Paris-Troyes : le train électrifié enfin sur les rails
Transport. Après 40 ans de promesses, les travaux de la ligne 4 de la SNCF devraient s’achever en août 2028 avec l’électrification des 56 derniers kilomètres.

Le projet auquel les Troyens ne croyaient plus sera bel et bien une réalité dès la rentrée 2028 avec un Paris-Troyes en train en une heure. Les Micheline alimentées au gasoil entreront quant à elles au musée. Marquant la fin d’une injustice environnementale avec une mobilité décarbonée qui permettra l’économie de 7 000 tonnes de CO2 par an et surtout du confort pour les usagers et un attrait économique et touristique. L’électrification des 119 km de voies restantes de la ligne SNCF 4 qui relie Paris à Troyes sera opérationnelle dans deux ans. Les travaux de la phase 2, de Nogent-sur-Seine jusqu’à Troyes, s’effectueront pendant les périodes estivales et le week-end. « Troyes était la dernière agglomération de plus de 100 000 habitants à ne pas être desservie par les lignes électriques », précise François Baroin, maire de Troyes en évoquant les nombreux soubresauts du dossier et en saluant Franck Leroy, président de la Région et Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France pour leur soutien sur ce dossier. « Et nous candidaterons pour qu’il y ait des trains directs entre Paris et Troyes. Ce sera important sur le plan économique pour les investisseurs ».
Avant de voir Paris se rapprocher à une heure de Troyes, il va falloir s’adapter, le temps de la réalisation des travaux. Comme le précise Philippe Pichery, président du Conseil Départemental, qui met la main à la poche pour financer la rénovation d’ouvrages d’art pour proposer des itinéraires de substitution le temps des travaux. Cinq ponts seront démolis ou reconstruits sur le réseau routier. « C’est un bon usage collectif de l’argent public ». Véritable élément d’attractivité tant pour les investisseurs que pour la population, la ville gagnera en visibilité sur les cartes européennes de la SNCF.
Plus de trains pendant les étés
« Nous entrons maintenant dans le dur » avec 30 ouvrages d’art à adapter ou reconstruire, 2 300 poteaux caténaires à installer, et une sous-station électrique à installer avant d’électrifier les 119 km de voies restants. Les étés 2025 à 2027 ne verront plus les trains passer sur la portion entre Nogent-sur-Seine et Troyes, profitant des congés d’été pour faire avancer le chantier. Le reste du temps, les travaux se dérouleront le week-end. 2025 sera notamment l’année d’intervention sur les ouvrages d’art et du raccordement à la station RTE. Les informations de circulation et leurs alternatives seront communiquées par la SNCF et les collectivités pour tenir les usagers au courant.
Des équipes ultraspécialisées de prestataires SNCF, soit une centaine de personnes, travaillent la nuit, le week-end et de façon intense pendant l’été, comme c’était le cas pour la phase 1. « Le temps peut être long en mobilité. Il a fallu convaincre les onze partenaires de ce projet à 500 millions d’euros », commente Franck Leroy, président de la Région Grand-Est, « mais c’est un investissement à long terme ». Une patience nécessaire dont il va falloir faire preuve pendant la durée du chantier avec des itinéraires relayés par les bus ou détournés par Châlons-en-Champagne pour rejoindre Chaumont. L’électrification de la ligne 4 aura balbutié durant 40 ans, il reste trois ans de patience pour ce chantier qualifié du plus grand projet d’ouvrages d’art de la décennie en Grand Est.