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Première phase de la prison « InSERRE » début 2025

Sécurité. La prison « InSERRE » de Donchery accueillera 100 détenus et 60 surveillants et conseillers pénitentiaires à horizon 2027.

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Photo des dirigeants de l'ATIGIP
Les dirigeants de l’ATIGIP et les membres de services pénitentiaires étaient présents à cette réunion publique. (Crédit : PR)

L’Agence Publique pour l’Immobilier de la Justice (APIJ) et l’Agence du Travail d’Intérêt Général de l’Insertion Professionnelle (ATIGIP), à la fois maître d’ouvrage et superviseur de l’opération, ont présenté les grandes lignes du projet qui consiste à créer une prison inSERRE (Innover par des Structures Expérimentales de Responsabilisation et de Réinsertion par l’Emploi) à taille humaine (100 places mixtes pour 80 hommes et 20 femmes) et qui accueillera des détenus volontaires condamnés à une peine inférieure ou égale à cinq ans. « Avec cet outil, l’objectif est de lutter contre la récidive en préparant et en accompagnant les détenus pour faciliter leur réinsertion et une réintégration plus facile dans la vie civile lors de leur sortie de prison. C’est l’intelligence de cette action originale qui permet à ce public de se réapproprier son autonomie, l’incarcération n’étant pas la fin d’un processus mais bien son commencement », a dit en préambule Christian Welter, le maire de Donchery qui, en tant que médecin, était habitué à intervenir à la maison d’arrêt de Charleville-Mézières.

Un projet de 55 m€

En charge de la gestion quotidienne de cet établissement, le Ministère de la Justice investira 55 millions d’euros toutes dépenses confondues dans la réalisation de cette prison qui sort du cadre classique. Parmi les quatre sites d’implantation proposés par les élus locaux, c’est celui de neuf hectares situé au cœur de la zone d’activités Ardennes Azur, au lieu-dit « Pachon », qui a été identifié comme étant le lieu idéal et mis à disposition du Ministère de la Justice par Ardenne Métropole. Ce site répondait au mieux aux critères fixés dans le cahier des charges : topographie, desserte en transports, présence de réseaux et surtout, proximité d’entreprises.

Le futur domaine pénitentiaire, sans mirador ni mur d’enceinte, couvrira une surface de 5 hectares et comprendra un bâtiment de 10 000 m² de surface de plancher, scindé en une zone de vie et d’hébergement avec une salle de sport mais aussi un plateau technique de travail de 3 000 m² destiné aux ateliers de production et de formation. L’endroit abritera dans son enceinte, mais aussi à l’extérieur, des espaces communs (cuisine, jardin, potager, lieu de maraîchage, salle de détente) ainsi qu’un lieu-citoyen où les détenus pourront rendre de menus services à la population locale.

70 emplois de surveillants et conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation

Durant leur peine, ces détenus pas ordinaires auront un emploi du temps très rythmé entre les offres de travail présentées par les entreprises locales et par des acteurs nationaux, la formation dans le même champ de compétence, la prise en charge des démarches administratives et de la vie quotidienne. « 70 surveillants et conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation en plus des personnels de direction et d’accompagnement professionnel seront affectés ici et vivront pour la plupart avec leurs proches à Donchery ou dans les environs. Ce projet devrait ainsi enrichir le territoire en lui donnant un nouveau dynamisme. Par ailleurs, les entreprises connaissant des problèmes de recrutement sur des métiers en tension auront l’opportunité de signer des contrats avec ces détenus pour lever ce genre de difficultés », a souligné Patrick Fostier, vice-président chargé de l’économie à la communauté d’agglomération.

Après avoir lancé, en juin, l’appel d’offres de conception-réalisation auquel sept architectes ont répondu et effectué diverses études préalables de site, le Ministère de la Justice examinera en avril 2025 les dossiers des quatre candidats sélectionnés pour remettre une offre avant de désigner le groupement lauréat (maître d’œuvre et entreprise chargée des travaux et des différents sous-traitants dont plusieurs acteurs locaux appelés à oeuvrer sur place). Enfin, en 2026, il faudra passer par toute une vague d’autorisations administratives et environnementales avant de démarrer au printemps de cette même année, pour une livraison et l’ouverture de l’établissement en décembre 2027.