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Pôle Emploi évalue à plus de 216 000 les projets de recrutement des entreprises du Grand Est

Emploi. Pôle Emploi présente son enquête Besoin en Main-d’œuvre 2022, avec le bémol inconnu de la guerre en Ukraine.

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Présentation de l’enquête par Philippe Siebert, Directeur Général de Pôle Emploi Grand Est, entouré de David Gallier, Directeur Régional Adjoint et Jérôme Fornalczyk, Responsable Statistiques et Evaluation. DR

Les projets de recrutement dans le Grand Est (216 480 recensés en 2022) progressent de 16,8% contre 12% en moyenne nationale et concernent la totalité des départements (de +3,8% dans l’Aube à + 33,9% dans les Vosges). Cependant, 53,8% de ces besoins en main-d’œuvre (BMO) sont jugés difficiles à satisfaire, un pourcentage en hausse de 13,6% points par rapport à 2021. Pôle Emploi remarque des faits notables dans ces prévisions 2022 : une augmentation particulière des dans l’industrie (+25%) et fortes progressions dans la plupart des grands secteurs d’activité (+51,5 % dans le transport, +50,8% dans l’hôtellerie-restauration et +34,8% dans la construction). Un établissement sur trois dans le Grand Est déclare avoir l’intention d’embaucher en 2022.

Près de la moitié des projets émane d’établissements de moins de dix salariés et la plus forte variation à la hausse (+32,6%) concerne le segment 10 à 49 salariés. L’augmentation la plus faible (+1%) vient des entreprises de 200 salariés et plus. La Marne (35 283) est le deuxième département pour le nombre de projets de recrutement, derrière le Bas-Rhin (49 323). Les quatre départements du territoire champardennais totalisent 63 000 projets, soit 29% du total Grand Est. La progression des projets est de 27,3% en Haute-Marne, 13,7% dans les Ardennes, 7,4% dans la Marne et 3,8% dans l’Aube. Ces deux derniers départements figurent, avec la Meuse, au rang des plus faibles évolutions régionales.

Cinq bassins d’emploi totalisent 40% des intentions d’embauche

5 des 43 bassins d’emploi de la région concentrent 40,4% du total des intentions d’embauche pour 2022. Il s’agit du bassin de Strasbourg (28 857 intentions), Reims (16 229), Nancy (15 808), Metz (15 241) et Troyes (10 626). Hormis le bassin de Charleville-Mézières, en quasi-stabilité, tous les bassins d’emploi du Grand Est enregistrent des hausses de projets d’embauche, entre 2021 et 2022.

Sur les 216 480 projets, les services pèsent 53,8% du total, l’agriculture et les industries agroalimentaires 17,6%, le commerce 11,9%, la construction 9,3%, et l’industrie manufacturière 8,1%. A l’exception de l’agriculture et des IAA (-1,9%), les projets de recrutement augmentent dans tous les grands secteurs d’activité : +34,8% pour la construction, +25% pour l’industrie, +20% pour les services et +17,1% pour les services. Dans ce dernier secteur Pôle Emploi remarque le haut niveau de progression des intentions d’embauche dans les transports (+51,5%) et dans l’hébergement-restauration (+50,8%). C’est une progression moitié moindre dans la santé humaine et l’action sociale.

30% de projets saisonniers parmi les métiers recherchés

En tête des métiers les plus recherchés, la viticulture avec près de 24 600 intentions d’embauche occupe une position à part : 95% des projets y sont saisonniers. C’est également le cas pour l’agriculture, avec près de 4 900 projets dont 74,8% saisonniers. Parmi les métiers les plus recherchés par les employeurs, Pôle Emploi recense près de 8 700 projets pour les agents d’entretien de locaux, plus de 6 000 projets pour les professionnels de l’animation socioculturelle, les aides-soignants, les aides à domicile et les serveurs et commis pour les cafés et restaurants et plus de 5 000 projets pour les employés polyvalents en cuisine, les ouvriers non-qualifiés de l’emballage et de la manutention ainsi que pour les employés de libre-service.

C’est une perception des employeurs qui se confirme et qui augmente, 58,3% des projets anticipés de 2022 sont jugés difficiles. De 30 à 40%, entre 2013 et 2017, ce pourcentage a bondi en 2018, 2019 et 2020, avant de décliner en 2021 (44,7%) et de progresser de 13,6% points en 2022. Le taux de difficulté enregistré dans le Grand Est s’avère très légèrement supérieur à celui du niveau national (57,9%). Si ces difficultés de recrutement sont les plus fortes (70% et plus) dans les bassins d’emploi frontaliers, elles le sont aussi pour les bassins de Saint-Dizier, Chaumont, Epinal et Saverne, au-dessus de 65%. Par métiers, le BTP révèle 80,7% de projets difficiles, la maintenance, la mécanique et le travail des métaux sont au-dessus de 70%, enfin l’hôtellerie-restauration et la santé, l’action sociale, culturelle et sportive sont entre 68 et 69%. Huit des quinze métiers ayant la plus forte par de projets difficiles appartiennent au BTP.

Une majorité des difficultés de recrutement est liée au manque de candidatures (84%) ou au profil inadéquat des candidats (67%).
Les autres causes sont les conditions de travail (28%), le déficit d’image (16%), les problèmes financiers (12%), la mobilité domicile-lieu de travail (11%) et l’organisation du recrutement (10%).

La mobilisation forte de Pôle Emploi

75 agences, 506 conseillers, 4 700 opérations ciblées, Pôle Emploi Grand Est fait son bilan 2021 et précise ses actions : renforcement des relations avec les branches professionnelles des secteurs en tension (un référent sectoriel dans chaque agence), élargissement du sourcing grâce à une approche compétences et à la méthode recrutement par simulation, immersions professionnelles pour faire découvrir les métiers ou valider les projets professionnels et renforcement de la formation grâce au plan d’investissement dans les compétences, en partenariat avec le Conseil régional. Ce dernier dispositif a permis l’entrée en formation de 103 711 stagiaires, soit une progression de 30%.