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Les éleveurs aubois de laitières prennent la pose

Agriculture. La filière lait AOP Chaource mise en avant avec l’exposition photographique itinérante « Fiers de nos éleveurs ».

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Photo de Daisy et Arnaud Oudin
Daisy et Arnaud Oudin, éleveurs, lors de l’inauguration de l’exposition dédiée à leur métier. (Crédits : MBP)

Le PETR Othe Armance (Pôle d’équilibre territorial rural) valorise la filière lait de l’AOP Chaource. « Nous devons faire en sorte que le grand public vous reconnaisse, vous êtes des acteurs majeurs de notre territoire, vous faites partie de notre patrimoine vivant », insiste Roger Bataille, président du PETR. « Fiers de nos éleveurs », l’exposition de photographies autour du métier doit y contribuer. Elle illustre la vie de sept éleveurs. Comme celle de Daisy Oudin, éleveuse d’une centaine de vaches laitières à la Ferme de Feulie à Chaource avec son mari Arnaud. Il y a quatre ans, ils décident de s’installer et de reprendre une exploitation qu’ils remettent à flot avec la construction de bâtiments neufs. « C’est un « merci » avec un regard artistique. La démarche est intéressante par rapport à notre métier et aux difficultés que nous rencontrons tous les jours. Nous avons d’un côté un cahier des charges bien-être animal et devons être irréprochables, mais de l’autre, personne ne tient compte des difficultés que nous avons pour y arriver. Ce serait intéressant d’avoir un cahier des charges charte bien-être de l’éleveur ! » Un constat partagé par la plupart des éleveurs sollicités pour répondre à une étude d’analyse des besoins.

La parole aux éleveurs

Dès 2022, un groupe de travail a, en effet, conduit à l’élaboration d’une enquête auprès de 47 exploitations sur les 53 que compte l’AOP, menée par les chambres d’agriculture de l’Aube et de l’Yonne, le syndicat du Chaource, le PETR et avec la participation de la Région Grand Est. La consultation met en évidence le besoin de soutien des éleveurs.

Si elle révèle une attente des agriculteurs face à la complexité du cahier des charges de l’AOP, aux difficultés de recrutement, à la transmission et aux capacités d’investissements limitées, elle met aussi en lumière un mal-être et un besoin de considération. Une reconnaissance du travail demandée par les agriculteurs tandis que le PETR participe en parallèle au programme de prévention et d’accompagnement du mal-être en agriculture avec l’État. L’exposition de photographies organisée par le PETR fait partie des premières réponses avec des actions socio-culturelles positives autour de la filière. Les éleveurs placés sous l’objectif d’Olivier Gobert y présentent leur quotidien.

La filière lait de l’AOP chaource représente 150 emplois sur le territoire, autant d’hommes et de femmes. « C’est une identité, même si ce mot est souvent mal perçu aujourd’hui. Nous ne sommes pas le plus grand territoire d’élevage mais les 76 éleveurs aubois comptent beaucoup pour notre territoire et font vivre notre identité agricole », souligne Pascal Courtade, préfet de l’Aube. Inaugurée en préfecture, l’exposition sera itinérante sur les communes d’Aix-Villemaur-Pâlis, d’Ervy-le-Châtel et de Chaource à partir du 2 juillet et pendant tout l’été.