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Réduction d’effectifs annoncée chez Hanon Systems

Social. Le groupe Coréen est spécialisé dans la fabrication de pièces et d’équipements automobile.

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Photo d'un mécanicien
(Crédit : Freepik)

Alors qu’elle pensait surfer sur le segment électrique, l’entreprise carolomacérienne impactée par les mauvais résultats de Volkswagen et d’autres donneurs d’ordre, va supprimer 40 à 60 emplois d’ici la fin d’année 2024.

Lors d’un comité social et économique, instance représentative du personnel au sein de l’entreprise, et d’une réunion d’information à laquelle l’ensemble des salariés était convié, le directeur de l’usine Hanon Systems, Mustapha Khelladi, a annoncé l’intention du groupe coréen de réduire ses effectifs carolomacériens.

Des départs sur la base du volontariat

Cette nouvelle ponction sur l’emploi concernerait des postes supports, de logistique et de maintenance ainsi que des fonctions liées à la bureautique et aux finances. Plutôt que de s’orienter vers un PSE, la direction locale préfère passer, ce qui est une coutume au sein de cette entreprise depuis plusieurs années, sur une invitation au départ des personnes volontaires âgées de 58 ans et plus. Avec, à la clé, une prime de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

L’information a surpris plus d’un observateur public d’autant que l’équipementier automobile avait annoncé fin 2020 un investissement pluriannuel de 36 millions d’euros en convertissant son usine du tout thermique à l’électrique suite à un contrat conclu avec le constructeur allemand Volkswagen pour la fabrication de systèmes de refroidissement pour les batteries électriques de son SUV ID4. Et aussi avec Porsche. En revanche, la majorité des salariés de cette PME (406 personnes), eux, avait noté une baisse d’activité au sein de l’entreprise depuis plusieurs mois.

« Il ne faut pas se le cacher. On craignait une telle mesure car depuis le passage au tout électrique on a constaté une réduction du volume de travail dans la mesure où ce secteur a du mal à prendre et notamment chez Volkswagen où des suppressions d’emploi sont aussi envisagées. Etant fournisseurs de cette marque, nous sommes donc forcément impactés par ce phénomène d’autant que nous étions censé travailler à 60 % pour VW », explique David Teixeira, délégué CGT, le syndicat majoritaire.

Scepticisme et réduction d’activité en Allemagne

En Allemagne, en effet, l’usine de Zwickau, plus grand site européen de production de voitures électriques de Volkswagen (11.000 employés), s’apprête à licencier massivement et revoir totalement le design de ses modèles électriques en annonçant la mort probable de…sa gamme ID.

La demande en modèles électriques n’étant pas au rendez-vous en raison aussi de la hausse de l’inflation et de la diminution des subventions publiques. Du coup, Volkswagen n’arrivant pas à écouler suffisamment de véhicules électriques, la marque allemande a amorcé une baisse de sa production au début de l’été.

L’unité d’Emden, dont les ventes sont 30% inférieures aux chiffres de production initialement prévus, s’est pour sa part séparée de 1.500 intérimaires. « Le succès de l’électromobilité n’est pas au rendez-vous. La vérité est que cela ne fonctionne pas pour l’instant en raison principalement des tarifs élevés et de l’autonomie des batteries », résume David Teixeira.

Voilà pourquoi le premier employeur privé de Charleville qui avait été pris en exemple par Bruno Le Maire en début d’année lorsqu’il était venu promouvoir l’industrie verte, veut aujourd’hui réadapter sa structure qui n’atteindra jamais la production espérée de 3.000 refroidisseurs de batteries.

D’autant que si la filiale française du groupe coréen travaille encore pour Jaguar, Porsche et Land Rover, le marché d’éléments de climatisation fabriqués pour Daimler et Ford va par contre s’éteindre au cours des prochaines années. L’unité de Charleville-Mézières travaillera à terme avec un effectif de 300 à 350 salariés alors qu’il était encore à plus de 1.000 en 2007.