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NEOMA : 150 ans et un nouveau campus

Éducation. D’une surface de 6500 m2, le nouveau Campus parisien a fait l’objet d’un investissement de 80 M€. Il dispose d’une capacité d’accueil de 1400 étudiants et des programmes du post-bac à l’Executive Education.

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Anne Hidalgo, maire de Paris et Jérôme Coumet, Maire du XIIIe arrondissement, entourés, à gauche de Jean-Paul Pageau, Président de la CCI Marne en Champagne et Vincent Laudat, Président de la CCI Rouen Métropole et à droite, de Delphine Manceau, Directrice Générale de NEOMA Business School et Michel-Edouard Leclerc, président de NEOMA BS. DR

Paris, XIIIe arrondissement. À deux pas de la place d’Italie, la discrète rue Vandrezanne accueille depuis quelques semaines le nouveau Campus de NEOMA Business School. 6500 m2 d’espace où 1400 étudiants occupent cinq niveaux où se répartissent entre autres la vie étudiante, les 25 salles de cours, des espaces dédiés à la formation continue et un incubateur de start-up. Tout un environnement entièrement consacré à l’enseignement post-Covid, pensé par les équipes de NEOMA. Ouvert à la rentrée 2021 après plus de deux ans de travaux, le site a été officiellement inauguré le 28 septembre.

« Ce moment est de ceux qui marquent l’histoire d’une institution. Ce projet représente l’aboutissement de trois ans de travail, durant lesquels nous avons fait des choix. Des choix forts, engagés, responsables. Construire un nouveau campus, c’est imaginer la pédagogie et la vie étudiante de demain, essayer d’anticiper comment les étudiants, les professeurs, les personnels apprendront, enseigneront, travailleront dans 5, 10, 20 ans », a déclaré Delphine Manceau, la Directrice générale de NEOMA BS lors de l’inauguration du Campus, qui célébrait aussi les 150 ans de l’école, créée à Rouen en 1871. Au-delà de l’aspect pédagogique et novateur de ce nouveau campus, le projet est également le fruit d’un investissement de grande ampleur, à hauteur de 80 millions d’euros.

Se positionner dans le digital et l’innovation

« Cet immeuble est la propriété de l’école qui possède ses locaux pour la première fois de son histoire », rappelle la directrice. Un vrai choix stratégique qui s’accompagne d’une volonté environnementale et d’un pari en direction de la richesse de la vie étudiante grâce à une implantation dans Paris intra-muros. Delphine Manceau défend aussi le choix de l’innovation. « C’est une opportunité unique de nous positionner dans le digital et l’innovation. Nous avons imaginé ce Campus comme un lieu fournissant l’apprentissage de demain, une pédagogie post-pandémie avec de l’enseignement hybride, des salles de créativité, des murs inscriptibles… », souligne-t-elle.

« NEOMA doit être pour les étudiants une belle pierre de l’édifice qu’ils veulent construire »

C’est aussi un véritable tournant stratégique pour NEOMA qui espère ainsi capter les post-bac parisiens pour ensuite les diriger, deux ou trois ans plus tard vers ses campus de Reims et de Rouen. Pour Jean- Paul Pageau, président de la CCI Marne en Champagne, ce nouveau Campus est indéniablement « un des outils indispensables à la réussite de l’ambitieux plan de développement de NEOMA », rappelant à cette occasion que l’école avait su, en 2020, « innover avec son Campus virtuel et faire preuve d’empathie et de solidarité envers ses étudiants » au cours de la crise sanitaire.

Réintroduire les humanités

Président de NEOMA Business School, Michel-Edouard Leclerc a quant à lui rappelé, en chef d’entreprise, que ce nouvel outil était aussi une formidable passerelle pour que l’école franchisse un palier de sa croissance. « On ne va pas en rester là », assure-t-il, tout en soulignant que la business school ne doit pas ignorer « la quête de sens » de plus en plus recherchée par les étudiants d’aujourd’hui. « NEOMA doit être pour les étudiants une belle pierre de l’édifice qu’ils veulent construire. Nous voulons réintroduire les humanités et être la signature d’une séquence de vie personnelle et de travail qui fera la différence ».

« Les salles sont toutes équipées pour assurer un enseignement hybride, complètement en ligne ou en présentiel »

Invitée surprise de dernière minute, la maire de Paris Anne Hidalgo s’est déclarée ravie que l’école ait choisi de porter son projet au coeur de cet arrondissement présenté comme « le nouveau Quartier Latin ». Défis climatiques, bureaucratie, formation, apprentissage… elle a également profité de la tribune pour délivrer plusieurs messages. On retiendra notamment celui-ci : « Paris est totalement dépendante de tous les territoires qui l’entourent ». Mais c’est en s’adressant aux étudiants présents que la maire de Paris a été la plus explicite : « Aux différentes étapes de sa vie, on a le droit de se dire « j’ai un autre projet ». Il faut accueillir cela comme quelque chose de positif ».

Michel-Edouard Leclerc, président, Delphine Manceau, Directrice Générale et Alain Goudey, Directeur de la transformation digitale de NEOMA Business School. DR

De la part de la maire de Paris, qui a révélé sa vocation présidentielle l’été dernier, l’injonction résonnerait davantage comme un écho à ses ambitions nouvelles. La maire de Paris va même plus loin, s’adressant cette fois aux dirigeants de Neoma : « Ce que vous faites ici doit servir d’exemple à l’enseignement public et à l’Université ». En matière d’exemple, l’école a en effet mis le paquet en réhabilitant entièrement un bâtiment datant des années 70 et qui accueillait jusqu’alors des bureaux. Après avoir acté l’acquisition du bien, le comité stratégique a Confié au rémois Rodolphe Lefèvre la mission de mener le projet, du financement jusqu’à la livraison du chantier mi-2021.

Accompagner les étudiants

« Nous avons acheté un bâtiment au groupe Eiffage, qui comprenait aussi une partie de l’aménagement. Il a fallu trouver un financement, sachant que l’école ne voulait pas effectuer un apport trop important », explique le membre du conseil d’administration de l’école. « Nous avons dû définir quelles prestations étaient à notre charge, nous avons recruté un cabinet d’architecte et un directeur de l’immobilier. Tout n’a pas été simple mais nous avons obtenu le résultat qui nous avait été promis au début du chantier en respectant notre budget et les délais ». Lors de la visite guidée assurée par Michel-Edouard Leclerc et Delphine Manceau, ces derniers ne cachent pas leur satisfaction du résultat obtenu.

Le premier étage accueille la vie étudiante, les deuxième et troisième niveaux sont réservés aux salles de cours, le quatrième est dédié à la formation continue et le cinquième, avec vue imprenable sur Paris et la Tour Eiffel, accueille l’incubateur. « Les salles sont toutes équipées pour assurer un enseignement hybride, complètement en ligne ou en présentiel », explique Alain Goudey, Directeur de la transformation digitale de l’école à qui l’on doit la mise en ligne remarquée et saluée du Campus virtuel pendant la crise sanitaire. « Les salles de cours sont équipées de systèmes de visio-conférences et de visio-projecteurs interactifs où même les étudiants peuvent projeter leurs contenus sur l’écran », souligne-t-il.

Mais la déconnexion est aussi proposée par endroits. « Nous avons aussi des salles de créativité, où les étudiants comme les équipes peuvent se retrouver en absence totale de technologie ». Delphine Manceau : « Aujourd’hui marque donc une fin de chantier, mais aussi et surtout le début d’une nouvelle aventure, tout aussi exigeante, qui consiste à accompagner nos étudiants dans un contexte sanitaire et économique très particulier, pour former la génération qui participera à la reprise économique de notre pays et qui construira le monde de demain ».