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Recherche et start-up réunies par Innovact

Start-up. Innovact, incubateur de start-up rémois, faisant partie de l’écosystème Quest for Change (regroupant 7 structures au niveau du Grand Est) organisait sa première Fête de l’Innovation, en partenariat avec InnoRem, dans le but de créer des rencontres entre chercheurs et porteurs de projet.

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Photo de la Fête de l'Innovation
Acteurs du monde de la recherche et porteurs de projets se sont retrouvés lors de la Fête de l’Innovation, à la Petite Halle, à Reims. (Crédit : Innovact)

Partant du constat que les mondes des start-up et de la recherche avaient tendance à rester cloisonnés chacun de leur côté, Innovact, par le biais de sa Fête de l’Innovation, avait décidé de les faire se rencontrer, le tout dans une ambiance joyeuse, autour d’un quiz et d’une présentation des start-up incubées. « Pour cet évènement, nous avons ciblé préalablement les start-up qui pouvaient développer des projets de recherche menées dans le cadre du PUI InnoRem », indique Catherine Arbez, Directrice de l’incubateur. Et de projets, il n’en manquait pas. Ainsi, Sébastien Connesson a présenté sa start-up Goodforest, qui « aide les propriétaires et gestionnaires à protéger et développer leurs forêts de manière durable grâce à une solution de diagnostic et d’aide à la décision basée sur l’IA et la télédétection ».

Nicolas Dubaut développe pour sa part, avec Plasticentropy, un concept basé sur quatre enzymes capables de dégrader les plastiques robustes comme le polyéthylène (PE). « Notre processus de dégradation est le seul capable de s’attaquer au PE, PP et PS représentant 74% de la production mondiale de plastique », indique-t-il. Une technologie développée en collaboration avec le Centre Européen de Biotechnologie et de Bioéconomie.

Créer un écosystème global

« On s’est rendu compte que les start-up et les laboratoires de recherche ne se rencontraient pas suffisamment », souligne Christelle Doliwa, chef de projet PUI InnoRem expliquant : « Le pôle universitaire d’innovation InnoRem est un mode d’accompagnement d’innovation au sein du territoire rémois. Le but est d’accélérer ce mode d’accompagnement et de le fluidifier, afin de faire du territoire, une référence nationale en termes d’innovation et biotechnologie deeptech sur nos trois thématiques phares que sont la bioéconomie, la santé et le numérique. »

Laurent Lucas, vice-président de l’URCA, délégué à l’innovation précise : « Nous avons besoin d’acculturer la communauté universitaire sur les partenariats que l’on peut nouer avec le tissu socio-économique. Des événements comme celui-ci, on en verra sans doute d’autres dans les quatre ans à venir, car ils font partie de la stratégie que l’on cherche à développer, en essayant d’établir des liens entre les besoins des sociétés et la recherche, qui pourront conduire à la création de nouvelles activités. » Typiquement, les porteurs de projets ayant des besoins dans le domaine de l’IA ont besoin de ressources. Avec l’URCA, ils peuvent avoir accès notamment au supercalculateur ROMEO.

Des start-up tournées vers la bioconomie

La bioéconomie, il en est question avec la start-up Compostu qui propose des composteurs rapides et économiques partageables pour restaurants en ville (voir l’article). « Notre objectif est de permettre aux restaurants, et entreprises de réduire leur impact écologique en compostant leurs biodéchets rapidement et facilement », fait savoir Tristan Athanase, fondateur. « Le compost créé pourra être réutilisé dans les jardins et pour l’agriculture. » Tout le travail d’InnoRem est d’identifier les start-up et les laboratoires pouvant travailler ensemble, pour lesquels une liste de matching a été envoyée. « Le but est vraiment, pour les start-up, de développer des solutions grâce aux expertises des laboratoires. » Oenoco, s’intéresse aussi à l’économie circulaire en « participant au renouveau de la consigne en France ».

L’objectif ? « Conceptualiser des produits et solutions d’usage, optimiser la logistique, le stockage et le transport. Concrètement, nous accompagnons les vignerons et négociants à passer au réemploi de leurs bouteilles en verre », développe Laura Stelz, fondatrice. D’autres start-up présentes mais qui n’ont pas pitché ont pu se rapprocher des laboratoires. « Le PUI créé une communauté d’acteurs autour de l’innovation, AgroParis Tech, le CNRS, l’Inrae, l’Inserm, le CEA, les Chambres consulaires, la Région, la Ville, et les incubateurs. Il faut fédérer tout le monde et créer une dynamique. Notre leitmotiv est de passer d’une philosophie du ‘‘travailler avec’’ au ‘‘travailler ensemble’’ et de développer un maximum des projets d’entrepreneuriat en dynamisant tout un tissu économique et industriel », rappelle Laurent Lucas.