Nexans déploie 2,7 millions d’euros sur ses deux sites ardennais
Industrie. Les usines de Vrigne-aux-Bois et Fumay vont bénéficier d’un programme de modernisation, de digitalisation et de robotisation avant… leur vente à d’éventuels repreneurs.
Le Préfet des Ardennes a rencontré le 28 octobre les dirigeants de Nexans, dont le président national Jean Mouton, sur le site de Fumay où il a fait part de l’aide de 434 000 euros que l’Etat va attribuer à Nexans, leader de la fabrication de systèmes de câbles et de services. Cette subvention devra servir à renforcer les capacités d’innovation et la compétitivité industrielle des deux sites de production situés sur le territoire ardennais.
« Cette subvention accompagnera le lauréat du plan France Relance pour mener plus rapidement un programme ambitieux s’articulant autour de ses marchés principaux : les systèmes de câblage pour le résidentiel et le tertiaire, les centres de données, les réseaux d’infrastructure fibre optique (FTTx) et les réseaux mobiles 4 et 5 G », a souligné le représentant de l’Etat, Jean-Sébastien Lamontagne.
2,7 M€ essentiellement pour les télécommunications
L’état-major de Nexans a profité de l’occasion pour détailler aux élus locaux (le député Pierre Cordier et le vice-président d’Ardennes Rives de Meuse, Mathieu Sonnet) les transformations qu’il envisageait pour l’avenir des deux PME locales dont l’ADN au coeur des grandes tendances est de « créer des connexions plus intelligentes aussi bien pour les particuliers que pour les territoires ». Les marchés des télécommunications et données nécessitant des développements et une optimisation constante de l’outil industriel, Nexans dégagera donc une enveloppe financière de 2,7 millions d’euros répartie sur ses deux implantations vrignoise et fumaçienne en les préparant aux transformations d’avenir.
Pour étendre leur gamme de produits, renforcer les services auprès de leurs clients et surtout augmenter les ventes à l’export, ces moyens de production dédiés aux télécommunications vont ainsi bénéficier d’une modernisation industrielle et logistique. « C’est notre façon de renforcer l’ancrage de ses unités dans les Ardennes ». Probablement aussi une manière de valoriser et rendre plus fiables ces deux usines, dans l’optique d’une possible revente à l’horizon 2024 à d’éventuels repreneurs. Car Nexans n’avait pas caché, en février 2021, sa volonté de se séparer de ses appareils de production ardennais malgré leur activité prometteuse.
350 salariés sur deux sites
À Fumay où travaillent 150 salariés plus un volant d’une vingtaine d’intérimaires dans une unité experte en productions de câbles LAN pour les systèmes de réseaux locaux, les centres de données et la connectivité des entreprises (80 % de l’activité), l’investissement portera sur la digitalisation 4.0 des processus de productions, la mise en place d’un système d’acquisition de données en temps réel et un suivi statistique des paramètres de production. Tout cela pour permettre à l’établissement de la cité de l’ardoise « d’être focus sur les câbles haute performance des catégories 6A et 7 pour le très haut début de données » mais aussi sur « la production de câbles d’alimentation des antennes pour les réseaux mobiles 4 et 5 G », précise Arnaud Piechaczyk, vice-président de Telecom Systems chez Nexans.
Tous les secteurs de l’usine, encadrée par Nicolas Roudaut, seront concernés et en particulier l’isolation. La globalité du chantier devrait être achevée pour fin 2022. Bénéfices attendus : une diminution du taux de déchet, un gain de productivité, l’amélioration du bilan environnemental et une plus grande qualité de service. À Vrigne-aux-Bois, chez Nexans Interface, PME dirigée par Julien Mazelin et spécialisée dans la fabrication d’équipements de raccordement aux réseaux fibre optique et ADSL, les 200 employés vont voir progressivement leurs conditions de travail changer.
« Actuellement 30% des ventes du groupe Nexans sont réalisées dans les Ardennes par ces deux grosses plateformes industrielles »
Avec la digitalisation des flux de la chaîne logistique et de la gestion des stocks (gestion par code barre des matières premières et des encours de fabrication, gestion visuelle informatisée des ordres de fabrication, meilleure traçabilité de produits finis…) en plus de l’intégration d’une poinçonneuse laser plus rapide et plus précise. L’ensemble de ce dispositif sera complété par l’arrivée d’un robot collaboratif d’assemblage afin d’améliorer l’ergonomie des postes de travail aux tâches jusqu’alors répétitives et occasionnant des troubles musculo squelettiques (TMS).
Grâce à ces diverses opérations, Nexans Interface qui a fêté ses 100 ans en 2019 va arriver à des changements de séries plus rapides et pouvoir charger et décharger automatiquement des tôles. « Actuellement 30% des ventes du groupe Nexans sont réalisées dans les Ardennes par ces deux grosses plateformes industrielles. C’est pourquoi on croit au vrai savoir-faire de ces deux unités qui sont un élément clé de notre développement », insiste Arnaud Piechaczyk.