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Magnifique « MAM is back »

Culture. Ouvert partiellement fin 2022, le Musée d’Art Moderne de Troyes (MAM) dévoile son nouveau cadre le 16 avril avec un week-end festif les 20 et 21 avril.

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Photo de l'entrée du Musée d'Art Moderne
Réouverture du Musée d’Art Moderne le 16 avril à Troyes. (Crédit : MBP)

Les derniers coups de pinceaux sont terminés. Le MAM peut rouvrir en grandes pompes sur ses trois étages qui magnifient la beauté du palais épiscopal dont le bâtiment actuel adossé à la Cathédrale Saint-Pierre-Saint-Paul date des XVIe et XVIIe siècle. Le musée qui accueille les collections nationales de Pierre et Denise Lévy a été inauguré en 1982 par François Mitterrand.

Fermé depuis 6 ans, « c’est une rénovation complète du musée avec des travaux d’envergure, des mises aux normes et une nouvelle présentation », explique Marc Sebeyran, premier adjoint de la Ville de Troyes chargé de la Culture, des Labels, de l’Animation et de la Conservation du patrimoine historique. « Nous avons eu des surprises sur les planchers, la charpente, puis il y a eu le retard lié au Covid, à la pénurie puis à la hausse du prix des matériaux. »

  • Photo des nouvelles salles du MAM
    Les nouvelles salles du MAM. (Crédit : MBP)
  • (Crédit : MBP)

7 millions d’euros plus tard et après six ans d’un profond lifting, d’agrandissement, de travaux d’envergure, d’accueil revisité et de mise aux normes d’accessibilité du public avec la création d’un ascenseur et de rampes, le parcours de visite a complètement été repensé en partant du 2e étage pour terminer au rez-de-chaussée, ponctué de 330 nouvelles œuvres qui enrichissent la collection sur 400 m² supplémentaires. Un cabinet d’arts graphiques présente ainsi les portraits de personnalités et de Pierre et Denise Lévy, réalisés par Maurice Marinot, fidèle ami de la famille Lévy. Un espace dédié aux expositions temporaires à l’étage et un parcours de sculptures dans le jardin.

Plus d’espace, plus d’œuvres, plus de visiteurs

Le nouveau parcours s’élance au 2e étage sur les œuvres de Daumier et Coubert avec les courants majeurs de la fin du XIXe /début du XXe siècle avec notamment les postimpressionnistes, les Fauves de Maurice de Vlaminck, Raoul Dufy, Braque ou Derain. Le premier étage laisse place à deux espaces monographiques dédiés à Maurice Marinot et Derain puis aux surréalistes, expressionnistes et aux œuvres de l’entre-deux guerres. Le rez-de-chaussée donne accès à une salle de projection réservée à Pierre et Denise Lévy avec un film d’animation. D’autres espaces dévoilent des donations faites au musée. L’un consacré à l’art figuratif avec, entre-autres, les œuvres de Balthus, Dufy, Buffet ou Nicolas de Staël. Financé par l’État via la DRAC Grand Est, la Région Grand Est, le Conseil départemental de l’Aube, Troyes Champagne Métropole et la Ville de Troyes, les travaux ont mis en mouvement tout une filière locale avec notamment des entreprises auboises.

Le chantier a été confié à l’atelier d’architecture troyen SCP Peiffer Freycenon Rossit en collaboration avec Maffre Architectural Workshop, le bureau BET structure, MAW pour la muséographie et l’agence Métamorphose pour la réalisation du jardin. Le nouvel écrin du MAM s’inscrit dans la politique de la Ville de préservation du patrimoine bâti avec 20 bâtiments classés par le Secteur Sauvegardé. « C’est tout un travail qui fait vivre la cité. Avec des entreprises locales spécialisées dans le patrimoine bâti, l’enseignement et les formations liées au patrimoine, aux métiers d’art », poursuit Marc Sebeyran.

Photo de la salle des collectionneurs
La salle des collectionneurs avec les trésors privés de Pierre et Denise. (Crédit : MBP)

Une campagne d’affichage sur le périmètre du Pôle métropolitain Bourgogne-Sud Champagne-Portes de Paris, dans le métro parisien, Gare de l’Est, sur le tramway rémois et en display sur l’application SNCF Connect, communique sur la réouverture du musée qui attend « un pic de visiteurs ». Le MAM s’inscrit dans le programme du Pôle Muséal. La prochaine étape devrait également avoir un retentissement international avec le Musée Saint Loup qui s’apprête à accueillir dignement la tombe princière celte de Lavau découverte en 2015.

Les coureurs de Robert Delaunay de l’autre côté du miroir

Une toile peut en cacher une autre. En intervenant sur une déchirure, les restaurateurs du tableau les Coureurs de Charles Delaunay retirent un doublage aveugle ancien et découvrent un badigeon blanc qui recouvrait le revers de la toile. En enlevant l’enduit, un portrait de femme se révèle, rappelant le portrait de Bella réalisé par Chagall, ami de l’artiste et peint en 1924/25. Il semblerait d’après les analyses et radiographies que les deux toiles auraient été peintes en même temps avec un angle légèrement différent. Celle-ci serait bien de la main de Delaunay. Qui a peint Bella en premier ? Pourquoi la toile a-t-elle été recouverte ? Un mystère repris dans la scénographie du MAM qui présente les Coureurs dans une cimaise ajourée avec un miroir laissant apparaître le reflet de Bella dans un second temps.

Pratique :

Musée d’Art moderne de Troyes
Collections nationales Pierre et Denise Lévy
14 place Saint Pierre à Troyes
Entrée gratuite du 16 avril au 12 mai 2024
Exposition internationale à partir du 22 juin : Italia veloce, arts et design au XXe siècle.

Programme : www.musees-troyes.com