Entreprises

Lustral, 20 ans de croissance et de maillage territorial

Services. L’entreprise Lustral, spécialisée dans le nettoyage, fête ses 65 ans d’existence et ses 20 ans de reprise par la famille Gomariz. Deux décennies marquées par une forte croissance exogène dans un secteur extrêmement concurrentiel.

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Photo de François Gomariz avec son épouse Martine entourés de leurs fils Yann et Loïc
François Gomariz avec son épouse Martine, entourés de leurs fils qui occupent tous deux des fonctions dans l’entreprise familiale, Yann (à gauche), directeur de l’Agence de Reims et Loïc (à droite), Directeur des opérations du groupe. (Crédit : JBDELERUE)

L’affiche de l’artiste « graphomane » Ben, qui trône dans les escaliers de l’entreprise Lustral menant au bureau de François Gomariz, donne le ton : « Life is compétition ». Qu’on se le tienne pour dit. Car c’est en suivant cette maxime que le Pdg de l’entreprise spécialisée dans le nettoyage depuis 65 ans a pu faire progresser sa société de manière exponentielle en 20 ans, date de sa reprise aux fondateurs historiques, la famille Adam. « À l’origine, il y avait deux entreprises distinctes tenues par deux frères. L’une à Châlons-en-Champagne, l’autre à Charleville-Mézières. Pour ma part, j’ai tout d’abord racheté celle de Châlons le 2 mai 2004 », indique François Gomariz.

Le monde du nettoyage, il a commencé à y évoluer très tôt, dans les années 90, en travaillant pour l’entreprise Carrard Services. « Après un contrat de qualification, je suis monté dans les échelons et on m’a confié la création d’une agence à Nancy. Puis, à Metz, Strasbourg… jusqu’à devenir directeur des Opérations en 1997 », se remémore celui pour qui « la valeur travail » n’est pas un vain mot.

De 1,3 M€ à... 45 M€ de chiffre d’affaires

En 2002, François Gomariz est recruté par le groupe Atalian pour présider sa filiale qui compte une vingtaine d’agences en France. Il y reste 18 mois… car entre-temps, il a pris contact avec la famille Adam qui souhaite vendre son agence Lustral de Châlons-en-Champagne. Avec un chiffre d’affaires à l’époque d’1,3 million d’euros de chiffre d’affaires et une centaine de salariés, de grandes possibilités restent encore à explorer. « Je développe alors l’activité de façon organique et j’essaie de reproduire des opérations de croissance », explique celui qui, fort de son expérience, est aujourd’hui également à la tête de la CCI Marne Ardennes. François Gomariz rachète donc l’agence Lustral de Charleville-Mézières en 2006, un rachat qui sera le premier d’une longue série. Suivront Reims en 2008, Nancy, Metz en 2011, Strasbourg en 2012, Troyes en 2013, puis Besançon, Dijon en 2019…

« Nous ne rachetons que des entreprises qui ont une bonne croissance et une santé économique solide. Depuis 2004, nous avons effectué une vingtaine d’opérations de croissance. » Cette stratégie a permis à Lustral d’atteindre aujourd’hui un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros en réalisant « en moyenne 2 800 fiches de paye par mois et plus de 350 000 depuis le rachat ». Sans compter l’activité en Tunisie avec une structure employant plus de 500 salariés. Le Pdg précise néanmoins, « ce n’est pas la croissance à tout prix. Ce sont les occasions qui déterminent si on y va ou pas. Et on ne rachète rien à plus d’une heure de nos implantations. Il faut garder une certaine cohérence et aussi penser aux trajets de nos salariés. »

Labels et certifications

Mais si ce sont les occasions qui guident la stratégie de Lustral, François Gomariz veille à ce que l’entreprise ne stagne pas : « Si on stagne, à un moment, on finira par reculer. Il faut toujours regarder devant et continuer à avancer, en gardant nos fondamentaux et notre indépendance. » Car le secteur de la propreté est un des plus concurrentiels, « là où il y a le plus d’immatriculations d’entreprises ». La proximité avec la clientèle, exclusivement B to B, s’avère donc indispensable, et l’exigence, incontournable. De grands donneurs d’ordre lui font confiance parmi ses plus de 2 500 clients. « Durant le covid par exemple, non seulement, nous n’avons pas arrêté de travailler mais nous avons été particulièrement sollicités. Or, dans ce contexte délicat, il a fallu tout de suite intégrer de nouvelles procédures, une nouvelle organisation, en étant relativement offensif », reconnaît François Gomariz. « Notre exigence, nous nous l’appliquons d’abord à nous-même. Notre sommes certifiés RSE depuis une dizaine d’années et avons quatre certifications en Environnement, Qualité et Sécurité au travail : ISO 9001, ISO 14001, ISO 26000 et ISO 45000. »

65% de ses produits sont d’ailleurs éco-labellisés. Le chef d’entreprise revendique aussi un « très faible taux de turn-over avec 92% de CDI » dans un secteur où la pénibilité est pourtant très présente. « Depuis 2004, nous versons une participation à nos salariés, la grande majorité est en CDI et depuis peu, nous avons mis en place une application mobile à destination de tous les collaborateurs pour faciliter les échanges. On met aussi en place de la cobotique. Pas pour remplacer des postes mais pour soulager certaines tâches. Comme le lavage de nuit des entrepôts, on a maintenant des aspirateurs et des laveuses autonomes qui le font. »

Embarquer l’humain, les clients, faire toujours de nouvelles propositions, apporter de nouvelles solutions et continuer à grandir, en gardant une ligne directrice familiale… Voilà ce que compte poursuivre François Gomariz, secondé par ses deux fils, le premier Loïc, Directeur des Opérations et le second, Yann, Directeur de l’agence de Reims.