Plan deeptech : objectif 500 start-up par an d’ici 2030
Start-up. Cinq ans après le lancement du Plan deeptech, Bpifrance a effectué un point sur le paysage de l’innovation en France. Avec plus de 1 300 start-up créées sur cette période, c’est désormais un objectif de 500 start-up annuelles à horizon 2030 que se fixe la banque publique d’investissement.
Lancé en 2019 par l’État, le Plan deeptech a « pour objectif de faire de la France un acteur majeur de l’innovation de rupture à l’échelle internationale », indique Paul-François Fournier, directeur exécutif en charge de l’innovation.
« La deeptech se caractérise véritablement par cette notion d’innovation de rupture. Elle ne concerne pas les projets d’innovation incrémentale et il faut que les projets portés aient un accès au marché, avec un fort potentiel de développement », souligne pour sa part Jean-Charles Perrette, Directeur régional Bpifrance Champagne-Ardenne.
Durant cinq ans, l’écosystème de soutien aux start-up s’est ainsi fortement enrichi et affiné pour, non seulement, détecter de nouvelles pépites mais aussi les soutenir et les orienter vers les bons interlocuteurs. « Ce plan repose sur trois piliers : le premier est d’accroître l’émergence de start-up deeptech. Elles sont ainsi passées de 168 en 2018 à 340 en 2023. Notre objectif est de porter à 500 la création de start-up deeptech à horizon 2030 », fait savoir Paul-François Fournier. Le deuxième pilier est « d’assurer la croissance des start-up et le troisième de développer et de renforcer les relations entre les acteurs de la filière. »
Trois piliers sur lesquels s’appuie également la stratégie territoriale de Bpifrance. « Les start-up deeptech ont des besoins importants sur des périodes longues, c’est pourquoi la plupart finissent par être accompagnées par des fonds d’investissements. Notre rôle est de mobiliser tout un écosystème que l’on doit emmener dans l’accompagnement de départ en plus des produits dédiés mis en place par Bpifrance », explique Jean-Charles Perrette. Incubateurs tels qu’Innovact ou Rimbaud’tech, accélérateurs comme le Village by CA ou Grand E-Nov mais aussi Universités et SATT (Société d’Accélération du Transfert de Technologies) font partie de cet écosystème.
« L’objectif est aussi de faire effet de levier. » Car les start-up deeptech émergent de plus en plus grâce à « de nouveaux profils d’entrepreneurs », pas nécessairement issus du monde de la recherche mais qui viennent s’associer à des chercheurs et des doctorants. Localement, l’université est un terreau pour les start-up deeptech, notamment grâce aux Pôles Universitaires d’Innovation (PUI).
« L’objectif est bien de coordonner à l’échelle territoriale l’ensemble des acteurs pour accélérer le transfert des résultats de la recherche publique vers le monde socio-économique par le biais de l’entrepreneuriat innovant et en stimulant la recherche partenariale », souligne Paul-François Fournier.
3,7 milliards d’euros d’aides à l’innovation depuis 2019
C’est ainsi qu’à Reims, au sein de l’URCA, le Deeptech tour avait fait étape en novembre 2023, afin de rassembler acteurs de la recherche, étudiants mais aussi investisseurs et tout l’écosystème entourant les start-up.
« L’impulsion est là, le nombre de start-up deeptech créées chaque année a doublé depuis 2018. » Sur l’ensemble du territoire national, on compte 2 170 start-up deeptech, dont 75% hors d’Ile-de-France, « ce qui démontre bien la dynamique et la richesse dans les territoires. » Depuis 2019, les plus de 2 100 start-up ont bénéficié de 3,7 milliards d’euros d’aides à l’innovation. Selon les régions, des clusters se forment sur certains domaines et secteurs : l’aérospatial en Occitanie, la medtech en Auvergne Rhône Alpes, les batteries et les mobilités électrique du côté de Lille ou encore le Grand Est avec l’hydrogène et la bioéconomie.
« En 2023, Bpifrance a investi 493 millions d’euros dans des start-up deeptech, soit 1,3 Milliard depuis 2019 et souscrit 397 millions d’euros en fonds de fonds, soit 1,6 milliard depuis 2019. » Au niveau local, plus que les fonds, ce sont les projets accompagnés que préfère mettre en valeur Jean-Charles Perrette à l’image de Latitude ou Apmonia Therapeutics, deux start-up typiquement deeptech, concernant les secteurs stratégiques de l’aéronautique et de la santé. « L’objectif est d’accompagner sept à huit projets nouveaux d’ici deux ans. »