Pluie d’étoiles sportives au Coq Sportif
Industrie. C’est dans les ateliers de Romilly-sur-Seine que les tenues des athlètes français aux JO d’hiver et de Paris 2024 ont été dévoilées.
Pour son retour sur la scène olympique, le Coq Sportif a marqué les esprits. « Nous avons déménagé pas mal de choses dans l’usine pour organiser cet évènement », note le pdg de la marque française, Marc-Henri Beausire. Dans les ateliers de production d’articles textiles de Romilly-sur-Seine, les machines à coudre ont été poussées de côté et la grande table de coupe a été transformée en podium pour un défilé hors normes. Sur le podium, plus de 70 athlètes olympiques, dont 23 médaillés, qui porteront les couleurs françaises aux JO d’hiver 2022.
« Nous investissons 8 millions d’euros à Romilly pour un nouveau bâtiment de 3 000 m2 afin d’agrandir nos ateliers et accueillir notre siège social »
À leurs côtés, des champions ambassadeurs de la marque comme Yannick Noah, Tony Yoka, Martin Fourcade, sans oublier le chanteur Soprano, tous présents pour présenter la collection « les rayons de la victoire », élaborée et fabriquée dans les ateliers de Romilly-sur-Seine. « Le coq est l’emblème de l’équipe de France depuis 1920 », rappelle Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JO 2024. Le triple médaillé olympique a saisi l’occasion de la présentation des tenues des athlètes français pour dévoiler le nouveau logo des équipes de France. « C’est un coq dont la détermination se lit dans les yeux », assure Alexis Pinturault, le champion de ski qui sera l’une des chances de médaille d’or aux prochains JO d’hiver. Ce n’est pas un hasard si cet événement a été organisé dans le berceau historique de la marque, à Romilly-sur-Seine.
Le Coq Sportif est aussi un Phénix qui a bien failli disparaître avant de connaître depuis 2010 notamment et son retour inattendu dans l’Aube, une renaissance extraordinaire. Fondée il y a 130 ans, à Romilly-sur-Seine, par l’industriel aubois Émile Camuset, la marque avait périclité dans les années 80, fini par être reprise par Adidas et disparu industriellement avec la fermeture des ateliers de Romilly-sur-Seine. La reprise, en 2005, par le fonds d’investissements suisse Airesis a changé la donne.
La base, c’est le savoir-faire industriel
« Nous avons d’abord travaillé à la reprise du savoir-faire industriel en revenant à Romilly-sur-Seine et maintenant nous revenons, dans l’esprit de ce que faisait la famille Camuset, au soutien du mouvement sportif français », précise Marc-Henri Beausire. C’est chose faite puisque la marque auboise va habiller les athlètes français dès les JO d’hiver 2022 de Pékin, et ensuite aux JO de Paris 2024. Entre-temps, le Coq Sportif va également équiper l’équipe tricolore pour la coupe de monde de Rugby 2023 qui aura lieu en France. Un retour réussi qui n’était pas gagné d’avance.
« Nous avons rouvert une usine qui allait être transformée en appartements, et c’est un symbole très fort que réunir ici les mondes industriels et sportifs dans un même élan », ajoute le pdg du Coq Sportif. Un élan qui pousse l’entreprise à agrandir le site romillon de la rue de la Liberté. « Nous investissons 8 millions d’euros à Romilly pour un nouveau bâtiment de 3 000 m2 afin d’agrandir nos ateliers et accueillir notre siège social », précise David Pécard, directeur des opérations du Coq Sportif. L’entreprise lance d’ailleurs sa propre école de formation pour recruter 80 personnes supplémentaires. Avec la fin des travaux de la nouvelle usine, à l’horizon 2023, les effectifs du Coq Sportif à Romilly-sur-Seine passeront de 100 à 200 salariés.
Une renaissance industrielle sans précédent puisque pour son retour dans l’Aube en 2015, l’entité romillonne ne comptait qu’une quinzaine de personnes. « C’est important de mettre en avant ce lien fort entre l’entreprise avec la présence des salariés qui fabriquent ces tenues et nos athlètes français », souligne la ministre des Sports, Roxana Maracineanu qui avait fait le déplacement dans l’Aube à cette occasion.