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Plurihabitat, la SAC la plus puissante de France

Logement social. Mon Logis, filiale d’Action Logement rejoint 5 bailleurs sociaux dans le cadre d’une société anonyme de coordination qui gère désormais un patrimoine de 70 400 logements.

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Photo des actionnaires réunis à Saint-Julien-les-Villas avec Alain Nicole
Les actionnaires réunis à Saint-Julien-les-Villas (10) pour l’entrée de Mon Logis Groupe Action Logement dans la SAC Plurihabitat le 26 juin, avec un hommage unanime pour Alain Nicole (2e en partant de la droite) ancien directeur du Groupe OPAC de l’Aube aujourd’hui directeur de la SAC. (Crédit : MBPADIRAC)

« C’est une journée spéciale dans l’histoire de Mon Logis », commente Michel Akoum, président de Mon Logis Groupe Action Logement qui intègre la société anonyme de coopération (SAC) Plurihabitat. À quatre ans de son centenaire, « une entreprise a besoin de se doper ».

Le regroupement avec la SAC amène une nouvelle bouffée d’oxygène à Mon Logis après des années compliquées de 2003 à 2020 qui ont été surmontées. « Serge Laurent, directeur général, a joué un rôle exceptionnel pour ramener Mon Logis à l’équilibre et aux bénéfices et constituer une équipe efficace. La décision d’adhérer à la SAC Plurihabitat s’inscrit dans des objectifs de sécurisation et de développement ». Le contexte économique favorise une période d’inertie des investissements liée à l’impact de l’augmentation du taux du Livret A utilisé pour financer le logement social, les bailleurs se tournent donc vers la construction de logements intermédiaires qui constitue une source de croissance rentable.

Pour Bruno Arcadipane, président d’Action Logement Groupe, « cette décision historique est ultra stratégique notamment sur les éléments financiers. Nos sociétés sont entamées financièrement sur leurs fonds propres. La politique menée depuis 2017 est mortifère pour nos structures. Il est important d’optimiser l’ensemble de nos outils de production territoriaux ».

Dès 2021, la loi Élan a obligé les bailleurs sociaux à fusionner pour atteindre le seuil de 12 000 logements en gestion pour continuer d’exister. « Nous sommes les grands oubliés de la Loi de Finance. Comme tous les bailleurs sociaux, nous essayons d’amortir cette crise. L’intensité de nos activités est essentielle dans nos territoires et l’attractivité de notre région. Cela passe par ce regroupement pour avoir un opérateur ultra stable et robuste financièrement, continuer de livrer des logements pour nos salariés et avoir les moyens de les entretenir. Je suis certain que la SAC Plurihabitat sera la plus puissante de France et surtout la plus dynamique ».

Préserver les entreprises locales

L’objectif clairement annoncé par Fabien Petit, président de Plurihabitat, est de faire passer la SAC de 70 000 à 77 000 logements à quatre ans. Un plan d’actions qui prévoit notamment une présence croissante en Seine-et-Marne, l’accélération de la neutralité carbone et l’amélioration de l’attractivité financière. « Mon Logis fait partie du patrimoine de ce département », poursuit Philippe Pichery qui salue le choix de constitution d’une SAC offensive, voulue et assumée.

« Nous avons un défi de territoire à relever ensemble. La SAC y jouera un rôle en conservant la proximité des organismes dans ceux qu’ils animent ». Plurihabitat s’inscrit aussi dans une logique de mutualisation des achats via des centrales et de recherche d’économie en optimisant ses contrats d’entretien. Un point qui attire la vigilance du président du Conseil départemental de l’Aube qui souhaite que les appels d’offres prévoient des allotissements « pour que le savoir-faire des petites entreprises soit préservé dans cette démarche ».