Les réseaux marnais réunis pour le dynamisme économique
Clubs. La CCI Marne Ardennes organisait sa 3e édition de la « Journée des Réseaux » rassemblant plus de 40 organismes, associations et clubs. À destination des entrepreneurs, cadres et dirigeants, tout était réuni pour étoffer son réseau professionnel.
Il y avait le choix du réseau dans lequel évoluer, mercredi dernier au K, à Tinqueux, lors de la journée spéciale organisée par la CCI Marne Ardennes. Plus de 40 stands étaient déployés avec des réseaux répondant aussi bien à des critères business, que professionnels, économiques ou sociaux. « L’objectif d’une telle journée est de rassembler tous ceux qui participent à l’animation du territoire et à son dynamisme économique », indique Sylvain Mary, élu à la CCI, président de la commission entrepreneuriat et initiateur de la journée, précisant vouloir « réunir ceux qui sont seuls et qui souhaitent s’impliquer et faire rayonner aussi bien leur entreprise que le territoire ».
Prenant son propre exemple, il relatait que l’on peut, aussi, faire partie de plusieurs réseaux complémentaires. Tous défendaient ainsi leur spécificité et originalité, jurant qu’il n’y avait aucun « concurrent » mais uniquement « des partenaires ».
À l’image de Pollen, dont son fondateur Patrick Sepieter mettait en avant « la vocation à créer du lien utile entre les chefs d’entreprise ». « Notre but est de s’enrichir mutuellement, de s’entraider. Il n’y a aucune concurrence au sein du réseau, chacun a l’exclusivité de son métier, développe-t-il. Ainsi, la recommandation vient naturellement ».
Pour animer Pollen, dont le nom évocateur suffit à comprendre la stratégie d’essaimer sans contraintes, une quarantaine de manifestations par an sont organisées : des réunions plénières une fois toutes les trois semaines avec, à chaque fois, un thème proposé, à d’autres animations plus importantes, souvent co-organisées avec d’autres réseaux, comme DCF ou encore SET UP.
« 34 entreprises composent notre réseau ce qui fait une cinquantaine de membres », confie celui qui se définit comme « un facilitateur de mise en relation ». « Le plaisir de partager, l’échange et la recommandation au sein de notre réseau ont d’ailleurs permis à trois de nos membres de s’associer pour créer une entreprise, LN Groupe. Quelle meilleure illustration apporter ? »
Du plus gros au plus confidentiel
Difficile de parler de réseaux sans mentionner le plus gros réseau d’affaires d’Europe, le BNI, avec en France, plus de 820 groupes, 19 600 membres et dans le monde plus de 280 000 personnes. Des chiffres à faire tourner la tête mais qui se méritent. Car n’entre et ne reste pas au BNI qui veut : « Nous sommes un réseau vraiment business et on ne s’en cache pas », tranche d’emblée Denis Demarche, directeur consultant et Gérant chez DLFRANCE DEFIB.
« Quand on vient au BNI, on vient pour une méthode et une rigueur. On se voit tous les vendredis matin entre 7h30 et 9h. Des horaires ont cependant été aménagés sur certains BNI, pour organiser les rencontres plutôt le midi. Dans tous les cas, il faut être assidus », prévient-il.
Autre condition, l’entrée se fait sur recommandation et l’acceptation est réalisée après l’étude de la candidature par un comité. « Les membres ne doivent pas effectuer la même activité », précise aussi Denis Demarche.
18 groupes sont actifs dans la Marne et quatre sont en cours de création (Dormans, Châlons-en-Champagne Nord, Sud Ardennes et Reims Nord), c’est dire l’ampleur et le succès du réseau. Mais le jeu en vaut la chandelle puisqu’une place au BNI a, Denis Demarche, « une valeur de 100 000 euros » correspondant au potentiel de chiffre d’affaires. « Grâce au BNI, j’ai ouvert mon marché dans plusieurs pays », livre ainsi le gérant de DLFRANCE DEFIB.
La Marne compte aujourd’hui 479 membres et a un « taux exceptionnel de fidélisation de l’ordre de 80%, alors qu’il est en moyenne de 60% ailleurs », fait-il savoir.
Concilier une vie de femme d’affaires et de mère de famille peut être compliqué. Et justement, les horaires des BNI sont parfois excluants, dans la mesure où les réunions matinales se déroulent au même moment que le départ des enfants pour l’école. Parfois, aussi, les milieux d’affaires gardent une conception un peu datée de l’entrepreneuriat, c’est pourquoi des réseaux exclusivement féminins ont vu le jour, tel que Créez comme elles.
« Ce réseau s’adresse aux porteuses de projets et aux chefs d’entreprise féminines, dans l’objectif notamment, de rompre l’isolement dans lequel on peut se trouver », explique Vanessa Merle, animatrice du réseau créé à Troyes en 2017.
Ainsi, des rencontres sont fixées une fois par mois, autour de plusieurs thèmes et dans l’optique d’une montée en compétences. Ici, le développement du réseau a autant sa place que le partage d’expérience et l’épanouissement personnel.
En 2021, l’association compte plus de 100 membres, réparties dans quatre antennes (Troyes, Chaumont, Reims et Sens), toutes issues de parcours très différents avec des projets / entreprises de tous secteurs d’activité et de toutes tailles.
Le Rotary ou le Lions Club étaient aussi présents pour représenter l’aspect plus social d’un réseau. Pour le Lions Club, association créée en 1917, si elle dispose d’une renommée internationale, localement, ses membres constatent que les gens « ne savent pas toujours ce que l’on fait de manière concrète ».
Et pourtant. Santé, solidarité, jeunesse, culture… les domaines d’action sont extrêmement variés. « Notre devise, c’est là où il y a un besoin, il y a un Lion », confie Marie-Noëlle Casteleyn, Gouverneur du Lions Club Grand Est.
« Nous participons à des actions de collecte de fonds pour mettre en place des actions de solidarité comme la collecte de matériel informatique. Localement, nous avons par exemple financé l’achat d’une sonde laser guidée par IRM pour le centre de neurochirurgie pédiatrique de Nancy pour un montant de 264 000 euros. Cette sonde permet de ne pas ouvrir la boite crânienne et ainsi de réduire à 3 jours l’hospitalisation d’un enfant contre 3 semaines auparavant. »
Toutes les actions sont financées par la réserve propre des Lions. Quant aux bénéfices des actions de collecte, tout est redistribué. La France compte plus de 1 200 clubs, partout sur le territoire. Dans le district du Grand Est, ils sont 115 clubs pour environ 2 300 membres.
S’inspirer des clubs pour créer de l’attractivité
Pour représenter les collectivités, seule la Communauté de communes Sézanne Sud-Ouest marnais était présente. Créée en 2017, cette « comcom » est le fruit de la fusion de trois entités, elle représente 22 habitants, 62 communes sur une surface de 700 km2.
« Nous sommes ici pour représenter et mettre en avant un territoire aux confins du département, qui est connu certes, mais aussi avec un déficit d’image », reconnait Bettina Roche, Directrice des Services. L’objectif était pour la communauté de communes de démontrer que l’on peut « vivre en ruralité et y trouver de l’emploi grâce à un tissu économique dynamique ». Car le territoire du sezannais accueille de belles entreprises.
« Nous avons une identité forte, rurale et viticole, avec aussi, un foncier attractif », poursuit Bettina Roche. Mais pour faire vivre un territoire, il faut non seulement le dynamiser mais aussi le structurer. Ce à quoi s’emploient les services de la collectivité. « Nous sommes ici pour nous inspirer de la démarche des réseaux, pour fédérer et aussi développer de nouvelles offres, comme l’offre touristique. »
Le domaine du mécénat d’entreprise était aussi présent pour cette 3e édition avec PRISME, créé en 1989 à Reims et qui regroupe une quarantaine d’entreprises de taille et d’activité différentes. « Notre objet principal est la promotion du mécénat d’entreprise au travers de la réalisation d’œuvres d’art urbain sur le domaine public et le soutien à l’art contemporain », détaille Didier Janot, son président.
Avec le financement de nombreuses œuvres d’art publiques sur le territoire à son actif, l’association s’engage également à soutenir la jeune création contemporaine « en aidant les artistes à réaliser une première œuvre importante, en permettant une exposition personnelle ou collective ».
Ainsi, l’association est marraine de deux prix en partenariat avec l’ESAD. « Nous avons une trentaine de membres actifs mais aussi d’autres membres honoraires », précise Delphine Fournier Assistante du Club d’entreprises mécènes PRISME mais aussi Assistante de Direction au MEDEF Marne.
« Nous incitons les entreprises de toutes tailles, mais aussi leurs salariés à se mobiliser pour l’art au niveau du territoire. » Parmi ses contributions phares, on peut citer le Luchrone d’Alain Le boucher ou encore plus, récemment, le Dino-Lego d’Angelo Lembo trônant sur le rond-point au pied de la gare TGV de Bezannes.
Une multitude de réseaux étaient ainsi présents pour cette 3e édition qui aura réuni quelque 500 personnes.
« Ces dernières années, les moyens de communication ont décuplé les possibilités d’entrer en relation les uns avec les autres. Mais parallèlement aux réseaux sociaux qui demeurent virtuels, et après deux années de distanciation sociale, il est essentiel de recréer du lien humain et réel entre nous. Parce que derrière la réussite de tout projet, il y a toujours des rencontres, l’implication et
l’énergie d’hommes et de femmes engagés », appuie Sylvain Mary en annonçant d’ores et déjà une 4e édition ainsi qu’une toute nouvelle manifestation pour 2024, un festival célébrant les entrepreneurs.