Inergeen dévoile son concept d’habitat éco-conçu
Logement. Fondée en 2018, la start-up Inergeen conçoit et fabrique des habitats modulaires éco-conçus. Basée à Bezannes, elle a déjà présenté deux réalisations, illustrant son savoir-faire, notamment à travers son partenariat avec Plurial Novilia.

Le bâtiment est un des secteurs où l’innovation tient une grande place, avec des défis toujours plus ambitieux comme la réduction de l’empreinte écologique, la maîtrise des coûts ou encore des délais de construction. C’est précisément à ces trois objectifs que s’est attelée la start-up Inergeen, créée en 2018. « Notre métier, c’est de faire de la conception-réalisation d’habitats et de constructions, avec deux originalités. La première, c’est que l’on vise une très haute performance environnementale. La deuxième, c’est que pour concilier cette complexité technique et normative en France, nous faisons de la préfabrication en usine (près de 75 %), dans les Vosges, grâce à notre partenaire Socopa, dans une logique écoresponsable, c’est à dire de la construction hors site. Cela permet de gérer la qualité et de réduire », indique Olivier Kerrec, président d’Inergeen.
Tester l’usage réel des bâtiments
En 2021, souhaitant se spécialiser dans l’habitat, la start-up, parisienne à l’origine, décide de s’installer à Bezannes, tout d’abord au sein du Village by CA, portée par la volonté d’innovation de Plurial Novilia avec qui des discussions s’engagent rapidement. « Au départ, nous étions sur l’événementiel, puis nous avons développé et modifié notre business model initial, pour concevoir un habitat écoresponsable et multigénérationnel. C’est pour cela que nous nous sommes installés à Bezannes en 2021. » Si la start-up est toujours présente à Roland-Garros avec près de 300 m² de surface, 100 % démontables et réutilisables, pour accueillir plusieurs marques prestigieuses au sein du Village des Partenaires, elle se focalise aujourd’hui sur des projets d’habitat en milieu rural et périurbain.
Les bâtiments proposés sont biosourcés, conçus à partir de panneaux de bois et de fibres de bois. À Bezannes, les deux prototypes (un studio et un T3) ont été commandés par Plurial Novilia, partenaire historique, qui souhaitait « tester de nouveaux procédés de construction innovants, en usine, avec une très haute performance environnementale », indique son président, Fabien Petit. Ces deux constructions ont permis à la start-up de tester non seulement la partie constructive, mais aussi l’usage réel des bâtiments. « Grâce à ces constructions, nous avons pu vérifier que les promesses faites sont respectées. L’une d’elles est de réduire l’empreinte carbone de 50 à 60 % par rapport à une construction classique, et surtout d’effacer quasiment intégralement la facture énergétique du bâtiment. Celui-ci est très bien isolé grâce à des panneaux en laine de bois et également équipé de panneaux photovoltaïques », précise Olivier Kerrec.

Autre avantage non négligeable, la question des délais. À titre d’exemple, sur une opération pour Plurial Novilia à Bétheny, avec deux pavillons aux normes environnementales 2031, la construction a débuté en usine fin juin, les fondations début juillet, et l’assemblage sur site mi-juillet. « En six jours, nous étions hors d’eau et hors d’air. Cela réduit les délais par un facteur de deux à trois », fait savoir Olivier Kerrec. En revanche, comme souvent dans les innovations en matière de construction, le coût est légèrement plus élevé qu’une construction classique, d’environ 5 %. « Cette recherche de modes constructifs innovants fait partie de l’ADN de Plurial Novilia depuis longtemps », souligne Johnny Huat, Directeur général.
Lancement de Proj’Est pour Plurial
« Nous avons déjà expérimenté l’impression 3D, le hors-site ou encore d’autres procédés. Alain Nicole, au sein du groupe Action Logement, a longtemps porté ces projets d’innovation, et aujourd’hui, nous voulons accélérer dans cette voie. Avec d’autres filiales du groupe dans le Grand Est et en Bourgogne-Franche-Comté, nous avons lancé Proj’Est. L’idée est de mutualiser nos besoins pour donner de la visibilité aux industriels. Sur le plan financier, c’est plus cher au démarrage, comme toute innovation. Les premiers paient le manque de volume. Mais plus on arrivera à se regrouper et à créer de la demande, plus les coûts baisseront. C’est précisément l’ambition de Proj’Est : donner de la visibilité aux industriels pour qu’ils amortissent leurs investissements, et, à terme, pouvoir proposer un habitat à des prix mieux maîtrisés pour nos clients. »
Inergeen vient aussi de remporter un appel d’offres avec Habellis, bailleur social du groupe Action Logement, pour la construction de 24 logements seniors à Saint-Rémy, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). « Nous ciblons des projets de petite taille, entre 5 et 30 logements, contrairement aux grands programmes urbains réservés aux gros acteurs. Ce projet de 24 logements est le premier de cette envergure », se félicite Olivier Kerrec qui ne compte pas s’arrêter là et bénéficie de la bienveillance de ses actionnaires qui détiennent 40% d’Inergeen (le groupe Vinci à travers sa structure d’investissement Léonard, des Business Angels privés dont les Business Angels des Grandes Écoles (BADGE) ainsi que BAMA, les Business Angels Marne Ardennes. S’adressant aussi à de l’habitat senior, Olivier Kerrec insiste : « Pouvoir intégrer dans ces constructions non pas seulement du béton, mais aussi des capteurs IoT et des solutions d’intelligence artificielle, afin de surveiller, détecter des évolutions ou des écarts de comportement, générer de petites alertes et ainsi anticiper et prévenir les évolutions des parcours de vie est important pour nous. Nous voulons un habitat adapté, un habitat qui soit protecteur, qui soit bienveillant de façon à prolonger l’autonomie des personnes à leur domicile. »

