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Malgré les hausses, l’économie auboise tient bon

Conjoncture. Les indicateurs de la CCI de l’Aube, de la Banque de France et de l’Ordre des experts-comptables soulignent la résilience des entreprises.

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Bilan du premier semestre
(Crédit : CCI TROYES & AUBE)

Difficile de faire des prévisions dans la conjoncture actuelle. Les chefs d’entreprises aubois l’ont constaté. Alors qu’ils s’attendaient à un premier semestre 2023 plutôt compliqué, la situation s’est avérée moins difficile que prévu.

Avec l’inflation, la hausse de l’énergie, les difficultés de recrutement, les dirigeants aubois pouvaient se montrer inquiets. « La note d’activité attendue à 10,2 sur 20 au premier semestre a été revue à 11,5 et reste à ce niveau pour la fin de l’année », indique Sylvain Convers, président de la CCI de l’Aube.

« Voici un an, on craignait plutôt une récession et, finalement, on se retrouve avec une prévision de croissance de 0,7 % pour cette année avec des perspectives de reprise pour 2024 et 2025 », analyse Alan Piat, directeur de la Banque de France dans l’Aube. Si les défaillances d’entreprises ont rejoint leur niveau de 2019, on ne constate pas non plus d’aggravation et les dossiers de surendettement des particuliers restent à leur niveau.

Le recrutement toujours

« D’une manière générale on ne constate pas de franche récession d’activité, mais il n’y a pas non plus de franche reprise », constate Virginie Vellut en détaillant les statistiques locales de l’ordre des experts-comptables. La crainte à noter est plutôt le fait que les entreprises peinent à répercuter les hausses subies à cause de l’inflation. D’une manière générale, les hausses d’activité sont en dessous d’une inflation estimée à 6,7 % en France.

L’Observatoire de la CCI de l’Aube relève par exemple que seulement 16 % des entreprises auboises interrogées ont subi une baisse du carnet de commandes. Près d’un tiers ont même accru leur chiffre d’affaires au cours du 1er semestre, et 55 % connaissaient une stabilité.

Les entreprises auboises s’adaptent sans avoir besoin de prendre des mesures drastiques. Il reste que la conjoncture économique varie franchement entre les divers secteurs.

Confronté à la hausse des taux et au resserrement du crédit, l’immobilier est à la peine avec un recul de 15 % de l’activité au second trimestre 2023 faisant suite à une baisse de 9 % au premier trimestre. Également en difficulté, l’activité du bâtiment commence à marquer un recul. En revanche, d’autres secteurs tirent toujours leur épingle du jeu.

C’est le cas des services en général ou encore des transports, note l’étude régionale de la Banque de France. L’un des enjeux majeurs des mois à venir portera sur l’emploi et le recrutement.

Comme le souligne Alan Piat faisant référence à la lettre du gouverneur de la Banque de France au président de la République, « les difficultés de recrutement restent aujourd’hui le premier frein à la production pour 52 % des entreprises françaises ». D’ailleurs, la thématique de l’évolution des modes de recrutement avait été choisie à l’occasion de la présentation conjointe des études de conjoncture de la CCI de l’Aube, la Banque de France et l’Ordre des experts-comptables.