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Qanopée : une serre bioclimatique au service de l’avenir viticole

Viticulture. Implantée sur la commune des Blancs-Coteaux (Oger), la serre bioclimatique Qanopée a été officiellement inaugurée ce 20 juin, en présence de tous les partenaires et parties prenantes à ce projet porteur d’avenir pour la viticulture, tant régionale que nationale.

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Photo de la serre bioclimatique Qanopee
Depuis avril, la serre bioclimatique abrite les premiers éléments de matériel végétal. (Crédits : JR)

« C’est l’avenir des vignobles qui se joue ici ! » Franck Leroy, président de la Région Grand Est et nouveau président des Régions Européennes Viticoles a clairement résumé ce que représente la serre bioclimatique Qanopée. La coopération entre 3 régions, 6 départements, 4 vignobles, pour aboutir à Qanopée, en dit long sur les espoirs que suscite la nouvelle structure en termes d’innovation et de recherche. Né du partenariat initial entre les régions viticoles de la Champagne, de la Bourgogne et du Beaujolais, bientôt rejointes par le Jura, ce projet collectif a pour ambition de mettre en oeuvre un nouveau modèle de production durable, en milieu confiné, hors sol et à l’abri des vecteurs de maladies et des intempéries, pour sécuriser le matériel végétal à destination des vignerons, et assurer ainsi la pérennité des vignobles.

Aujourd’hui plus que jamais, ce matériel végétal (avec notamment de nouvelles variétés de vignes) constitue un élément fondamental de la stratégie de recherche et d’innovation. Il s’agit en effet de lutter contre le dépérissement du vignoble, constaté dans toutes les régions viticoles (soit une quarantaine à l’échelle européenne), notamment induit par le développement des maladies et le réchauffement climatique, entraînant une perte annuelle de production de 4,6 hectolitres par hectare et un manque à gagner estimé à 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour la seule viticulture française.

4 500 m2 en surpression

Photo de l'inauguration Qanopée
(Crédits : ND)

Qanopée et ses 4 500 m2 de serre biocilimatique est protégée des insectes et des maladies par surpression, tout en préservant des conditions climatiques intérieures identiques à celles du milieu extérieur (défi technique relevé par le groupement d’entreprises chargées de la construction*). À la différence de la production en plein champ, Qanopée abrite des francs-pieds en pot (non greffés et exempts de phylloxéra). La vigne est productive dès la première année, permettant une adaptation plus agile du matériel viticole de demain (porte-greffes et greffons de base) pour répondre en temps réel à la demande des vignobles. Qanopée a reçu ses premiers plans en avril dernier, et compte actuellement 2 500 pots, qui seront portés à 9 500 au cours des 3 années à venir. Près d’une trentaine de cépages, 10 porte-greffes et 6 variétés résistantes trouvent place dans la serre.

Un projet à 8 millions d’euros

Les propos de David Chatillon et Maxime Toubart peuvent être entendus comme la synthèse des interventions des nombreux intervenants de cette inauguration. Les co-présidents du Comite Champagne ont souligné « une coopération inédite et unique », célébré « la force du collectif à travers l’ambition de construire ensemble, au service de toute la filière », en se félicitant de « la mutualisation des savoirs au-delà des voies traditionnelles ». Avec une satisfaction non dissimulée, Thiébault Huber, président de l’association Qanopée, donnait acte de l’aboutissement de 10 ans d’efforts autour d’un projet de 8,262 M€ HT (4,826 M€ de subvention du Feader, 1,207 M€ d’aide des collectivités locales et des régions, 0,826 M€ d’apport des interprofessions, 1,403 M€ d’emprunt par Qanopée). 10 ans d’efforts qui ne sont finalement qu’un début puisque, pour Qanopée, c’est maintenant que les choses sérieuses commencent…

* Cabinet Manière Mazocky Architecture, Thouraud, Cohésens, CMF, Urban Water. Assistance à maîtrise d’ouvrage assurée par Asciste Ingénierie et ARRDHOR-CRITT Horticole.