Entreprises

Les DRH se transforment en « influenceurs RH »

Recrutement. Une table ronde lors des « 24 heures de l’emploi » à Troyes pour constater les fortes évolutions et le poids des réseaux sociaux.

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Photo d'Aurélien Hiriart-Urruty, Jean-Sébastien Lefèvre, Véronique Béclié, Clotilde Blaise et Nicolas Martinot
De gauche à droite, Aurélien Hiriart-Urruty, directeur administratif et financier de l’Estac, Jean-Sébastien Lefèvre, CEO de Vasa, Véronique Béclié, directrice des relations entreprises de Y Schools et animatrice de la table ronde, Clotilde Blaise, responsable de la transformation RH au Crédit Agricole Champagne-Bourgogne et Nicolas Martinot, président du groupe Martinot Century 21. (Crédit : LL)

Les « 24 heures de l’emploi », organisées par l’Estac au Stade de l’Aube, ont vu la présence de 80 entreprises venues proposer des emplois aux 1 500 visiteurs présents. Dans le cadre de cette action de promotion du territoire, l’Estac, en partenariat avec Y Schools, a mis sur pied une table ronde autour du thème de l’évolution des métiers et des pratiques des ressources humaines, en particulier en matière de recrutement.

Premier constat, c’est une véritable révolution qui est intervenue en quelques années seulement. « Les attentes comme la relation au travail ont beaucoup évolué, et encore plus après le confinement », constate Clotilde Blaise, responsable de la transformation RH au Crédit Agricole Champagne-Bourgogne. Avec 1 700 collaborateurs sur quatre départements, la banque recrute chaque année 140 nouveaux salariés en CDI.

« La tendance est inversée, il faut désormais aller au devant des candidatures pour défendre le projet d’entreprise », explique-t-elle.

Cooptation et réseaux sociaux

« Les métiers RH évoluent très vite, aujourd’hui il s’agit de plus en plus d’influenceur RH, très présent sur les réseaux sociaux pour dénicher les candidats et être l’ambassadeur de la marque employeur », estime Nicolas Martinot.

Son groupe immobilier comprend 400 salariés répartis sur cinq départements. L’entreprise recrute entre 50 et 100 nouveaux collaborateurs par an avec l’ambition de doubler le chiffre d’affaires à l’horizon 2028.

« Les premières sources pour nos recrutements c’est la cooptation et les réseaux sociaux », analyse Nicolas Martinot. Son entreprise est désormais présente sur tous les réseaux, ceux professionnels comme Linkedin, mais aussi tous les autres y compris TikTok.

Même lorsque la marque est forte, c’est désormais au DRH de convaincre le candidat. « Pour qu’un talent vienne chez nous, il faut lui démontrer qu’on peut lui apporter autant qu’il peut nous apporter », fait remarquer Aurélien Hiriart-Urruty, directeur administratif et financier de l’Estac Troyes.

« Les valeurs, le projet d’entreprise et le sens du travail sont la base indispensable pour attirer les talents, sans cela nous n’aurions pas pu faire venir des data scientist et des chercheurs à Piney », résume Jean-Sébastien Lefèvre, CEO de Vasa. La start-up spécialiste des assurances d’entreprise et d’intelligence artificielle compte actuellement 18 personnes. Son fondateur est aussi adepte de la transparence.

« Il faut parler à ses équipes de ses problématiques de recrutement pour que la cooptation puisse fonctionner », estime-t-il. Tous les dirigeants et DRH réunis dans le cadre de cette table ronde en conviennent, il faut impliquer ses collaborateurs dans le processus de recrutement.

Ce sont eux qui portent la marque employeur, notamment sur les réseaux sociaux, là où se trouvent aussi les candidats à recruter. Même si les valeurs, le projet d’entreprise, l’organisation du travail avec la possibilité de télétravail font désormais partie des premières aspirations des candidats à l’emploi, l’aspect financier n’est pas pour autant à négliger.

« Notre masse salariale a augmenté de 20 % sur les trois dernières années, mais nous avons adapté la grille avec un système de primes », conclut Nicolas Martinot. Là aussi il s’agit de s’adapter aux évolutions en laissant la possibilité de travailler plus pour gagner plus ou, pour celui que le souhaite, accepter une rémunération moindre pour davantage de temps pour sa vie personnelle.