Pop Women Festival : donner de la visibilité aux talents féminins

Son nom sonnait comme une évidence. C’est au sein du bar de l’hôtel Radisson – partenaire de l’évènement – le bar « Pop », que Céline Bagot a choisi de dévoiler, devant une assemblée très féminine, le programme de la quatrième édition du Pop Women Festival, qui se déroulera les 6, 7 et 8 mars prochains. Il faut dire que ce festival a pour identité de mettre en avant des femmes artistes, peintres, musiciennes, autrices de livres ou de BD, conférencières, historiennes, etc. Le mot « sororité » est d’ailleurs prononcé à de nombreuses reprises, comme pour en signifier d’autant plus son importance, dans une société où les femmes, rappelons-le, gagnent en moyenne 23,5% de moins en revenu salarial que les hommes et effectuent 50% de tâches ménagères en plus.

Pas s’opposer mais s’écouter

Néanmoins, Céline Bagot souhaite le rappeler : « L’objectif du Pop Women festival n’est pas de s’opposer mais de s’écouter. Il s’agit de parler du manque de visibilité des artistes femmes alors même que 60% des étudiants qui sortent des écoles d’art sont des étudiantes. Il y a de nombreuses artistes talentueuses que nous souhaitons programmer afin de faire découvrir leurs créations. » Oser rêver un idéal féministe, « pour façonner un avenir plus juste », voilà en quelques mots l’objectif de cet événement créé à Reims, en partenariat avec de nombreuses institutions mais aussi entreprises. « Le Pop Women Festival est une invitation à se retrouver, à échanger, à questionner et célébrer ce qui nous unit. »

La programmation hétéroclite, mais à 80% féminine, met à l’honneur des femmes reconnues dans leur combat pour plus de visibilité et d’égalité : la réalisatrice Ovidie, l’autrice de bande-dessinée Pénélope Bagieu, la dessinatrice Coco, les chanteuses Lio et Flora Benguigui, la journaliste et militante Rokhaya Diallo… « Le soutien au Pop Women Festival répond à deux enjeux majeurs : tout d’abord un enjeu culturel pour soutenir la pop culture dans toutes ses dimensions, mais aussi un enjeu d’action dans la promotion de l’égalité femmes / hommes dans tous les segments de la société », s’est pour sa part exprimé Arnaud Robinet, maire de Reims. Le festival se déroulera dans six lieux culturels de la ville afin de mettre en valeur la diversité de l’offre culturelle locale. « Un festival qui vit dans la ville, c’est comme cela que je l’avais imaginé », soutient aussi Céline Bagot.

Une programmation riche avec une quarantaine de propositions différentes

Performances, tables-rondes et rencontres croisées, master-class, projections, expositions mais aussi ateliers et visite-guidée sont autant d’occasion de se confronter à de nombreux sujets de sociétés, que cela soit la représentation des femmes dans l’art et l’histoire, la question des violences domestiques, la place de la femme dans la société dans différents pays mais aussi de manière plus intime, au sein du couple. Une programmation riche, où les femmes fortes avec une tête aussi bien faite que bien pleine sont célébrées. Et les hommes dans tout ça ? « Ils sont les bienvenus », affirme la créatrice du festival. À la vue de la programmation où l’on parle de « domination masculine », de « fabrique du Prince charmant » et « d’arnaque des nouveaux pères », à condition de ne pas être trop susceptibles serait-on tenté d’ajouter…