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Pix’In, premier tiers-lieu ardennais labellisé « Fabrique de territoire »

Création. Labellisé « Fabrique de Territoire », le tiers-lieu mis en place à Poix-Terron en secteur rural a fait l’objet d’une convention signée entre l’Etat et « Familles Rurales », association porteuse du projet.

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Le tiers-lieu « Pix’In » regroupe dans son comité de pilotage, la commune de Poix-Terron, diverses associations, l’association Familles Rurales et la MSA. P.R

Situé dans la communauté de communes des Crêtes Préardennaises au sein du bourg- centre de Poix-Terron (793 habitants), le tiers-lieu nommé « Pix’in » a reçu le label « Fabrique de Territoire » grâce auquel le ministère de la Cohésion des territoires soutient son programme « Nouveaux lieux, nouveaux liens ».

Initiée depuis 2018 par l’association « Familles rurales » qui compte 218 adhérents sur ce secteur géographique et accompagnée par d’autres associations, la commune et la MSA, cette structure est ouverte depuis 2019.  Elle sera transférée définitivement en 2022 sur une superficie de 400 m2 dans la halle de fret de la gare SNCF que la commune se propose de racheter et réaménager. Elle bénéficiera pour cela du soutien d’étudiants parisiens de l’école Boulle, établissement supérieur d’arts appliqués spécialisé dans l’architecture intérieure et le design, qui ont déjà dessiné les premières esquisses d’un projet plus ambitieux.

Accessible à tous les utilisateurs (citoyens, entrepreneurs, travailleurs, indépendants, artisans, commerçants, agriculteurs, élus, techniciens de collectivités) et à toutes les générations, cet emplacement hybride doté d’espaces partagés, d’ateliers et de bureaux et équipé d’ordinateurs, de tablettes, d’imprimantes 3 D, de découpe laser, d’un scanner et de matériels de visio-conférence permettra à des personnes de se rencontrer, se réunir et pratiquer des activités en commun.

« Cet outil structurant va apporter une dynamique territoriale en milieu rural ».

Faire ensemble pour mieux vivre ensemble

« Cet équipement de convivialité répond à l’aspiration nouvelle à mieux vivre en renouant du lien social et en réduisant la fracture avec le milieu urbain par un accompagnement des personnes et familles éloignées des usages numériques, résume Rémy Cartier, directeur de la fédération Familles Rurales et de l’association de territoire des Crêtes Préardennaises. Nous entendons aussi identifier les jeunes sans emploi et sans formation. Cet outil structurant va apporter une dynamique territoriale en milieu rural. Voilà pourquoi, on ne pouvait pas passer à côté de cette opportunité de projet innovant qui doit être un lieu de transmission et de valorisation des savoirs et de formation et d’acquisition de compétences numériques ».

Voué à être ouvert du lundi au samedi grâce à la présence d’un facilitateur au profil généraliste qui prendra aussi en charge le périscolaire, ce lieu de ressources servira à la fois d’espace de coworking et de télétravail partagé, de Fablab et même de bistrot coopératif. De quoi améliorer la qualité de vie sur place grâce aux activités socio-culturelles, aux ateliers numériques et aux animations et évènements ponctuels en lien avec les besoins du territoire.
« Cette offre de services peut aussi servir d’attractivité aux personnes qui, comme l’a montré la crise sanitaire, souhaitent larguer les amarres et les grandes métropoles pour venir vivre à la campagne.

Nous souhaitons capter une partie de cette migration et c’est aussi ce qui nous a motivés à lancer cette démarche et à créer les conditions favorables à ce laboratoire vivant qui démontre que le monde rural ne veut pas être exclu. Ici, rien ne sera figé. Il faudra sans cesse se réinventer pour y porter à l’avenir toutes les transformations sociales, économiques et écologiques », ajoute Rémy Cartier.

Les communes de Revin et de Charleville-Mézières suivront prochainement ce modèle économique. Soutenu par l’Etat, la structure « pixienne » recevra un financement à hauteur de 150 000 euros sur trois ans. Profitant de la venue du Préfet des Ardennes, Jean-Marie Oudart, le maire de Poix-Terron, en a profité pour lui dresser un état des lieux d’une commune comptant un centre de formation pour les apprentis du BTP, trois zones artisanales, un dense tissu de commerces et services, une maison France Services, un pôle scolaire, une médiathèque et un multi-accueil et bientôt un béguinage. Une richesse qui a rendu nécessaire la création, il y a quelques années, d’une halte TER et d’un échangeur autoroutier…