Nestlé prévoit de fermer son usine à Itancourt en 2025
Industrie. Situé à Itancourt, près de Saint-Quentin, l’un des deux établissements de Nestlé dans l’Aisne est menacé de fermeture.
Céréal Partners France (CPF), filiale opérée en partenariat avec l’américain General Mills, y emploie 250 salariés, pour produire des céréales pour le petit déjeuner et aussi du chocolat. En sortent des paquets de marques connues, comme Nesquik, Kit-Kat, Lion, Chocapic, etc. Au début du mois, la direction a annoncé qu’elle cherchait un repreneur pour ce site industriel. Elle a surtout fixé une date limite à cette reprise : faute d’accord d’ici le 25 mars, l’usine fermerait. D’après un syndicaliste, le groupe suisse Nestlé, confronté à une baisse structurelle des ventes de ces produits, accentuerait sa politique de réduction des coûts en délocalisant la production. Sans repreneur, dans un délai rapproché, les emplois seraient perdus. Aux 250 sur le site même, s’ajouteraient ceux des fournisseurs locaux, notamment en produits alimentaires et en services divers, comme le transport et la logistique. En 2020 déjà, Itancourt avait été frappée par la fermeture d’une autre usine du groupe Nestlé, qui fabriquait des bouillons et sauces de la marque Maggi. La production avait été transférée en Europe de l’Est. 160 emplois avaient été supprimés et certains des salariés avaient été repris dans l’établissement de CPF, aujourd’hui menacé.
Réactions
Dans un département affecté par la désindustrialisation, les réactions ont été vives. Le député LR et ancien maire d’Itancourt Julien Dive a jugé « inacceptable » cette annonce faite avant Noël ainsi que le délai fixé à court terme. Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, élu de l’Aisne, a même parlé de « honte » et appelle à la mobilisation « pour faire respecter les salariés ». La nouvelle préfète, Fanny Anor, a très vite convoqué une réunion de toutes les parties prenantes, direction, syndicats, élus, collectivités et services de l’Etat, à la sous-préfecture de Saint-Quentin. Elle a annoncé, par un communiqué officiel « un suivi très attentif de la mise en oeuvre » de la décision de Nestlé.
Plusieurs Projets D’Installation
La Communauté de communes du Val de l’Oise, aux portes du Saint-Quentinois, fait cependant valoir que les investisseurs continuent de s’intéresser à Itancourt. Deux projets d’installation suivent déjà leur cours. Le paysagiste Daniel Moquet et le gestionnaire de garde-meuble Stand Boxes ont décidé d’y développer leur activité. Par ailleurs, EDF Renouvelables, spécialisée dans l’entretien des installations productrices d’énergie durable, vient d’y acquérir un terrain destiné à ses locaux. D’ici une bonne année, ce sont ainsi plusieurs dizaines d’emplois qui y seront créés.