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Les ingénieurs en cybersécurité industrielle très demandés

Formation. L’UIMM veut faire du campus numérique carolomacérien un lieu de référence en matière de cybersécurité en milieu industriel.

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Photo de Laurent Poulain, Romain Petit et Sébastien Guenet
Laurent Poulain, directeur du pôle formation Champagne Ardenne, Romain Petit, responsable des opérations numériques et Sébastien Guenet, délégué général de l’UIMM. (Crédit : PR)

Travaillant déjà beaucoup au sein de son pôle formation carolomacérien sur le numérique à l’image de la réussite connue par l’école Simplon, l’UIMM vient d’ouvrir sur le campus Sup Ardenne une formation Bac + 5 en alternance débouchant sur un diplôme d’ingénieur systèmes, réseaux et cybersécurité. Sept apprenants composent la première promotion de cette école lancée le 25 septembre par Sébastien Guenet, délégué général de l’UIMM, Laurent Poullain, directeur du pôle formation Champagne Ardenne, et Romain Petit, responsable des opérations numériques.

La cybersécurité étant l’une des briques essentielles dans le domaine du numérique et un sujet épineux pour le milieu industriel qui doit préserver sa sécurité contre les attaques de hackers, il est apparu essentiel à l’UIMM de jouer les pionniers dans ce domaine. « La révolution numérique a une influence déterminante sur le secteur industriel, car si elle est essentielle pour la transition économique et environnementale, la généralisation des technologies entraine aussi des failles de sécurité dans lesquelles les cybercriminels s’introduisent. Et il faut apprendre à lutter contre ce fléau et protéger les réseaux industriels », explique Sébastien Guenet.

En maillage avec d’autres pôles champardennais

C’est pourquoi, Romain Petit veut disposer, au sein du campus carolomacérien, « d’un lieu totem et emblématique de la cybersécurité et de la data », avec notamment des infrastructures comme un cyber lab, un cyber range, (lisez une plate-forme de simulation) et des jumeaux numériques qui seront interconnectés avec les équipements technologiques du CFAI, installé à cinq kilomètres de distance et de Platinium 3D. Ce maillage comprendra aussi la Robotic Academy de Reims, l’IOT Academy de Troyes et la Maintenance Academy de Saint-Dizier, ce qui en fera un site unique en son genre, directement lié à l’industrie et visant une labellisation satellite Cyber.

« En adoptant tout de suite un positionnement stratégique en adéquation avec les besoins des industriels, notre ambition est de devenir un véritable laboratoire d’expérimentations et un endroit de référence en la matière dans le Grand Est », souligne Laurent Poulain, en précisant que ce campus numérique a d’ores et déjà établi un accord de partenariat avec Thales, leader européen de la cybersécurité et mondial de la protection des données.

Une enveloppe financière de 1,5 million d’euros dont 500 000 euros pour le cyber range doit être investie dans un premier temps sur le campus. Les formations proposées s’adressent à des jeunes scolaires en situation post Bac, à des salariés d’entreprises dans le cadre d’une formation continue et à des demandeurs d’emploi via la réorientation professionnelle. Les futurs diplômés pourront accéder à des postes de pentesteur, auditeur sécurité informatique, responsable sécurité des systèmes d’informations, ingénieur cybersécurité et ingénieur audit et tests de sécurité.

« C’est un secteur en pleine explosion puisqu’on parle de deux milliards de coût annuel causé par les cyberattaques, ce qui est colossal. Les risques sont considérables pour les entreprises. C’est donc une très bonne chose de se positionner sur la cybersécurité. C’est aussi une formation d’ingénieurs supplémentaire pour le territoire », estime Boris Ravignon.

Le député Lionel Vuibert voit aussi d’un très bon œil cette formation : « Le 5.0, c’est indispensable. Si on veut aller à la conquête de nouveaux marchés dont celui de l’armement, cela requiert aussi un important niveau de sécurisation des données. Ce projet est ambitieux et coche pas mal de cases mais l’UIMM Champagne Ardenne a déjà démontré avec Platinium 3D qu’il savait être pertinent. Et puis l’enseignement supérieur ici permet de retenir de la matière grise ardennaise sur place ».