Reprendre une entreprise pour développer la sienne
Développement. L’association Cédants et Repreneurs d’Affaires (CRA) est née il y a 35 ans, d’un double constat : celui de la difficulté pour un entrepreneur qui part à la retraite de céder son affaire et celle pour un cadre en recherche d’activité de franchir le pas de la reprise. À Châlons-en-Champagne, Régis Brouillon prend la tête de l’antenne de l’association.
Le sujet de la transmission d’entreprises en France est essentiel puisqu’un chef d’entreprise sur quatre a actuellement plus de 60 ans. De ce fait, plus de 700 000 entreprises devront trouver un repreneur dans les années à venir. Un chiffre colossal, qui vient rejoindre la problématique du maintien de l’emploi dans les territoires.
« L’objectif et la mission de notre association est de faciliter la transmission des entreprises, TPE/PME des secteurs de l’industrie, des services et de l’artisanat, grâce à l’expérience des membres, d’anciens chefs d’entreprises, professionnels de la transmission, banquiers ou experts comptables », détaille Régis Brouillon qui s’apprête à prendre la tête de l’antenne châlonnaise, à la suite de Patrick Caudwell.
En France, 240 délégués sont répartis sur 70 délégations et depuis sa création, plus de 35 000 entrepreneurs ont adhéré au CRA. « Plus de 3 000 TPE et PME ont ainsi pu être transmises et des milliers de pertes d’emplois évitées », précise Régis Brouillon. Lui-même a racheté une entreprise dans les années 2000, à Sommesous (51), dans le secteur de l’équipement / maintenance, avec la volonté de l’implanter sur le site de Vatry.
« L’idée était de mettre l’atelier sur le site de l’aéroport et d’installer des bureaux tout autour. » Mais l’équipement n’atteint jamais le trafic escompté et Régis Brouillon se voit dans l’obligation de fermer la société. Pour autant, il ne regrette pas cette prise de risque, qui lui aura servi d’expérience.
650 entreprises à vendre en France
« Beaucoup d’entreprises sont à céder et ne trouvent pas de repreneurs, c’est pourquoi il faut informer aussi bien les cadres en recherche d’activité que les créateurs. On devrait encourager ceux qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat à reprendre des sociétés pour y greffer leur création dessus », estime Régis Brouillon annonçant, qu’au niveau national, il y a « un portefeuille de 650 entreprises à vendre ». « Elles sont en bonne santé, avec un chiffre d’affaires entre 500 et 5 millions d’euros et d’une taille entre trois et une centaine de salariés », indique-t-il.
Concernant l’association, elle s’appuie sur une méthodologie bien précise :
« Nous effectuons un accompagnement personnalisé, au plus près des besoins de chacun des acteurs, et pendant toute la durée du processus, depuis la formulation du projet jusqu’à sa concrétisation. On ne s’immisce pas dans le projet, on est là en soutien. »
La méthodologie allie ainsi la formation, le travail en groupe et le mentoring. Néanmoins, pour bénéficier de l’accompagnement, il faut adhérer à l’association, qui propose des tarifs adaptés à l’entreprise cédante et au repreneur. « On estime qu’au bout d’une année, l’accompagnement est terminé, mais il peut se poursuivre jusqu’à 18 mois », fait savoir Régis Brouillon, qui insiste sur l’esprit de « confidentialité ».