Publimat affiche ses ambitions
Communication. Avec la pandémie, les budgets communication et publicité des entreprises ont connu un sérieux coup de frein. Durant cette période, l’entreprise d’affichages publicitaires Publimat, présente sur le grand quart Nord Est, avec des agences à Reims et Troyes, en a profité pour réaffirmer ses stratégies et conquérir de nouveaux marchés.
Vous les avez peut-être vues début mai, aux entrées et sorties de ville de la région, à Reims, Charleville-Mézières mais aussi Troyes, Publimat, société nancéinne d’affichage publicitaire depuis 1985 et présente dans tout le Grand Est, a profité du confinement pour lancer une grande campagne d’affichage pour la promotion de ses offres, à destination des entreprises. « Nos campagnes durent entre une et deux semaines, sur des périodes données et sont destinées à tous types d’annonceurs. Plus de 1 000 affiches ont été collées dans le Grand Est. Notre action est tombée au bon moment, celui des annonces présidentielles où le gouvernement définissait un calendrier de sortie et une lueur d’espoir de reprise pour tous les commerçants », explique Philippe Leplat, Directeur commercial Grand Est de Publimat.
« Durant la crise du Covid-19 et les confinements à répétition, mais surtout lors du premier, tous les supports de communication ont été touchés, sauf la télé et internet qui ont fait carton plein, car c’est là où le public était. C’est pourquoi durant cette période, nous sommes restés très présents auprès de nos clients, les assurant de notre soutien et préparant en amont des campagnes de publicité pour le moment où l’activité reprendrait », souligne Philippe Leplat. La campagne de Publimat s’adresse donc à tous ceux qui souhaitent montrer qu’ils sont de nouveau actifs. « La majorité de nos annonceurs étaient malheureusement dans la case non-essentiels, on a dû remonter des campagnes de publicité adaptées ou malheureusement les décaler. »
La proximité comme credo
L’entreprise créée et toujours détenue par la famille Thivel a fait de la proximité sa marque de fabrique. Ses emplacements répondent à une réglementation très stricte. Pour les déterminer, soit l’entreprise répond à des appels d’offres publics et gagne des concessions sur plusieurs dizaines d’années, soit elle loue l’emplacement à des personnes (dans un jardin) ou des entreprises privées (sur un parking). Comme ses concurrents, JCDecaux, numéro 1 mondial de la communication ( présent dans 80 pays dans le monde est présent dans 180 agglomérations françaises) avec trois activités (mobilier urbain, publicités dans les transports et affichage grand format) et Clear Channel (500 000 mobiliers print et digitaux dans 22 pays d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Amérique latine et d’Asie), Publimat associe les deux. « La concession municipale, c’est quelque chose que nous avons démarré il y a cinq ans. Aujourd’hui, nous sommes présents sur des villes comme Charleville-Mézières, Rethel, Bar-le-Duc mais aussi dans le Grand Est, Mulhouse, Colmar, Belfort… », énumère Philippe Leplat.
Maintenir le lien
Aujourd’hui, l’ensemble du groupe Publimat est présent sur plus de 150 agglomérations du Grand Est, aussi bien dans des grandes métropoles que sur des plus petites villes, avec des agences indépendantes comme 3D Affichage à Lille ou AFCM à Besançon. « Notre schéma économique est rentable dans cette configuration car nous sommes physiquement présents dans la ruralité, ce qui peut être plus compliqué pour un grand groupe qui doit parcourir 300 kilomètres pour coller 25 affiches. »
Aussi, l’équipe de huit commerciaux sillonne la Champagne- Ardenne aussi bien pour trouver de nouveaux clients que de nouveaux emplacements. « On a un taux de fidélité énorme », se félicite aussi Philippe Leplat.
« Malgré l’avènement des réseaux sociaux, les panneaux publicitaires sont des outils qui permettent de maintenir le lien, aussi bien dans les grandes agglomérations que dans les petites villes. C’est ce qui fait notre force, la présence dans la ruralité. Aujourd’hui, nous avons une centaine de réseaux d’affichages, sachant qu’un réseau peut comprendre plus de 45 emplacements. »
Entre support classique et technologie
Dans l’entreprise depuis plus de quinze ans maintenant, le Directeur commercial a vu l’évolution du marché ces dernières années, et pour lui, la clé, plus que le recours à des panneaux « nouvelle génération » avec des écrans digitaux, c’est l’identité du client et du territoire qui prime. « On a une stratégie de mise en avant du local avec des produits régionaux. On fait du sur-mesure avec les spécificités de chaque territoire, selon les secteurs professionnels les plus représentés, la catégorie de population, l’âge, etc. », précise celui qui a aussi dans ses 25 ans de carrière travaillé pour de grands groupes comme Lagardère ou NRJ. « Aujourd’hui, nous avons ainsi des annonceurs nationaux, comme McDonald’s, Burger King, Intersport, Décathlon ou Renault, mais nous adaptons nos démarches avec les enseignes locales. »
L’entreprise préfère aussi rester sur un support plus « classique », les panneaux digitaux ayant un coût d’exploitation très élevé, alors que les poids lourds du secteur comme JCDecaux ou Clear Channel, misent de plus en plus sur cette nouvelle technologie, innovante et interactive, dans les villes mais aussi les gares ou les aéroports, où ils ont une majorité de concessions. « Pour qu’un tel panneau soit rentable, il faut qu’il ait entre 10 et 15 annonceurs différents. Dont les collectivités. Et nos clients préfèrent pour l’instant avoir un affichage sur 50 emplacements sur sept jours que partager un panneau digital avec d’autres annonceurs. » Ce type de support est en réalité plus adapté aux grands groupes, qui couvrent des campagnes nationales de joailleries ou marques de luxe.
80% du chiffre d’affaires de l’entreprise en progression constante depuis six ans, est ainsi le fruit du marché local. La présence sur le terrain de Publimat durant la Pandémie a porté ses fruits puisque la société a rentré plusieurs centaines de nouveaux prospects.
« Nous faisons beaucoup de devis pour la reprise qui est plutôt douce, notamment dans le secteur de l’événementiel. Les foires, les festivals qui ont été pénalisés réduisent aussi leur budget communication. Les parcs de loisirs également sont en ordre de marche pour la saison estivale et malgré les jauges, annoncent de nouvelles attractions. » Philippe Leplat sent aussi une « vraie envie de consommer de la part de tous ceux qui ont eu la possibilité d’épargner durant la crise sanitaire », pointant des secteurs qui, eux, s’en sont très bien sorti comme ce qui touche à l’alimentation ou l’univers de la maison et le bricolage, avec pour certains de ses clients, « des performances incroyables ».
Une politique d’économie d’énergie
Car à l’ère du numérique, ce que recherchent les clients, c’est la visibilité. L’emplacement est donc très important. « Les entrées de ville sont des emplacements premium par exemple, où l’on touche
des centaines de milliers de personnes. Le visuel est donc très important. »
Pour renforcer cette visibilité, l’entreprise a décidé de remplacer ses installations d’éclairage par des leds basse consommation mais aussi par un éclairage solaire. Deux avantages à cela : « Tout d’abord nous réduisons notre consommation d’électricité et par là même notre empreinte carbone. Mais nous pouvons dorénavant éclairer des panneaux qui n’étaient pas accessibles car nous étions dans l’impossibilité technique de creuser des tranchées pour les raccorder. Souvent, le secteur de l’affichage publicitaire est considéré comme un secteur très énergivore. Par nos valeurs, nous essayons d’adapter notre stratégie à ces enjeux. »
En 2020, le groupe Publimat avec Covid, a clôturé un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, en baisse par rapport à 2019 mais est déjà en bonne voie pour le rattraper sur cette année 2021.