Les ménages ardennais privilégient les commerces de proximité
Conjoncture. Tous les cinq ans, la CCI des Ardennes fait réaliser une étude sur les comportements d’achat des ménages ardennais afin de dresser un portrait type des tendances de consommation et connaître les lieux privilégiés des consommateurs.
Qui consomme quoi ? Où et combien achète-t-on ? Tous les cinq ans, la CCI des Ardennes fait réaliser une étude sur les comportements d’achat des ménages ardennais afin de dresser un portrait type des tendances de consommation et connaître les lieux privilégiés des consommateurs. Comme en 2019, l’agence villeurbannaise AID Observatoire a été missionnée pour cette opération. En septembre et octobre 2023 et par réseaux sociaux, elle a interrogé 3 343 ménages locaux, répartis sur 34 bassins de vie du territoire en axant son étude sur un panel de 35 produits de consommation courante. Les résultats de cette enquête ont été présentés dans les locaux consulaires de Charleville-Mézières par Myriam Magand, chef de projet au sein de l’observatoire rhônalpin. « De cette analyse comportementale, il ressort que, malgré un contexte inflationniste et le développement de la vente en ligne, la vente de proximité se maintient à un niveau élevé sur le territoire. Ce qui est un signe encourageant pour le commerce local. »
1,5 MD€ de dépenses de consommation annuelles...
Voici les principaux enseignements qui résultent de cette outil : 1,5 Md€, c’est le montant annuel des dépenses de consommations dans le département. Soit un budget moyen de 12 900 € par ménage contre 13 400 € au niveau national. Depuis 2019, le secteur alimentaire a progressé de 5%, l’alimentaire frais de 7% et l’alimentaire approvisionnement de 3%. Alors que le non alimentaire est en chute de 10%, les autres secteurs tiennent bon. Comme l’équipement du foyer (+6%), le bricolage-jardinage (+6%), le domaine culture-loisirs (+3%) et l’hygiène-santé (+1%). Concernant l’alimentaire, 81 % des achats effectués en grandes surfaces se répartissent ainsi : 44% en hypermarchés, 34% en supermarchés et hard discount (avec une baisse sensible de 6% par rapport à il y a 5 ans) et 12% dans des commerces de moins de 300 m². Pour la partie non alimentaire, les circuits de distribution sont les suivants : 59% en grandes surfaces, 43 % en grandes surfaces spécialisées, 21 % via la vente en ligne, 16% en circuit court et 18 % dans les commerces de moins de 300 m². « Si les grandes surfaces restent fort fréquentées par les consommateurs, on observe aussi un retour à la proximité pour les achats alimentaires », précise Myriam Magand.
Et 1,3 MD€ de chiffre d’affaires pour les commerces
Avec un taux de rétention de 83%, le rapport constate que la part des dépenses réalisée à l’intérieur du département est très élevée. Cette fidélité est notoire dans l’alimentaire (95%), l’hygiène-santé-beauté (87%) et le bricolage-jardinage (86%). Mais un peu moins évidente pour le non alimentaire (70 %), l’équipement de la personne et du foyer (65%) et le chapitre culture-loisirs (60 %). Les commerces ardennais ont généré un chiffre d’affaire global de 1,373 Md€ scindé de cette manière : 58% dans l’alimentaire, 18 % dans l’équipement de la personne, 17 % dans l’équipement du foyer et 8% de la culture-loisirs. 92 % de ce volume d’affaires est concentré sur treize agglomérations dont les zones de chalandises de Charleville-Mézières (580 M€), Sedan (194 M€), Rethel (119 M€), Givet (116 M€), Vouziers (90 M€), Carignan (31 M€), Bogny-sur-Meuse (29 M€) et Revin (27 M€). « À l’échelle du département, on constate très peu d’évasion commerciale physique sur des communes d’opportunité comme Reims qui recense pourtant une offre commerciale plus développée et complète, avec des enseignes pas forcément présentes dans les Ardennes. Ikea constitue un exception à la règle. »
Essor de la vente en ligne
Le travail réalisé par AID Observatoire révèle une progression de la vente en ligne par livraison à domicile ou points-relais. Le taux de pénétration de ce moyen d’acheter équivaut à 22% de l’ensemble des produits non alimentaires. Soit un rondelet total de 167 M€, en progression de 49 M€ d’euros depuis 2019. « Ce qui correspond au chiffre d’affaires de la zone Carrefour de Villers-Semeuse », note Myriam Magand.
Ces ventes en ligne sont pratiquées pour l’acquisition de livres et la papeterie (37%), l’électroménager, TV et Hi-fi (33%), les jeux et jouets (31%), le prêt-à-porter et les chaussures (28%), les bijoux et la maroquinerie (24%) et le mobilier de décoration (23%). Autre particularité : l’essor du marché de la seconde main. Ce type de vente s’élève à 57 M€ dont 25 consacrés à l’équipement de la personnes, 18 à la culture-loisirs et 14 à l’équipement de la maison. « Un engouement qui résulte de raisons sociétales liées à l’écologie et la volonté de consommer mieux et de façon moins couteuse en passant par les produits d’occasion », souligne le rapport, précisant que certaines enseignes disposent désormais de rayons consacrés à la seconde main. S’agissant de la restauration (midi, soir et week-end), 89% des dépenses sont engagées dans des établissements ardennais, notamment ceux des centres-villes. Les rares moments d’évasion profitant à la Marne et la Belgique (5% chacun).