Entreprises

La Fondation Projet 41-21 : recherche 1000 entreprises à l’écoute des travailleurs

Social. Lancement d’une Fondation pour le projet de recherche scientifique sur la santé et la qualité de vie au travail.

Lecture 5 min
Photo de Vincent Baud
Vincent Baud, initiateur du référentiel 41-21 soutenu par la Fondation. (Crédit : MBP)

Démarche scientifique, la Fondation Projet 41-21 lance un appel à 1 000 entreprises de toutes tailles pour expérimenter un référentiel sur la SQVT. L’étude doit permettre de mieux comprendre les attentes des salariés et ce qui contribue à une bonne qualité de vie au travail. Auteur de « La QVT, en finir avec les conneries », Vincent Baud, aujourd’hui président du conseil d’administration et du comité de pilotage de la Fondation Projet 41-21, a voulu aller plus loin qu’un livre. « Écouter, évaluer et agir, sont les trois piliers du référentiel. L’entreprise de demain ne se construira pas sans les salariés. Si on veut améliorer la santé au travail, il faut améliorer le travail, les conditions de travail. La santé physique et mentale des travailleurs en France est une grande question. Les entreprises ne s’en sortiront pas toutes seules ».

La fondation a déjà 80 préventeurs volontaires pour être référents du projet 41-21 et accompagner les entreprises qui voudront y participer. L’étude se base donc sur l’écoute des travailleurs comme point stratégique du management. La fondation souhaite évaluer les bénéfices sur la santé physique et mentale des employés, celle du dirigeant et les répercussions sur la santé financière de l’entreprise. « Nous voulons convaincre que la démarche est rentable », souligne Vincent Baud.

Salariés en bonne santé, entreprise en bonne santé

Pendant plus de 30 ans, Michel Ledoux, avocat et membre du comité d’évaluation du Projet 41-21, a fait indemniser des milliers de salariés, victimes de l’amiante mais pas seulement. « Il faut que les entreprises comprennent qu’il faut plutôt mettre de l’argent dans la prévention que dans la réparation. L’organisation du travail reste la cause racine de la plupart des accidents. J’en ai marre de faire indemniser des gens systématiquement, sans qu’il se passe grand-chose dans l’entreprise. »

Aujourd’hui, il s’insurge contre l’incohérence entre le discours sur la santé et la sécurité, que les entreprises décrivent comme au cœur des préoccupations et la réalité. « Le problème c’est que la parole des salariés, la plupart du temps, est totalement inaudible ». L’avocat souhaite que les règles soient appliquées et que les dirigeants soient formés. S’il constate des progrès depuis 15 ans, le nombre d’accidents du travail ne baisse plus. « Les dirigeants ont fait des écoles de commerce, d’ingénieurs ou des grandes universités, mais ils n’ont jamais entendu parler pendant leurs études de responsabilité civile et pénale, de l’obligation de sécurité de l’employeur et des principes généraux de prévention. Il faut mettre en place des cours dans les grandes écoles, cela changerait les choses ».

Expérimenter le référentiel

« Nous sommes sur un projet de recherche », poursuit Vincent Baud. « C’est gratuit pour l’entreprise ». Le dirigeant s’engage et reçoit le référentiel et la démarche à suivre : autodiagnostic, feuille de route de la SQVT pour mettre en place 100 % des actions à 3 ans. Les entreprises suivront une feuille de route via un comité de pilotage constitué du dirigeant, du CSE et des salariés compétents qui portera sur les actions engagées, la participation au REX, l’évaluation et l’amélioration continue. Les données seront transmises à la Fondation pour analyse. Un laboratoire externe sera missionné pour suivre et évaluer la mise en œuvre du référentiel auprès des 1 000 entreprises volontaires. Tout le monde y aura accès, elles seront en ligne sur internet. « On veut toucher tous les secteurs, et surtout ceux du soin, de la propreté, le secteur public. Nous faisons aussi un appel aux donateurs parce que cette fondation ne perçoit pas d’argent public. Elle aura les ambitions qu’on lui donnera ». Gratuité, respect du référentiel, dialogue social et transparence constituent les grands principes du projet. Les premières entreprises rejoignent déjà l’expérimentation. Comme 3Média, le centre d’appels aubois implanté à Pont-Sainte-Marie qui emploie 800 personnes.