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Les entreprises RGE valorisées pour l’accès aux rénovations aidées

Bâtiment. CAPEB et CNATP demandent une nécessaire régulation de l’accès aux chantiers éligibles aux aides d’État pour limiter la fraude.

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Photo de l'Inauguration du Rendez-vous de l'Habitat
La CAPEB et la CNAPTP de l’Aube inauguraient le Rendez-vous de l’Habitat en mars dernier à Troyes pour les particuliers et organisaient une soirée innovations techniques le 17 avril pour les pros. (Crédits : MBP)

L’Assemblée générale 2025 de la CAPEB, confédération des artisans du bâtiment et la CNATP de l’Aube, syndicat des artisans paysagistes, était adossée au salon grand public du Rendez-vous de l’Habitat by CABEP. Un moyen supplémentaire de renforcer les liens entre artisans, partenaires et élus et de leur donner de la visibilité.

Revenant sur les aides à la rénovation énergétique qui constituent des leviers pour l’activité et qui contribuent à la réussite du défi de décarbonation du logement, le président de la CAPEB, Anthony Bertolo, souligne que « ces dispositifs ont prouvé leur efficacité pour inciter les clients à engager des travaux, mais le gouvernement ne cesse de souffler le chaud et le froid sur les aides ».

La CAPEB demande ainsi plus de visibilité et une stabilité nécessaire aux entreprises pour embaucher et investir sans que les règles changent constamment et découragent les petites entreprises. « La complexité croissante des dispositifs ne permet pas de lutter contre la fraude ». En 2023, 400 millions d’euros d’aide MaPrimRénov étaient frauduleuses et 480 millions d’euros pour les certificats d’économie d’énergie dont les travaux requierent le RGE. La CAPEB fait donc la chasse aux entreprises non-RGE et soutient leur interdiction de sous-traitance avec une entreprise RGE pour détourner des aides, l’amendement a franchi le cap de l’Assemblée nationale et est au Sénat.

Un moyen d’assainir le marché qui interdirait l’accès aux marchés et à MaPrimRénov aux entreprises peu scrupuleuses. Le président demande également un alignement avec l’ANAH pour raccourcir le paiement des travaux directement à l’entreprise.

L’apprentissage malmené

L’annonce de la baisse des aides à l’embauche d’un apprenti, 5000 € pour les moins de 250 salariés et 2000 € pour les plus de 250 salariés, s’est traduite par une chute de 8,4 % du nombre de contrats. « Notre profession fait partie des métiers en tension dont la survie des savoir-faire passe par un apprentissage puissant sur l’ensemble des territoires. Avec ce choix comptable, le gouvernement va dégrader un peu plus encore notre filière d’excellence ».

Rappelant que cette mesure percute notamment les très petites entreprises, qui au-delà de l’aide à l’embauche diminuée, subissent un coût global de l’apprentissage à la hausse de 3 000 à 7 000 € selon le niveau des jeunes. Des apprentis qui, de leur côté, perdent de 140 à 180 € par mois en pouvoir d’achat avec l’assujettissement de la CSG/CRDS à la fraction supérieure à 50 % du Smic. « Je rappelle qu’il s’agit de jeunes de 16 à 18 ans qui se lèvent très tôt le matin pour aller sur des chantiers apprendre des métiers difficiles, c’est incompréhensible ».

Enfin, le président souhaite un maillage territorial des déchetteries. « Nos collègues de la ruralité ne peuvent pas être délaissés ». Touchant du doigt les nombreuses entreprises qui financent la REP, responsabilité élargie du producteur dans le cadre du pollueur payeur sans pour autant avoir accès aux points de collecte. « Si Paris n’est pas la France, Troyes n’est pas l’Aube. La REP est un enjeu environnemental et sociétal fort et nous avons besoin d’un engagement fort des collectivités locales ».