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Les Fonderies de Sougland dans l’élite de la filière nucléaire

Industrie. Les Fonderies de Sougland sont installées sur la commune de Saint-Michel-en-Thiérache, là où elles ont été créées en 1543, ce qui en fait la plus ancienne entreprise répertoriée dans les Hauts-de-France.

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Photo de l'activité des Fonderies de Sougland
L’entreprise réalise des pièces d’acier et de fonte allant de quelques grammes à 2 tonnes et demie. (Crédit : FONDERIES DE SOUGLAND)

Elle existe depuis près de 5 siècles et la voilà projetée dans le futur, celui de la filière nucléaire française. Forge d’abord, avant de devenir fonderie de fonte et d’acier, cette PMI axonaise fait partie de la 1ère promotion de l’Accélérateur nucléaire. Ce programme intensif, monté par les industries nucléaires, l’Etat via la DGE (Direction générale des entreprises) et Bpifrance, est piloté par la banque publique d’investissement. Il regroupe 30 PME, ETI et startups qui peuvent s’avérer essentielles pour l’avenir de la filière en France, afin de les aider à accélérer leur croissance. Son objectif est de vite les armer pour relever les défis qui les attendent, comme anticiper les évolutions, gagner en performance opérationnelle, attirer et fidéliser les bons collaborateurs ou encore tisser un réseau solide de partenaires. Le programme dure 18 mois et son coût, estimé à près de 70 000 euros, est assumé par l’Etat.

Les Fonderies de Sougland sont installées au lieu-dit du même nom, sur la commune de Saint-Michel-en-Thiérache, là où elles ont été créées en 1543, ce qui en fait la plus ancienne entreprise répertoriée dans les Hauts-de-France. Elles se sont bien développées au XIXe, sous la conduite d’une lignée de maîtres de forge, les Dormoy. À l’époque, ceux-ci ont inventé un procédé unique pour émailler la fonte et concurrençaient notamment les poêles Godin. Un siècle plus tard, la famille Lang a repris les fonderies et leur a redonné du souffle en misant sur la production de pièces de haute précision en série pour l’industrie.

Priorité à l’innovation

La nouvelle génération a mis l’accent sur l’innovation pour s’ouvrir d’autres secteurs et gagner de nouveaux clients. C’est ainsi que l’entreprise a conçu un « barreau de chaudière biomasse » d’une résistance sans égale à la corrosion. Fait d’un alliage d’acier, dont la composition est gardée secrète, il dure bien plus longtemps que les modèles concurrents.

Il a valu aux Fonderies de Souglard d’être l’un des invités vedettes du salon « Fabriqué en France », qui s’est tenu à l’Elysée fin octobre. On comprend bien pourquoi le savoir-faire de cette entreprise intéresse les industries nucléaires, dont les équipements subissent des contraintes de chaleur et d’usure intenses. Et ceci au moment où l’accent est mis sur la relance du nucléaire et l’indépendance de nos filières stratégiques.

Le projet « Refonte »

Cette entreprise réalise des pièces d’acier et de fonte allant de quelques grammes à 2 tonnes et demie. Elle possède un portefeuille de plus de 300 sociétés en France, en Europe et dans le monde, comme l’US Navy, dont la moitié passe commande tous les ans. Elle coule 2 000 tonnes de différents alliages par an et emploie une cinquantaine de personnes, réalisant un chiffre d’affaires qui avoisine 5,5 millions d’euros, dont elle consacre 10 % à la recherche et l’innovation.

Sans négliger, la volonté de ses dirigeants de l’inscrire dans une économie circulaire et durable. Leur projet « Refonte » passe par le rachat de pièces usagées à tous les clients et leur recyclage dans des proportions qui varie de 10 à 100 % suivant les alliages. Et même le sable de moulage peut être réutilisé jusqu’à 80 %. Ce qui a conduit Yves Noirot, son directeur général, à devenir l’un des piliers de la Communauté du Coq Vert, qui regroupe des dirigeants d’entreprise engagés pour le climat et l’environnement.