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Les défaillances d’entreprises s’opposent à une certaine résilience de la santé économique régionale

Conjoncture. Un emploi salarié quasiment stable, un taux de chômage bas et qui persiste, un léger fléchissement des créations d’entreprises, mais, gros clignotant rouge, des défaillances d’entreprises en forte augmentation. L’année 2024 marquerait-elle la fin d’une certaine prospérité ?

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Dossier de liquidation
En un an, les défaillances (4 200 entreprises) sont en hausse de 18%. (Crédit : Illustration shutterstock)

Au deuxième trimestre 2024, l’emploi salarié est quasi stable dans le Grand Est en ne perdant que 1 300 postes sur un total de 2 millions. Cette stabilité régionale est comparable à celle du niveau national qui enregistre cependant des baisses dans trois régions : Nouvelle-Aquitaine, Normandie et Centre-Val de Loire. Dans la région, l’emploi stagne dans le privé et croît de 0,2% dans le public.

Par activité, l’emploi salarié poursuit sa baisse (-0,7% et 800 emplois) dans la construction, secteur le plus touché qui perd en un an 2 400 emplois (-2%). Dans l’industrie, la fabrication des divers produits enregistre une baisse de 0,4%, alors que le matériel de transport progresse de 0,9%. Hors intérim, le tertiaire marchand, la note de conjoncture mentionne une faible évolution (-0,1% pour le tertiaire marchand et +0,1% pour le non marchand).

Dans ce secteur tertiaire, l’hôtellerie-restauration perd 600 emplois en un trimestre (-0,7%). Les activités immobilières suppriment 2% de leurs effectifs salariés. C’est en Haute-Marne, dans les Vosges et les Ardennes que l’emploi salarié recule le plus fortement. L’Aube est le seul département du Grand Est pour lequel l’emploi salarié progresse (+0,2%). L’intérim perd 500 emplois au cours du deuxième trimestre, une baisse de 0,8% sensible dans la construction et l’industrie (-1,3%). La Marne enregistre le plus fort recul (-6,8%). Au niveau national, l’ensemble de l’intérim recule plus fortement (-2,2%).

Un taux de chômage stable depuis un an

Le taux de chômage dans le Grand Est s’établit à 7,3%, identique à celui du niveau national et quasi stable depuis un an. L’Aube (9,7%) et les Ardennes (9,8%) sont les département au taux le plus élevé. A contrario, les taux les plus faibles sont ceux du Bas-Rhin (6,4%) et de la Haute-Marne (6,6%).

C’est dans la zone d’activité de Saint-Avold que le chômage baisse le plus en atteignant 7,5%. Le recul est moins marqué dans les zones de Reims, Remiremont et Sélestat (-0,2% pour les trois). Epernay, Haguenau et Sélestat ont un taux de chômage inférieur à 5%. Ce taux est de 10% pour Charleville-Mézières et Forbach.

Un niveau de créations d’entreprises encore élevé

Sur un an, la hausse des créations régionales d’entreprises reste élevée et dépasse les 12%. Elle est plus forte dans le Bas-Rhin (+21%), la Marne (+18%) et la Meuse (+17%). Elle concerne même des départements moins dynamiques comme les Vosges, les Ardennes ou la Haute-Marne, avec des progressions de 5 à 6%.

Cependant, les créations baissent en 2024 avec un fléchissement de 2,3% au deuxième trimestre, deux fois supérieur à celui du niveau national (-1,1%). Ce recul est surtout porté par les créations d’entreprises classiques (-8%), celles concernant les micro-entreprises se maintiennent (+0,7%). Par secteur, commerce, transport et hébergement résistent (+0,4%). Les créations baissent de 6,2% dans l’industrie, de 4,3% dans la construction et de 2,7% dans les services.

Poursuite de la hausse des défaillances d’entreprises

En un an, les défaillances (4 200 entreprises) sont en hausse de 18% et d’une importance moindre qu’au niveau national (+26%). Le Grand Est et les Hauts-de-France sont les deux régions dans lesquelles le nombre de redressements judiciaires ou de liquidations est le plus faible. Les régions Corse, Auvergne-Rhône-Alpes et Ile-de-France sont à l’opposé.

Le Grand Est suppose des disparités importantes entre départements. Si la Meuse (+86%) est le département le plus touché, d’autres connaissent des fortes hausses de défaillances : +29% pour les Ardennes, + 27% pour la Meurthe-et-Moselle ou +22% pour la Marne. La hausse est plus modérée pour la Haute-Marne (+1,1%). Dans l’Aube, les défaillances sont en baisse de 1,3%. Par activité, les hausses sont les plus importantes dans l’assurance et les finances (+44%), le transport et la logistique (+41%), l’information et la communication (+37%), l’immobilier (+30%) et la construction (+26%). Les défaillances sont en baisse dans l’industrie (-2,2%) et dans l’agriculture, la sylviculture et la pêche (-14,8%).

Source : INSEE note de conjoncture 2e trimestre 2024