Les Caramels Nigay construisent leur nouvelle usine à Saint-Quentin
Agroalimentaire. Lancé en 2024, ce projet représente un investissement d’au moins 30 millions d’euros sur trois ans.

Une usine va voir le jour à Saint-Quentin. C’est le nouvel investissement des Caramels Nigay, une entreprise familiale de la Loire, une vraie référence dans son domaine et en pleine croissance depuis une dizaine d’années. Elle est aujourd’hui l’un des trois premiers producteurs de caramel dans le monde.
Ce nouvel outil, doté d’une technologie de haute précision, permettra de renforcer la gamme des produits innovants, destinés à l’industrie agroalimentaire et aux artisans pâtissiers ou confiseurs, qui font le succès de l’entreprise. Son implantation est prévue dans la ZAC des Autoroutes à Saint-Quentin, précisément rue Maurice Allais.
Lancé en 2024, ce projet revêt une importance stratégique pour les Caramels Nigay et représente un investissement d’au moins 30 millions d’euros sur 3 ans. C’est à peu près dans ces délais que la nouvelle usine pourra entrer en production, ce qui devrait entraîner la création d’une trentaine d’emplois.
Il reste une dernière formalité à remplir avant le début du chantier, annoncé pour bientôt. Le permis de construire a déjà été accordé, mais sa validation est conditionnée par la fin d’une enquête publique. Celle-ci est obligatoire en raison de l’inscription du futur établissement dans les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Elle a été réalisée cet été, reste à en connaître les conclusions. Après les avoir reçues, le préfet de l’Aisne devra décider d’agréer ou non le projet, éventuellement de demander des modifications.
La 6e génération
L’entreprise célèbre cette année ses 170 ans. Elle a été fondée en 1855 par Jean-Marie Nigay et toujours dirigée depuis par ses descendants. La 5e génération est aux commandes et la 6e se prépare à prendre la relève. À l’origine, il s’agissait d’une féculerie, extrayant la fécule des pommes de terre, à Feurs (Loire). Au début du XXe siècle, les Nigay lui ont associé une glucoserie, produisant du glucose à partir d’amidon. L’affaire traverse des moments difficiles après la IIe guerre mondiale, jusqu’au rachat d’une caramellerie en 1973 par François Nigay, qui convertit toute l’entreprise à cette production.
L’un de ses enfants, Henri, chimiste de formation, se passionne pour les procédés de fabrication. Il fait de l’établissement de Feurs une sorte de laboratoire et parvient à produire toute une gamme de caramels adaptés à toutes sortes d’usage. L’étape suivante sera la conquête des marchés, ici et à l’étranger.
L’entreprise s’est donné les moyens de ses ambitions. Elle investit et innove dans toutes les variétés possibles (caramels spécialités, aromatiques ou colorants, burnt sugar…). Sa gamme est riche de 450 références. Elle exporte près de 70 % de sa production. Avec 350 collaborateurs, elle réalise un chiffre d’affaires de 113 millions d’euros (en 2022), qui a pratiquement doublé en 6 ans, et un résultat d’exploitation d’environ 10 %.
Le choix des Hauts de France
Un développement accéléré qui s’explique, en partie, par la décision judicieuse de s’implanter dans les Hauts-de-France. Un choix qui remonte à quelques années, lorsqu’ils ont installé à Nesle (Somme) leur deuxième unité de production. Celle-ci a été inaugurée en juin 2022, au terme de trois années d’études et de travaux et au prix de 20 millions d’euros d’investissement. C’est le fruit d’un rapprochement stratégique avec le groupe coopératif français Tereos, 2e sucrier du monde. La moitié de son activité est consacrée à ce produit et ses dérivés. Il est naturellement très présent dans les Hauts-de-France, 1e région productrice de betteraves. Il dispose d’une imposante usine à Nesle. Une autre, à Origny dans l’Aisne, est en pleine phase de modernisation. Le futur établissement des Caramels Nigay à Saint-Quentin lui offrira un débouché évident.