

Sensibilisation à la sauvegarde des ressources

Depuis deux ans, la digitalisation des points de vente est devenue une tendance de fond dans le monde du sport en particulier que la crise du Covid avec ses plusieurs confinements a accéléré. « Aujourd’hui, notre activité est à 80% physique et 20% sur le digital », explique Alexandre Pinon. « Dans ce contexte, et face à la concurrence accrue de grandes plates-formes généralistes sur le web, le développement d’une marketplace est devenue un véritable enjeu pour une enseigne comme Décathlon ».

Alexandre Pinon, directeur régional.

C’est pourquoi la marque se positionne aussi sur cette évolution numérique, avec un parti-pris tout particulier, dont elle a coutume avec ses avis clients : « Chez nous, l’avis client devient la norme : quand un produit recueille des notes inférieures à 3 sur 5, on le retire de nos magasins ». Et si la marque a pris le pari de stopper ses cartes de fidélité en 2018, elle ne renonce pas pour autant à l’engagement client : « Cet été nous faisons renaître notre démarche qui passe par notre application et qui fait cumuler des points à nos clients quand ils pratiquent une activité sportive, achètent nos produits, contribuent aux avis et agissent pour la planète… », souligne le directeur.

« Notre enjeu se place au niveau de l’accompagnement de cette évolution, en essayant de répondre aux nouveaux besoins des consommateurs »

Le sujet des ressources est d’ailleurs prégnant dans le projet d’entreprise, que ce soit par la sensibilisation des clients et du personnel ou avec la participation de l’enseigne à des manifestations citoyennes comme le World CleanUp Day, qui se déroulera le 18 septembre prochain, avec les 9 magasins régionaux engagés. à Reims plus particulièrement, Décathlon a noué un partenariat avec la Ville pour organiser un événement ambitieux destiné à mobiliser les sportifs et la population autour de la préservation de la planète.

Une sensibilisation qui passe aussi par le développement du marché de la seconde vie des articles de sport. « C’est un marché sur lequel on compte être très présent. Cela permet aussi de compenser le manque de vélos neufs en ce moment », précise le directeur. « Nous faisons des reprises de vélos toute l’année. D’ailleurs nous lançons un site dédié à ce marché de l’occasion, qui est une grande tendance, tout comme la location des vélos, notamment pour les enfants. C’est un business-model en pleine mutation. Notre enjeu se place au niveau de l’accompagnement de cette évolution, en essayant de répondre aux nouveaux besoins des consommateurs ».