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Les nouveaux caps de la Mission UNESCO

Patrimoine. La Mission Coteaux, Maisons et Caves de Champagne dresse le bilan de ses premières années d’existence et prépare son plan de gestion pour les années à venir.

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Pierre-Emmanuel Taittinger, président de la Mission Coteaux, Maisons et Caves de Champagne et Jean-Luc Barbier, président du Conseil scientifique de la Mission.

Six ans après son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, la Mission Coteaux, Maisons et Caves de Champagne poursuit son chemin vers la mise en valeur et la préservation de son bien commun. « Nous sommes souvent questionnés sur l’embellissement, la signalétique, les projets d’urbanisme ou d’aménagement du territoire, mais aussi sur des questions liées aux éoliennes ou à la méthanisation et à tout ce qui touche au paysage », rappelle Pierre-Emmanuel Taittinger, président de la Mission.

Porteuse d’une véritable valeur morale, la Mission est d’ailleurs perçue comme une vraie force de proposition « mais aussi comme un socle moral », souligne son président. « C’est une chance d’être inscrit à l’UNESCO », souligne Amandine Crépin, directrice de la Mission. « Seuls 49 sites sont inscrits en France sur les 43 000 sites classés que compte notre pays ». Une chance provoquée en 2015 sous l’impulsion de Pierre Cheval que ses héritiers veulent faire perdurer.

« Nous avons aussi l’ambition d’accompagner les acteurs du territoire dans la conservation du patrimoine souterrain »

Car l’inscription n’est pas définitive, elle fait l’objet d’un suivi et d’une remise en cause par l’UNESCO, qui s’assure régulièrement par des visites et des audits que les sites inscrits se montrent dignes de cette confiance. C’est pourquoi la Mission s’efforce d’afficher des doctrines et des règles de bonne conduite pour défendre et protéger son territoire. Avec quelques particularités car, comme le souligne Pierre-Emmanuel Taittinger, aucun autre site dans le monde ne rassemble autant de communes que la zone d’engagement, qui comprend 320 communes réparties sur cinq départements et trois régions.

Pacte d’embellissement

C’est ainsi qu’après avoir édité une charte éolienne en 2018, elle travaille actuellement à la finalisation d’une charte de la méthanisation et du photovoltaïque, afin d’assurer une intégration paysagère des équipements concernés dans les meilleures conditions. « Nous avons aussi l’ambition d’accompagner les acteurs du territoire dans la conservation du patrimoine souterrain », précise Pierre-Emmanuel Taittinger. En 2022, la Mission va d’ailleurs faire le bilan de son plan de gestion, écrit en 2013, et réécrire son nouveau plan de gestion pour une nouvelle période de 6 à 7 ans.

Dans le cadre de la promotion et l’accompagnement de la découverte de la valeur universelle, une convention a été signée avec la Sanef pour installer, dès 2022, 16 panneaux sur les autoroutes A4 et A26. Pierre-Emmanuel Taittinger rappelle son envie de « déployer une stratégie d’ambassadeurs pour donner de la puissance au réseau. Nous allons aussi créer un cycle de conférences et faire circuler une exposition itinérante ». Mis en sommeil en raison de la crise sanitaire, la Marche des Réconciliations et le dîner caritatif annuel seront eux aussi relancés en 2022.

Parmi les priorités de la Mission, celle de l’embellissement figure en pole position. Avec un projet phare, un Pacte d’embellissement dont la première étape sera la traversée de Montchenot et de Villers-Allerand. « Nous allons travailler à l’améliorer, à la valoriser et à en faire un site pilote de nos actions », explique Amandine Crépin, dont les équipes, sur ce programme comme sur les autres, peuvent apporter du conseil et une expertise en ingénierie aux élus et aux acteurs du territoire qui en feront la demande.