Entreprises

Les entrepreneurs qui montent créent une nouvelle dynamique

Rencontre. Marine Cadot, responsable de communication pour le campus Eductive Reims mais aussi à la tête de sa propre agence Mathom Communication, co-organisait avec Thomas Schenck, fondateur de l’agence Connecto, un événement inédit, proposant à une quarantaine de jeunes chefs d’entreprises rémois une rencontre avec le maire de Reims, Arnaud Robinet.

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Photo d'une cinquantaine d'entrepreneurs rémois échangeant avec Arnaud Robinet
Une cinquantaine d’entrepreneurs rémois étaient réunis autour de Marine Cadot et de Thomas Schenck pour un échange avec Arnaud Robinet. (Crédit : STUDIO VINGTROIS)

De leur propre aveu, ils ont été légèrement dépassés par l’ampleur qu’a pris l’événement, à savoir une rencontre informelle et en toute décontraction avec le maire de Reims, Arnaud Robinet, dans un bar du centre-ville.

« L’idée a germé sur un coin de table lors d’une discussion entre Marine et moi, avec l’envie de rafraichir ce qui se passe en matière de réseau  », explique Thomas Schenck, à la tête de l’agence Connecto, spécialisée dans le référencement et les réseaux sociaux. « Nous souhaitions proposer quelque chose de différent de ce qui se fait dans les clubs traditionnels et, aussi, réunir toute une nouvelle génération d’entrepreneurs. » Ici, surtout des patrons de TPE, start-up, et « solopreneurs ».

« Nous avons veillé dans les invitations à cette rencontre, que tous les domaines soient représentés, que ce soit dans l’artisanat, le commerce, le numérique, la formation, le développement durable, etc. »

Et quel meilleur invité pour un premier format, que le maire de la ville, accompagné d’agents de Reims Legend’R chargés de veiller au dynamisme du territoire ?

De nombreuses problématiques ont été balayées durant une heure. Arnaud Robinet a lui, profité de l’échange pour savoir pourquoi les entrepreneurs présents avaient choisi Reims pour y installer leur entreprise ?

Les réponses ont fusé : « parce qu’on y est bien » ; « nous sommes à proximité de Paris mais dans une ville à taille humaine » ; « l’écosystème entrepreneurial y est très performant » ; « la vitesse d’exécution est rapide ».

Conforté dans l’évolution du cadre de vie rémois depuis plusieurs années, celui qui est aussi à la tête de la Fédération hospitalière de France, en a profité pour informer les entrepreneurs des nouveaux services mis en place par la Ville comme l’Espace Commerce. Le maire les a ensuite interrogés sur les difficultés rencontrées dans leur parcours entrepreneurial.

Des obstacles et des réponses

L’accès aux locaux a par exemple été abordé.

« Quand une jeune entreprise en développement cherche des locaux, à qui doit-on faire appel ? Aux services de la ville de Reims ? À une agence immobilière ? Quels sont les dispositifs qui existent pour une jeune start-up ? Les loyers sont souvent très élevés et un bail de 3, 6, 9 ans enferme l’entreprise dans une durée, or une entreprise en développement a besoin de flexibilité. Les offres de ce type n’existent pas vraiment aujourd’hui ou ne semblent plus adaptées au fonctionnement actuel », livre Ingrid Vonié, fondatrice de Zoï France, start-up spécialisée dans l’accompagnement à une démarche éco-responsable.

Beaucoup ont parlé des obstacles pour trouver la « bonne personne ressource ».

D’autres, à l’image de l’entrepreneur Stéphane Flandre, Pdg d’Initial Expertise, société créée il y a un peu plus de quatre ans et accompagnant les acteurs des secteurs privé et public dans leurs projets de transition énergétique et leur maîtrise des nouveaux usages, ont interrogé le maire sur une meilleure communication entre les services techniques de la Ville et les chefs d’entreprise.

« Il serait intéressant de pouvoir laisser leur chance à des sociétés qui sont moins connues que certains grands groupes pour intervenir sur différentes problématiques », juge Stéphane Flandre, tout en reconnaissant « une nécessaire prise de risques ».

Ce à quoi Arnaud Robinet a répondu que « les attributions de marchés publics étaient très réglementées », que l’objectif était bien au niveau local de « privilégier l’emploi » et qu’il fallait en effet, peut-être, réfléchir à « organiser des rencontres pour que de nouvelles entreprises puissent présenter leur domaine d’activité ».

Privilégier les mobilités douces

La question de la mobilité a été aussi fortement débattue, par des entrepreneurs habitant à l’extérieur de Reims mais venant y travailler dans des locaux ou en espace de co-working.

L’occasion pour Arnaud Robinet de défendre son bilan en matière de déploiement de pistes cyclables et sur sa volonté de continuer à privilégier les mobilités douces « sans pour autant chasser la voiture de la ville » tout comme celle de déployer la liaison de l’A26 à l’A34.

« Les contournements ne sont pas assez pris par les Rémois, comme le contournement sud, certes payant mais qui permet de désengorger sensiblement la traversée urbaine ».

L’attribution prochaine du marché à un nouvel exploitant pour les transports en commun de la Communauté urbaine du Grand Reims devrait, à plus ou moins long terme, résoudre certains freins à la mobilité : « À l’époque du contrat avec le concessionnaire Mars, il y avait 12 communes dans le Grand Reims. Aujourd’hui, il y en a 143. On voit bien que ce n’était plus dimensionné comme il le fallait », a défendu Arnaud Robinet.

L’idée de créer un ticket unique « TER TRAM BUS » a également séduit le public présent, qui, pour beaucoup, est sensibilisé aux déplacements doux.

Outre la qualité de vie, la question des recrutements a été abordée, avec pour certains, des difficultés non seulement à recruter mais aussi à trouver les bons partenaires pour partager leurs offres…

Une heure d’échanges riches donc, avec à l’issue, une présentation de leur parcours par deux entrepreneurs qui montent… Geoffrey Martin de l’Artelier et Alcée Montfort de Maison Alcée. La rencontre s’est poursuivie par des échanges informels des personnes présentes, échanges d’expériences et de cartes de visites, avec la ferme volonté de voir naître une seconde édition et pourquoi pas, un nouveau club de jeunes entrepreneurs.